OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Ressources > Points de vue > 2012 > Promouvoir une société numérique libre

Promouvoir une société numérique libre

jeudi 12 avril 2012

Point de vue

Me voilà donc distingué par le prix de « Promoteur de la Société Numérique ». Je tiens à remercier tout particulièrement Telecom ParisTech et son association de diplômés pour avoir ajouté mon nom à une liste prestigieuse, où l’on trouve Tariq Krim, Jean-François Abramatic, Daniel Kaplan ou plus récemment Jean-Michel Billaut.

Si j’en crois les organisateurs - je le rappelle pour ceux qui sont venus juste pour le cocktail - « le Prix du Promoteur de la Société Numérique est décerné à une personnalité ayant contribué à l’essor de la Société Numérique par son action personnelle ou ses travaux ».

Les sentiments que j’éprouve à cet instant tiennent à la fois de l’évidence, de l’étonnement et de l’embarras. Permettez-moi de m’en expliquer.

L’évidence, parce que j’ai toujours été à la fois un promoteur de tout ce qui m’intéresse et un enfant du numérique. En substance, comme Obélix, je suis tombé dans ces deux marmites quand j’étais petit. Je peux vous parler d’Internet, de Web, et de logiciels Libres sans jamais m’arrêter. Et je peux aussi vous parler de moto et de photo avec le même enthousiasme, et ce depuis que je m’intéresse à ces sujets. Je vous encourage à en parler à ma maman, présente dans la salle, ou à mon épouse, elle vous le confirmeront : il a toujours été difficile de décoller de mon écran d’ordinateur, de mon appareil photo ou de ma moto, trois passions qu’elles qualifieront sans aucun doute d’envahissantes. Je suis un passionné, c’est dans mes gênes, et je partage mes passions... avec passion !

Le deuxième sentiment, c’est l’étonnement. L’étonnement que cette passion soit ici reconnue. Je me qualifie comme étant un vieux natif du numérique, un des premiers « digital natives ». J’ai eu la chance d’avoir accès à un ordinateur depuis tout petit, en 1980, je crois. Cela fait donc 32 ans que je suis « scotché » à la micro-informatique et aux réseaux. 32 ans que je réfléchis aux possibilités de ces outils, que j’agis et que je discute sur les changements de la société provoqués par l’informatique et les réseaux.

Le 3eme sentiment, c’est l’embarras. Accepter ce prix à titre personnel serait source d’embarras, et peut-être même une imposture, car il m’est impossible de mentionner ces 14 dernières années passées à promouvoir la société de l’information sans parler d’une projet que vous connaissez tous : Mozilla.

Il y a 14 ans et une semaine, le projet Mozilla était annoncé, et je commençais à en faire la promotion en Europe puis dans le monde. Mais ne nous méprenons pas. Ça n’est pas l’individu que je suis qui importe, mais le projet que je promeus, Mozilla.

Cela fait une vingtaine d’années que le Web existe, 42 ans [1] que les premiers données ont été transférées sur Internet. Et pourtant, nous n’en sommes qu’au tout début. Cela pose la question de la société numérique que nous voulons construire.

Alors voilà, même si je suis devant vous ce soir pour accepter ce prix, je pense que c’est à Mozilla qu’il devrait être attribué, à ces milliers de bénévoles qui œuvrent dans l’ombre pour que la technologie soit au service du citoyen et pas le contraire.

Il faut dire que les défis sont nombreux. Le Web était initialement un outil de communication et de partage de la connaissance, mais par certains aspects comme la surveillance, le filtrage, et les menaces de déconnexion, il connait une dérive sécuritaire à la « 1984 » qui est inquiétante. Ne nous voilons pas la face, dans ce domaine la France rivalise avec les leaders mondiaux que sont Chine, la Tunisie de Ben Ali et la Corée du Nord.

Le problème n’est pas franco-français, ni même européen. Notre identité en ligne n’est plus garantie par nos gouvernements mais par des sociétés privées américaines. Quiconque ayant eu son compte Google ou Facebook clôturé par erreur - et il y en a sûrement dans cette salle - saura vous expliquer à quel point il est douloureux de se voir confisquer sa vie numérique par une entreprise sans visage.

Le téléphone mobile, interface de tous les instants entre l’individu et sa vie numérique, ses amis, ses sources d’information, son travail, n’est pas sous contrôle des utilisateurs. Certains Appstores monopolistiques offrent une pléthore d’applications, mais ils décident pour nous, utilisateurs, ce qu’on a le droit d’installer comme logiciel sur nos smartphones, avec toutes les dérives que cela implique en terme de liberté.

Les livres numériques sont un formidable moyen d’accéder au savoir et de transporter avec soi toute une bibliothèque, mais il est toujours impossible de prêter un livre numérique à un ami.

L’apparente gratuité des services sur Internet est trop souvent un marché de dupe où l’utilisateur échange des données personnelles - sur lesquelles il et impossible de mettre un prix - contre un service qui ne coûte presque rien à faire tourner. Ceci est bien résumé par cette phrase à laquelle je vous invite à méditer : « si vous ne payez pas un service Web, vous n’êtes pas le client, vous êtes le produit qui est vendu ».

Tous ces défis peuvent être relevés pour construire la société numérique dans laquelle nous voulons voir vivre nos enfants. C’est pourquoi je fais appel à vous, personnalités du numérique, pour que dans nos efforts au quotidien, nous construisions un avenir dont nous pourrons être fiers.

Je considère qu’Internet est une promesse faite à l’humanité, et il ne tient qu’à chacun de nous pour qu’elle se réalise de la meilleure façon possible. Comptez sur moi pour que Mozilla, comme d’autres associations, mais aussi certaines entreprises (les vôtres ?), soit à la hauteur de cette tache qui nous attend.

Merci.

Tristan Nitot

(Source : Standblog, 12 avril 2012)


[1] Forcément

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2480/2708 Régulation des télécoms
  • 230/2708 Télécentres/Cybercentres
  • 1884/2708 Economie numérique
  • 1004/2708 Politique nationale
  • 2708/2708 Fintech
  • 311/2708 Noms de domaine
  • 1033/2708 Produits et services
  • 909/2708 Faits divers/Contentieux
  • 452/2708 Nouveau site web
  • 2660/2708 Infrastructures
  • 1051/2708 TIC pour l’éducation
  • 123/2708 Recherche
  • 166/2708 Projet
  • 1776/2708 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 1105/2708 Sonatel/Orange
  • 910/2708 Licences de télécommunications
  • 249/2708 Sudatel/Expresso
  • 579/2708 Régulation des médias
  • 743/2708 Applications
  • 606/2708 Mouvements sociaux
  • 911/2708 Données personnelles
  • 104/2708 Big Data/Données ouvertes
  • 360/2708 Mouvement consumériste
  • 232/2708 Médias
  • 417/2708 Appels internationaux entrants
  • 1006/2708 Formation
  • 82/2708 Logiciel libre
  • 1183/2708 Politiques africaines
  • 559/2708 Fiscalité
  • 119/2708 Art et culture
  • 360/2708 Genre
  • 855/2708 Point de vue
  • 608/2708 Commerce électronique
  • 1048/2708 Manifestation
  • 230/2708 Presse en ligne
  • 96/2708 Piratage
  • 131/2708 Téléservices
  • 571/2708 Biométrie/Identité numérique
  • 201/2708 Environnement/Santé
  • 220/2708 Législation/Réglementation
  • 222/2708 Gouvernance
  • 1015/2708 Portrait/Entretien
  • 105/2708 Radio
  • 440/2708 TIC pour la santé
  • 182/2708 Propriété intellectuelle
  • 48/2708 Langues/Localisation
  • 636/2708 Médias/Réseaux sociaux
  • 1178/2708 Téléphonie
  • 129/2708 Désengagement de l’Etat
  • 586/2708 Internet
  • 82/2708 Collectivités locales
  • 259/2708 Dédouanement électronique
  • 770/2708 Usages et comportements
  • 644/2708 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 349/2708 Audiovisuel
  • 1877/2708 Transformation digitale
  • 225/2708 Affaire Global Voice
  • 102/2708 Géomatique/Géolocalisation
  • 195/2708 Service universel
  • 410/2708 Sentel/Tigo
  • 129/2708 Vie politique
  • 896/2708 Distinction/Nomination
  • 33/2708 Handicapés
  • 444/2708 Enseignement à distance
  • 478/2708 Contenus numériques
  • 380/2708 Gestion de l’ARTP
  • 125/2708 Radios communautaires
  • 1045/2708 Qualité de service
  • 270/2708 Privatisation/Libéralisation
  • 95/2708 SMSI
  • 314/2708 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1582/2708 Innovation/Entreprenariat
  • 852/2708 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 31/2708 Internet des objets
  • 100/2708 Free Sénégal
  • 342/2708 Intelligence artificielle
  • 220/2708 Editorial
  • 12/2708 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous