Qualité de service des réseaux de téléphone mobile : Interconnexion et échos affectent toujours la ligne
vendredi 19 janvier 2007
Evaluer la qualité des services voix et Sms des deux fournisseurs de téléphonie mobile, telle que perçue par les clients, et déterminer sur certaines localités, le niveau de couverture assuré par chacun des opérateurs. Tel était l’objectif de l’enquête du service des réseaux de téléphonie qui restituait ses résultats hier.
Les échecs inter opérateurs constatés durant l’audit de 2005, axé sur la qualité de service des réseaux de téléphonie mobile au Sénégal persistent toujours. Ainsi, nombre de désagréments sont causés au consommateur lors d’appel de Orange vers Sentel Tigo ou vice-versa. C’est ce qui ressort de la deuxième enquête, commanditée par l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp).
Les conclusions de cette étude, réalisée en octobre-novembre 2006 par un cabinet international Directique, montrent que les échecs inter opérateurs rencontrés durant l’audit de 2005 sont confirmés. « Ces échecs sont massifs et (ils) concernent le réseau Tigo mais impactent également sur Orange et Sonatel », souligne le document qui précise que « les problèmes de blocage radio, lié à chaque réseau, ont été mesurés. Ce blocage ne compte pas comme cause significative de ces problèmes, sauf pour Tigo où ils restent à surveiller ».
Erreurs de paramétrage sur équipement réseau, sous dimensionnement des organes de transit, congestion des liens aux heures chargées, rejet des appels provenant de l’interconnexion en cas de surcharge, panne de liens, etc., sont la conséquence des problèmes d’interconnexion, note l’étude. Les enquêteurs se sont aussi intéressés à la qualité auditive des appels sur les deux réseaux pour noter, entre autres effets, silence, micro-coupure, grincement, écho, distorsion ou bruit métallique). Et cette qualité auditive sur les agglomérations reste inférieure aux niveaux mesurés en France ou au Maroc, mais elle a progressé depuis 2005.
Des indicateurs sur la qualité de service du Sms, l’étude montre que les scores sont assez proches, avec 94 % de réception chez Orange contre 92 % chez Tigo. Une différence de performance est notée, selon que le mobile de réception soit éteint ou allumé ou lorsque les messages sont envoyés d’une ville à une autre. Selon l’étude, les messages sont réceptionnés plus rapidement dans les différentes villes quand la ville d’émission est Dakar. Mais ces performances restent inférieures aux standards (99 % en France, 96 % Maroc).
Directeur de Sonatel Mobile, Charles Léon Ciss note que le Sénégal, qui appartient à la zone Uemoa ou à la Cedeao, devrait être évalué par rapport à ce qui passe dans la sous-région. A son avis, comparé au contexte sous-régional, le Sénégal est très en avance en matière de télécommunications. Pour sa part, le patron de Sentel Gsm, Wim Vanhelleputte, souligne la nécessité pour l’Artp d’imposer aux opérateurs à faire un effort d’investissement ou à les encourager à investir dans la transmission. Pour cela, « il faudrait nécessairement une réduction des coûts dans ce sens », plaide-t-il.
Directeur technique de l’Artp, Makhtar Fall note que le Sénégal, qui entend se doter d’un réseau de télécommunications répondant aux standards internationaux, estime que la France et le Maroc font référence dans le domaine.
Issa Niang
(Source : Wal Fadjri, 19 janvier 2007)