Portage par une banque africaine régionale et une offre publique de vente : Deux solutions proposées au gouvernement
jeudi 30 avril 2009
Les travailleurs de la Sonatel gagnent de plus en plus de sympathies dans le combat qu’ils mènent contre le gouvernement d’une part, et contre France Télécom d’autre part. En effet, avant le démarrage de leur face à face avec la presse, Kabou Guèye s’est livré à la lecture de courriels (e-mails) reçus de partout à travers le monde syndical, surtout d’Europe (beaucoup de syndicats de la France) et d’Afrique manifestant leur soutien aux « Sonateliens ».
Cet exercice terminé, l’intersyndicale des postes et des télécommunications a rendu publique sa position de sortie de crise devant permettre à l’Etat du Sénégal d’avoir ses 200 milliards dont il a besoin et de rester actionnaire majoritaire de la Sonatel. L’intersyndicale propose au gouvernement « un portage par une banque régionale africaine qui mettrait à la disposition de l’Etat du Sénégal l’équivalant, du produit des ventes éventuelles du bloc d’actions (9,87% du capital) dans le cadre d’un contrat de portage et de cession ». Et la deuxième proposition consiste à une « offre publique de vente (Opv) par la banque porteuse destinée aux investisseurs sénégalais et ouest africains avec une participation significative du secteur privé national ».
Outre ces propositions, l’intersyndicale prône la redéfinition d’un pacte d’actionnaires. Car, précisent les travailleurs de la Sonatel, « les dispositions du pacte d’actionnaires actuelles ne permettent pas de maintenir des rapports équilibrés entre les principaux actionnaires de la Sonatel et de garantir le fonctionnement optimal de l’entreprise au profit de toutes les parties prenantes ». Il s’agit, d’intégrer, disent-ils, « la nécessité pour l’Etat du Sénégal de garder un statut d’actionnaire de référence et de maintenir une représentation effective de l’Etat au Conseil d’Administration ».
Par ailleurs, il invite le gouvernement à redéfinir le pacte d’actionnaire le liant à France Télécom pour rappeler que « la France Télécom a vocation à rester un partenaire stratégique ne dépassant pas le seuil de 42,33% et non se muer en repreneur stratégique ».
Ils recommandent aussi à celui-ci de « préserver la Sonatel dans son actif et de s’impliquer davantage dans la gestion de la Sonatel qui est un fleuron de son industrie et de s’engager à ne pas vendre d’autres blocs d’actions dans les années à venir ». Ils exigent, également, « la nécessité de représentation des petits porteurs, (Opv), la représentation du personnel du groupe avec deux administrateurs au titre de l’actionnariat du personnel et au titre de la représentation du personnel, l’élaboration d’un pacte de bonne gouvernance devant prendre en compte la réinstauration du rôle moteur du Conseil d’administration, la définition d’une nouvelle ambition orientée vers la croissance externe, la prise en charge des intérêts nationaux et de la responsabilité sociétale du groupe Sonatel et la convergence en vue de renforcer un nouveau patriotisme économique ».
Abdou Timera
(Source :Ferloo, 30 avril 2009)