Projet « Daaras numériques » : 25.000 talibés à initier à l’Informatique par an
lundi 23 mai 2005
Le projet de « Daaras numériques » a fait le pari, vendredi dernier, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar de former 25.000 talibés par an à l’usage de l’ordinateur. « Nous sommes en train de vivre une véritable révolution. Nous pouvons dire qu’avec la création des « daaras numériques », nous avons fait un saut vers le monde des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication », se réjouit, le président de l’Institut Islamique pour la Science, l’Education et la Culture (ISESCO), El Hadji Moustapha Wade. La création de ces « daaras » va résoudre le gros problème de conservation des écrits du Coran et des manuscrits des érudits musulmans. Les talibés et les enfants en difficulté seront initiés à l’Informatique pendant six mois. Ils bénéficieront aussi d’une formation en maintenance informatique qui durera deux ans. Le but visé est de faire de ces talibés et enfants des « opérateurs d’Internet ». Les bénéficiaires vont acquérir des connaissances en matière de Ntic, afin qu’ils puissent exploiter les opportunités de ces outils, indique, le président de l’Institut Supérieur d’Entrepreneurship et de Gestion (ISEG), Mamadou Diop.
Au total 25.000 talibés apprendront à se servir de l’ordinateur à travers les centres multimédias qui seront implantés dans les onze régions du Sénégal. Par ailleurs, le Centre d’Etudes Supérieures du Multimédias et Internet (CESMI) apportera son expertise dans la formation de cette couche de la population. La formation se fera en langues nationales et en arabe. Il y aura une formation professionnelle qualifiante pour les talibés. Ce projet a un le coût global de plus d’un milliard. Cette formation professionnelle devrait faciliter l’intégration de ces enfants dans le monde du travail. C’est pour cette raison que le ministre du Plan et du Développement durable, Mamadou Sidibé, a salué l’initiative : « les talibés pourront apprendre le Coran dans de meilleures conditions. La formation professionnelle empêchera à beaucoup d’enfants de verser dans le banditisme », souligne, le ministre. Il a aussi demandé aux initiateurs du projet d’intégrer les questions environnementales dans la formation. Il est également inscrit dans le projet qui créera 311 emplois permanents la mise sur pied de sites pour dispenser les enseignements à distance.
IDRISSA SANÉ
(Source : Le Soleil, 23 mai 2005)