La transition numérique ne concerne pas que les chaines de télévision au Sénégal, elle concerne aussi les sites d’informations ebooks. Les magazines et les journaux aussi ont pris le virage numérique, et se réorganisent pour s’adapter à cette nouvelle réalité.
Du « Guardian au « New York Times », de « Libération en passant par le Parisien ou le Figaro »... tous les grands quotidiens mondiaux ont négocié le virage vers le numérique avec plus ou moins de réussite. La crise qui secoue actuellement « Le Monde » et "Libération prouve que la révolution numérique de la presse ne se fait pas sans douleur avec un recrutement plus accentué sur des journalistes avec un vrai profil web au détriment des « anciens » journalistes.
Du côté de la presse britannique, la transition numérique du Daily Telegraph et du Guardian se fait à marche forcée et s’accompagne souvent de réductions d’effectifs. Le défi est le même pour tous les groupes de presse et la plupart des journaux anglo-saxons en sont déjà au ’digital one’ c’est-à-dire que le numérique prime sur tous les autres supports.
Qu’en est il du Sénégal ? Au moment où ces lignes sont écrites. Aucun journal ou site d’informations ou agence officielle de presse telle que l’APS n’a encore annoncé de plan de développement numérique « payant ». Cela signifie t’il que les sénégalais ne sont pas mûrs ou pas encore prêts pour le passage du contenu gratuit vers du contenu payant ?
Ou ce sont les systèmes de paiement en ligne inexistants ?
Ou les lecteurs les considèrent ils toujours comme des journalistes, des sournalistes ou des doulnalistes ?
Pour autant il existe un gisement potentiel de lecteurs au Sénégal et à l’étranger (USA, EUROPE, AFRIQUE).
A quelques jours de la transition de l’analogique au numérique au Sénégal, force est de constater que le paysage de la presse numérique a subi de grandes transformations.
Le paradoxe tient aussi du fait que les sites d’annonces se multiplient à une vitesse telle qu’ils risquent de rattraper bientôt les sites d’informations. (j’en avais dénombré une centaine lors d’une étude précédente)
Autre défi pour la presse sénégalaise : « monétiser » le lectorat « papier » vers les nouveaux supports numériques. "la baisse des ventes papier se poursuit inexorablement depuis des années et aucun organe de presse n’a encore osé franchir le rubicon par une véritable stratégie numérique. Par exemple, le New York Times, qui fait figure de modèle, a désormais plus d’abonnés numériques que d’abonnés papiers.
Pour autant, la presse papier, tout comme la presse digitale sont dans de sérieuses difficultés financières, et les chaînes de télévision privées peinent à trouver leur rentabilité.
Malgré leur apparent succès en terme d’audience : leurs modèles économiques (publicité on line) ne les ont pas rendus totalement autonomes.
Tous les sites vendent de la publicité en ligne ou des accords avec les géants de l’internet tels que Google avec plus ou moins de succès. Arrivent ils à vivre de leurs publicités ? Le débat est posé.
En dépit du procès que l’on intente à la presse en ligne au Sénégal, accusée de tous les maux, il est possible d’offrir un journal en ligne de référence, payant avec du contenu de qualité une fois que les modes de paiement en ligne seront opérationnels et la confiance envers les consommateurs établie..
Lamine Ndaw
(Source : Leral, 31 mars 2015)