Plainte contre la Sonatel : L’Enac dit n’avoir pas pris position dans l’affaire Global Voice
jeudi 19 août 2010
Suite à sa plainte contre la Sonatel, l’Entente nationale des associations de consommateurs (Enac) ainsi que ses leaders font l’objet de critiques. Face à la presse mardi au siège de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen), ses membres qui soutiennent ne se soucier que de la défense des consommateurs, ont agi « avec objectivité ».
« Le rôle d’une association de consommateur n’est-il pas de dénoncer toute privation du droit d’user d’un service requis. Dans ce cas d’espèce quel est le régulateur que la loi a désigné pour recevoir les plaintes d’usagers des services de télécoms ? C’est l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp) », ainsi s’interrogeait hier face à la presse Elimane Fall, le porte-parole du jour de l’Entente nationale des associations de consommateurs (Enac). Suite à sa plainte contre la Sonatel « pour avoir privé les usagers des télécoms de services déjà payés (internet, télécommunications internationales, paiement électroniques...) », cette structure et ses leaders « font l’objet de critiques non fondées venant de politiciens, de journalistes relayés par les médias ».
Tout en réaffirmant son « engagement à défendre les consommateurs, l’Enac maintient sa plainte ». Elle se demande « pourquoi cet amalgame entre l’historique des associations de consommateurs mal interprété et cette plainte ». Rappelant que l’Enac s’est prononcée par écrit sur l’affaire Global Voice lors de sa conférence de presse du 14 juillet dernier. M. Sall soutient que leur « position est claire, même si elle fait l’objet d’interprétations laissant croire que nous avons pris position, ce qui n’est pas le cas ». Toutefois, sur « le Fonds » de l’Affaire, « l’Enac continue de collecter les informations pour être édifiée ». Elle réitère sa « position concernant les passations des marchés publics et réaffirme que le choix de partenaires techniques par les institutions qui gèrent et utilisent les deniers publics doit se faire en parfait respect des procédures et de la réglementation prévues en la matière et dans le souci de protection des intérêts des citoyens consommateurs ». Selon le porte-parole du jour, l’Enac rejette « tout projet de hausse des tarifs des télécommunications par quelque opérateur exerçant au Sénégal, que ce soit, sous prétexte de la hausse des tarifs d’interconnexion ou autre ». Concernant le secret des correspondances, l’Enac estime que, « même sans Global Voice, les équipements actuels des opérateurs permettent de faire intrusion dans les communications téléphoniques »
Par ailleurs, Momar Ndao de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen) s’est indigné du fait qu’on veut « coûte que coûte faire croire à l’opinion que nous sommes des affidés du régime ». A l’en croire, les associations consuméristes font un travail d’intérêt public alors qu’ils ne sont même pas subventionnés. « Nous sommes objectifs.
Depuis 21 ans, nous faisons le même travail, pourquoi nous en détourner », s’interroge-t-il, non sans préciser que leur « engagement est de défendre les consommateurs ». Pourtant selon Momar Ndao, toutes les actions antérieures entreprises par les consuméristes n’ont pas suscité autant de bruit. De son point de vue, au-delà de la Sonatel, l’affaire Global Voice oppose France Telecom à l’Etat du Sénégal.
Aly Diouf
(Source : Le Soleil, 19 août 2010)