Nombre d’autorités de marque, politiciens comme membres de la société civile, ont assisté à ce procès historique. Nous vous livrons ici quelques réactions recueillies au sortir du tribunal.
Moustapha Niasse, Secrétaire général de l’Alliance des forces du progrès (Afp)
« Abdou Latif Coulibaly est une référence dans ce pays »
« Abdou Latif Coulibaly est une référence dans ce pays, du fait du combat qu’il mène avec son équipe au niveau de La Gazette. Il s’agit de confirmer mon choix qui est celui de tous les leaders politiques pour que le Sénégal retrouve le plus rapidement possible les valeurs qu’il est en train de perdre en matière de bonne gouvernance démocratique. Ma présence ici dépasse le procès. Je viens soutenir Latif Coulibaly à poursuivre le combat auquel je prends part pour que le Sénégal retrouve la paix, la liberté sans laquelle il n’avancera pas ».
Jean Paul Dias, Secrétaire général du Bloc des Centristes Gaïndé (Bcg)
« J’ai été un conseiller à la Présidence du temps de Senghor mais je ne savais pas que les conseillers faisaient ce genre de travail »
« On ne peut pas débroussailler un appel d’Offres pour ensuite venir lancer qu’on a trouvé un minimum. J’ai été un conseiller à la Présidence du temps de Senghor mais je ne croyais pas que les conseillers faisaient ce genre de travail. Vraiment, cela me perturbe un peu. C’est clair que, avoir vendu une licence à 200 millions de dollars, c’était pour récupérer 100 milliards de francs CFA. Et qu’il y ait des pertes de change techniquement démontrées, ce sont des pertes de change normales. Personnellement, je n’aurais pas perdu 11 milliards sur 100 milliards de francs. Je trouve anormal que quelqu’un écrive à un conseiller du président en lui disant : veuillez intervenir pour qu’on me paye des commissions pour le travail que j’ai effectué pour Sudatel. Ça me paraît anormal ».
Abdoulaye Bathily, Secrétaire général de la Ligue démocratique (Ld)
« On ne comprend pas qu’un conseiller du président pilote cette affaire en lieu et place de l’Artp »
« Aujourd’hui, il est très clair que cette affaire Sudatel a été, de bout en bout, montée de manière frauduleuse. Un procès est en train de se dérouler actuellement à Dubaï. C’est une autre illustration du caractère frauduleux de cette licence. L’image de notre pays est ternie dans cette affaire. Le procès a montré très clairement que l’attribution de la licence Sudatel a été faite de manière illégale et non transparente dans la mesure où on ne comprend pas qu’un conseiller du président de la République, comme il l’a dit lui-même, pilote de bout en bout cette affaire en lieu et place de l’Artp. Et ce qui est encore plus grave, c’est que jusqu’à présent, on voit très clairement qu’il y a des gens qui ont touché de l’argent, parce qu’entre 200 millions de dollars qui sont annoncés et les sommes que le Trésor a encaissées, il y a un gap que l’on n’explique nullement. Il faut qu’on nous dise où est passé cet argent. La lumière sera faite et dans le cadre d’un audit systématique de la gestion de Wade. Je l’ai dit depuis longtemps, notre justice marche sur la tête même si nous avons çà et là de bons juges. Elle est au service de l’Exécutif. Il n’y a pas de justice indépendante dans notre pays. L’affaire Sudatel est un scandale parmi d’autres. Tant qu’ils sont au pouvoir, jamais on ne pourra faire la lumière sur cette affaire ».
Bara Tall, initiateur du mouvement Yemale pour l’égalité des chances et de la pétition sur les 20 milliards de commissions
« Le fait que les gens soient restés au tribunal du matin au soir prouve qu’ils ont soif de vérité »
« La seule chose que je peux dire c’est que la pétition pour que la lumière soit faite sur les 20 milliards de commissions se justifie davantage. Le fait que les gens soient restés au tribunal du matin au soir prouve qu’ils ont soif de vérité. Donc cette recherche de vérité doit se faire jusqu’au bout. Et le moindre des respects que je dois aux Sénégalais c’est d’aller jusqu’au bout et de poursuivre la pétition. Mais je laisse au tribunal le soin de se prononcer et je respecterai sa décision. On a vécu le procès passionnément et on n’a pas senti le temps passer et je serais resté jusqu’à demain. Maintenant que tout a été dit, attendons le verdict. »
Birahim Seck membre du Forum Civil
« Nous sommes à une nouvelle ère où les Sénégalais comprennent les enjeux de la transparence »
« Nous sommes à une nouvelle ère où les Sénégalais comprennent les enjeux de la transparence. J’ai été vraiment séduit par la manière dont les avocats de la défense ont expliqué dans leurs plaidoiries en particulier la notion de « cœur du scandale ». Ils ont expliqué aux Sénégalais comment Thierno Ousmane Sy s’est retrouvé au cœur de ce scandale qui frise le ridicule en fin de compte. Ils l’ont tellement bien expliqué, tellement bien élucidé qu’on ne peut pas dire autre chose. Ils ont expliqué les mécanismes frauduleux, comment l’argent est passé d’une banque à une autre, je ne peux qu’être d’accord avec eux. Je suis satisfait des plaidoiries des avocats des prévenus. Cela montre qu’au Sénégal on a une justice et j’espère qu’elle ira dans le même sens que la défense. A la lumière de tout cela, je m’attends à ce que tous les journalistes soient relaxés ».
Pr Malick Ndiaye, Société civile
« Notre pays a reculé d’une trentaine d’années »
L’Etat devrait s’autosaisir, car il connaît la vérité d’avance. Notre pays a reculé d’une trentaine d’années. Me Wade doit assumer ses responsabilités et qu’on arrête de harceler, de vilipender et de discréditer la conscience des hommes de la trempe de Abdou Latif Coulibaly. Nous avons un problème de liberté avec les harcèlements qui sont faits à l’encontre des journalistes. Cela constitue un musellement de la capacité de recherche pour la bataille de la liberté. Ce pays a besoin de personnes qui ont de l’audace comme Latif Coulibaly.
Mamadou Lamine Diallo, Mouvement Tekki
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