OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Ressources > Points de vue > 2018 > Pourquoi il faut combattre les cyberviolences sexistes

Pourquoi il faut combattre les cyberviolences sexistes

jeudi 8 mars 2018

Point de vue

« Revenge porn », menaces sexistes en ligne... En Afrique, les données sur la cyberviolence envers les femmes sont peu récoltées. Le continent doit plus que jamais prendre ce problème au sérieux, sinon il se privera des effets positifs de l’inclusion des femmes dans le numérique, analyse Julie Owono, directrice exécutive d’Internet sans frontières.

Tribune. En 2014, alors que la Coupe du monde de football bat son plein, des photos intimes de Nathalie Koah, ex-maîtresse de l’international camerounais Samuel Eto’o, inondent les réseaux sociaux. Si l’origine de la mise en ligne de ces photos fait débat, une chose est sûre : Nathalie Koah a été, comme trois femmes connectées sur quatre, victime de cyberviolence fondée sur le genre.

Ce concept désigne un « acte agressif, intentionnel, perpétré par un individu ou un groupe au moyen de médias numériques à l’encontre d’une ou de plusieurs victimes » en raison de leur genre. Par exemple, envoyer des e-mails et des textos sexuellement explicites et non sollicités ; proférer des menaces physiques ou sexuelles par voie électronique (cyberharcèlement) ; divulguer les informations personnelles d’une personne sans son consentement (doxing), ou des photos intimes sur la Toile en représailles d’une rupture mal digérée (revenge porn). La cyberviolence sexiste n’est qu’une des nombreuses formes de violence commises contre les femmes.

Les insultes sur Twitter on des conséquences psychologiques dévastatrices
En Afrique, les données sur la cyberviolence envers les femmes sont peu récoltées, ce qui rend difficile l’évaluation de son ampleur. Les raisons en sont multiples. Tout d’abord la culpabilisation des victimes (victim blaming), qui les contraint au silence. Au niveau mondial, la reconnaissance de la cyberviolence par les États tarde à venir.

Ce n’est qu’en 2016 que la France s’est dotée d’un arsenal juridique pour lutter contre le revenge porn, passible de deux ans de prison et d’une amende de 60 000 euros. Pourtant, des études récentes montrent que les forces de police minimisent parfois ces formes de violence, notamment parce que, commises au travers d’outils technologiques, leur prise en charge n’est pas toujours adaptée.

Un combat mondial

Les conséquences psychologiques d’insultes proférées sur Twitter sont dévastatrices et s’ajoutent aux inégalités d’accès à internet. Selon une étude de la Webfoundation d’octobre 2015, les femmes ont entre 30 et 50 % moins de chances d’accéder à internet. Et, selon le Pew Research Center, quand elles y ont accès, elles ont deux fois plus de risques de faire l’expérience de la cyberviolence.

Les violences en ligne empêchent des millions de femmes d’innover et de créer de la richesse grâce à l’outil numérique
Les violences contre les femmes dans le monde réel ont un impact sur l’économie nationale ; celles commises en ligne génèrent une insécurité qui empêche des millions d’entre elles d’innover et de créer de la richesse grâce à l’outil numérique. C’est un problème qui affecte aussi le développement, l’éducation et le progrès des sociétés.

Aucune femme ne doit se sentir honteuse si un amoureux éconduit publie des photos intimes d’elle

Cet état des lieux est un mauvais présage pour ce qui est d’atteindre le cinquième objectif de développement durable des Nations unies, qui encourage les États à autonomiser les femmes. Il est urgent d’agir. D’abord en inversant le poids de la culpabilité : le coupable est évidemment l’auteur de la publication, aucune femme ne doit se sentir honteuse si un amoureux éconduit publie des photos intimes d’elle.

Ensuite, en formant les organisations de lutte contre les violences faites aux femmes sur cette question. Enfin, il faut encourager le combat de la société civile en faveur des réformes politiques, juridiques et institutionnelles pour assurer un changement durable des mentalités et des pratiques.

Manque de lois en Afrique

C’est un combat mondial. Les sociétés civiles africaines peuvent s’inspirer d’exemples comme le Pakistan, où Digital Rights Foundation a permis aux femmes ayant vécu cette expérience négative de trouver une écoute et des solutions juridiques à leur problème. La plupart des pays d’Afrique centrale et d’Afrique occidentale se sont récemment dotés de lois pour combattre la cybercriminalité, mais leur contenu fait l’impasse sur la question de la cyberviolence sexiste.

L’Afrique doit plus que jamais prendre ce problème au sérieux, sinon elle se privera des effets positifs de l’inclusion des femmes dans le numérique
À Internet sans frontières, nous militons au Cameroun pour que les lois relatives à l’accès universel à internet prennent en compte la dimension du genre. Nous pensons qu’un internet où les femmes sont en sécurité favorisera l’éclosion d’autres « Almighty », cette jeune femme qui a pu augmenter significativement son chiffre d’affaires grâce à internet.

Au Kenya, un partenariat entre Facebook, la Banque africaine de développement et l’Autorité de régulation des télécommunications permet de former les forces de police au traitement des plaintes reçues de victimes de cyberviolence sexiste. L’Afrique doit plus que jamais prendre ce problème au sérieux, sinon elle se privera des effets positifs de l’inclusion des femmes dans le numérique.

Julie Owono
Avocate camerounaise, directrice exécutive d’Internet sans frontières.

(Source : Jeune Afrique, 8 mars 2018)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 6857/7869 Régulation des télécoms
  • 526/7869 Télécentres/Cybercentres
  • 5614/7869 Economie numérique
  • 2782/7869 Politique nationale
  • 7869/7869 Fintech
  • 771/7869 Noms de domaine
  • 2709/7869 Produits et services
  • 2167/7869 Faits divers/Contentieux
  • 1107/7869 Nouveau site web
  • 7035/7869 Infrastructures
  • 2580/7869 TIC pour l’éducation
  • 279/7869 Recherche
  • 366/7869 Projet
  • 5123/7869 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 2631/7869 Sonatel/Orange
  • 2439/7869 Licences de télécommunications
  • 416/7869 Sudatel/Expresso
  • 1728/7869 Régulation des médias
  • 2052/7869 Applications
  • 1819/7869 Mouvements sociaux
  • 2436/7869 Données personnelles
  • 189/7869 Big Data/Données ouvertes
  • 896/7869 Mouvement consumériste
  • 537/7869 Médias
  • 970/7869 Appels internationaux entrants
  • 2507/7869 Formation
  • 138/7869 Logiciel libre
  • 3115/7869 Politiques africaines
  • 1669/7869 Fiscalité
  • 252/7869 Art et culture
  • 861/7869 Genre
  • 2408/7869 Point de vue
  • 1501/7869 Commerce électronique
  • 2184/7869 Manifestation
  • 471/7869 Presse en ligne
  • 186/7869 Piratage
  • 311/7869 Téléservices
  • 1314/7869 Biométrie/Identité numérique
  • 457/7869 Environnement/Santé
  • 592/7869 Législation/Réglementation
  • 659/7869 Gouvernance
  • 2719/7869 Portrait/Entretien
  • 216/7869 Radio
  • 1120/7869 TIC pour la santé
  • 405/7869 Propriété intellectuelle
  • 87/7869 Langues/Localisation
  • 1621/7869 Médias/Réseaux sociaux
  • 2846/7869 Téléphonie
  • 300/7869 Désengagement de l’Etat
  • 1498/7869 Internet
  • 194/7869 Collectivités locales
  • 596/7869 Dédouanement électronique
  • 1613/7869 Usages et comportements
  • 1548/7869 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 826/7869 Audiovisuel
  • 5137/7869 Transformation digitale
  • 580/7869 Affaire Global Voice
  • 228/7869 Géomatique/Géolocalisation
  • 468/7869 Service universel
  • 991/7869 Sentel/Tigo
  • 262/7869 Vie politique
  • 2272/7869 Distinction/Nomination
  • 51/7869 Handicapés
  • 1042/7869 Enseignement à distance
  • 1096/7869 Contenus numériques
  • 879/7869 Gestion de l’ARTP
  • 267/7869 Radios communautaires
  • 2695/7869 Qualité de service
  • 636/7869 Privatisation/Libéralisation
  • 198/7869 SMSI
  • 687/7869 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 4217/7869 Innovation/Entreprenariat
  • 1986/7869 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 69/7869 Internet des objets
  • 255/7869 Free Sénégal
  • 808/7869 Intelligence artificielle
  • 295/7869 Editorial
  • 33/7869 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous