Projet de vente des actions Sonatel de l’Etat : Moustapha Niasse dénonce un processus opaque
mardi 20 mai 2008
L’Alliance des forces de progrès (Afp) tire la sonnette d’alarme par rapport à la volonté affichée par l’Etat de vendre ses actions à la Sonatel. « La privatisation controversée du Port de Dakar n’a pas encore été conduite à son terme. Et voilà que ceux qui se trouvent à la tête de l’Etat, sous la férule de Me Abdoulaye Wade, s’entêtent dans un processus opaque de privatisations des actions appartenant à la puissance publique dans le capital de la Sonatel », indique une déclaration lue par le leader de l’Afp ce mardi.
Après avoir salué le travail de la presse qui s’est inquiété « à juste titre, sur la manière dont ce dossier est conduit, sur les faces cachées de cette affaire et sur le grand risque qui existe de voir brader... un élément important du patrimoine du Sénégal », Niasse exprimera tout son désaccord par rapport à un tel projet. Selon lui, le bradage procède du fait que « chaque année, à la faveur de ces actions, l’Etat sénégalais engrange 25 milliards cfa de dividendes, qui sont versés au Trésor ». Un argument de taille qui devrait pousser l’Etat à conserver ses actions à la Sonatel.
Or, poursuit Niasse sans donner de nom, mais en restant dans l’insinuation, « aucun Sénégalais, quel que soit son rang et quelle que soit sa position dans la nomenclature politique ou économique de notre pays ne saurait s’arroger le droit de commettre un tel acte à son profit, au profit d’un allié, au profit d’un partenaire, en aliénant, de manière aussi irresponsable, un élément important parmi d’autres du patrimoine nationale ».
Le leader de l’Afp est aussi revenu sur les Chantiers du Sommet de l’Oci pour s’expliquer sur la crise que traverse le Sénégal. « Il y a exactement un an à l’occasion du 8ème Anniversaire de la Déclaration du 16 Juin 1999, qui a été à l’origine de la création de notre parti, je tirais, solennellement, sur la sonnette d’alarme ». En quoi faisant ? « En indiquant, poursuit Niasse que les grands travaux d’infrastructures routières concentrées à Dakar, dans la zone jouxtant l’Océan Atlantique et sur la VDN, ouvraient la voie à l’accroissement de la pauvreté des populations du Sénégal, à l’alourdissement de l’endettement des pouvoirs publics vis-à-vis du secteur privé ».
Selon le chef de file de l’Alliance des forces de progrès (Afp) , il était « clair » que « l’impact de ces infrastructures » ne réglerait pas « la question de la mobilité urbaine ». Mais « bien au contraire, à part un léger privilège de circulation pour les riverains. Sans plus ». Deux mois après le sommet de l’Oci, « les faits ont ramené la vérité en surface ». Pour preuve, « ce Sommet a vécu et les Sénégalais en attendent encore les résultats et les retombées qui leur avaient été promis ».
Globalement, Niasse estime que « les finances du Sénégal, aujourd’hui, sont au bord du gouffre ». Situation que vivent les sénégalais et que « nos partenaires extérieurs et les bailleurs de fonds confirment » . Alors que « les tenants du pouvoir n’acceptent aucune limite dans les dépenses publiques ».
(Source : Nettali 20 mai 2008)