Procès en diffamation du Vice-président de Global Voice Group : Le parquet oublie d’enrôler le dossier, le face-à-face différé
vendredi 17 septembre 2010
Le vice-président de Global Voice Group, Serigne Ben Niang, qui est poursuivi pour diffamation par Sonatel et Orange Guinée, n’a pu être jugé, hier. Son procès est différé à une date non encore connue. C’est un manquement du parquet qui a oublié d’enrôler le dossier qui est la raison de ce renvoi. Les avocats des deux parties s’accusent.
L’affaire Serigne Ben Niang, vice-président de Global Voice Group, n’a pas été appelée par le juge correctionnel. Pour la simple et bonne raison que le dossier n’est pas parvenu au président du tribunal à temps. En effet, le parquet a omis d’enrôler l’affaire, ce qui fait qu’elle ne figurait pas sur la liste des dossiers qui devaient être jugés, hier. Ce manquement est imputé aux services internes du parquet qui s’occupe de l’enrôlement. Après le constat de l’omission, le parquet, saisi d’une requête du Conseil de Orange Guinée, Me El Hadji Diouf, a voulu une suspension de l’audience pour rattraper son erreur en faisant enrôler le dossier. Ce que le président de la séance a refusé. Devant la réalité qui était que cette affaire ne pouvait pas être retenue, hier, les conseils des parties au procès, ont versé dans des accusations mutuelles.
Le conseil d’une des parties civiles, Me El Hadji Diouf, a dénoncé l’attitude de son confrère de la défense, Me Demba Ciré Bathily, qui s’est opposé à l’enrôlement de l’affaire à l’audience. Pour l’avocat de Orange Guinée, cette position montre à suffisance la peur qui règne dans le camp opposé. Me El Hadji Diouf est sûr que Global Voice Group est mal parti. L’avocat-député pense qu’il s’agit, dans cette affaire, du voleur qui crie au voleur. « Il accuse Sonatel et Orange Guinée de délinquants, alors qu’ils sont les véritables délinquants. Mais aujourd’hui, ils sont démasqués avec l’annulation de son contrat », a pesté Me Diouf. Qui ajoute que ces gens ont raconté des histoires au président de la République pour qu’il signe ce décret pour l’obtention de ce contrat en violation flagrante des dispositions qui régissent les marchés publics au Sénégal. Ainsi, il a traité les responsables de Global Voice Group de chasseurs de primes, de bandits et de mercenaires. Me Diouf explique que Serigne Ben Niang n’a pas encore échappé à la Justice, puisqu’il dispose de 6 mois avant la prescription de cette affaire de diffamation.
Cependant, son confrère de la défense, Me Demba Ciré Bathily, laisse entendre qu’ils ont été convoqués à deux reprises sans résultats, bien que cette attitude fasse croire à une peur. Il a raconté que le Sénégal a constaté que le monde des télécommunications génère des recettes extrêmement importantes qui ne profitent qu’à des transporteurs étrangers et non à l’économie du pays. Aussi a-t-il mentionné que tout ceci n’est qu’une campagne d’intoxication et de désinformation. Me Bathily a tenu à faire savoir à l’autre partie au procès que tout Sénégalais patriote qui aime son pays se battrait pour que les ressources générées ici profitent à notre pays. Pour lui, les citoyens vont bientôt comprendre le sens de leur combat.
Cette action judiciaire est déclenchée après que le vice-président de Global Voice Group, Serigne Ben Niang, explique qu’« en Guinée, dans le cadre de la lutte contre la fraude, Global Voice aurait déconnecté plus de 25 000 lignes frauduleuses, dont la moitié, soit 12 500, était opérée par Orange Guinée, filiale de Sonatel ». ce que contestent les responsables des deux opérateurs.
Makhaly Ndiack Ndoye
(Source : L’Observateur, 17 septembre 2010)