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Accueil > Ressources > Points de vue > 2012 > Plaidoyer pour un débat télévisé

Plaidoyer pour un débat télévisé

mardi 6 mars 2012

Point de vue

Pour la première fois, les deux candidats d’un second tour de la présidentielle sénégalaise pourrait se mesurer en direct sur un plateau de télévision. Ce débat télévisé du second tour de la présidentielle de 2012 peut être un événement politique et médiatique de la démocratie sénégalaise.

Bien que ne constituant pas une obligation, ce duel inédit entre Abdoulaye Wade et Macky Sall va faire grandir notre démocratie. À quelques jours du scrutin présidentiel du 25 mars, ce face-à-face inédit peut bien être décisif pour les deux finalistes du second tour.

De nombreux électeurs sénégalais ont été sensibles aux différents messages diffusés à la télé pendant le premier tour de la présidentielle.

Cela a pesé sur leur vote. Ce qui ressort de ce scrutin est le fait qu’Ils se déterminent de moins en moins en fonction de leur appartenance sociale, de leur proximité avec une formation politique ou de leur religion.

Et l’information diffusée par les médias, en particulier télévisuels, est le canal qui a le potentiel persuasif le plus élevé. La force de frappe du petit écran n’a pas d’équivalent, même si sa prédominance ne fait pas d’ombre au rôle des radios. Mais la radio est restée dans ce premier tour de la présidentielle un média de mobilisation ; la télévision est le média de la persuasion massive.

La télévision arbitre du deuxième tour

Pour le second tour, la télévision, média de masse, touchant des citoyens le plus souvent passifs, peut servir à clarifier les programmes des candidats Macky et Wade et à « façonner » l’opinion.

Lors du premier tour, il n’y a pas eu de place au vrai débat démocratique. Sensibles à ce manquement, Wade et Macky pourraient façonner leur discours selon leurs convictions, et non plus selon l’état de l’opinion ou selon la vision des médias. Le débat d’idées et la démocratie de terrain prendrait alors le pas sur la forme.

Il revient au Cnra (initiateur et organisateur du débat) de faire respecter les règles pour organiser ce débat et les faire valider par les deux candidats. Au-delà des sujets de fond qui seront abordés, il faudrait se demander quelle influence ce débat télévisé d’entre-deux-tours pourrait avoir sur l’électorat ? Constitue t-il un bienfait ou un méfait pour la démocratie ?

Si le président Abdoulaye Wade veut redorer l’image écorné de son régime qui a été taxé d’autoritaire par l"opposition, il doit accepter de faire ce débat.

Ce sera une grande date pour le journalisme politique et la démocratie. La Rts ne serait pas seule à tirer son épingle de cet événement.Il permettra de toucher plus facilement et immédiatement les citoyens en dehors des meetings où les propos de campagne sont plus destinés à la propagande politique.

En le plaçant au devant de la scène, il faudra le soumettre à une éthique : exactitude des informations données, respect de la vie privée, vérification des sources.

Si en démocratie, il est nécessaire de proscrire tout secret, faut-il pour autant tout porter à la connaissance du public à l’occasion de ce débat télévisé ? Il convient toutefois d’être attentif à la violation de la vie privée. Tout candidat sortant a besoin d’une certaine part de secret au moins dans la défense de son bilan ou s’agissant des affaires sales. En revanche, la démocratie exige la transparence absolue après-coup.

Le risque de voir les candidats Wade et Macky vouloir imposer aux journalistes les questions que ces derniers souhaitent leur poser en fonction de leurs intérêts ou peser sur le débat démocratique n’est pas à écarter. Pour ce faire, la neutralité et l’indépendance des journalistes devront être garanties. Débat télévisé ne rime donc pas toujours avec pluralité d’opinions et diversité de l’information.

Sur la forme - Le débat télévisé Wade Macky peut être programmé à une heure de grande écoute, de préférence le soir. Il pourrait durer deux heures. Les candidats seraient assis face à face pour répondre tour à tour aux questions de deux journalistes.

Dans les règles de ce duel télévisé, les candidats auraient le droit de relever dans les propos de l’adversaire ce qui leur paraîet incohérent ou injuste mais dans leur temps de parole. Par contre, ils n’ont pas le droit d’interrompre leur adversaire qui a la parole. La durée de ce débat pourrait être de deux heures. Un temps précieux où les deux candidats vont défendre leurs programmes aux fils des thématiques.

Il va permettre aux sénégalais de se faire une idée plus précise de celui qu’ils devront élire au deuxième tour. Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) devra veiller sur les règles techniques suivantes : absence ou existence de plans de coupe, choix du réalisateur et des journalistes, place des micros, hauteur des caméras, distance entre les deux candidats, etc.

Sur le fond - Cinq thèmes pourraient être abordés : la conception du pouvoir et les institutions, les problèmes économiques (l’agriculture), les problèmes de société du type (éducation, chômage des jeunes, cherté de la vie, santé, énergie), la bonne gouvernance, la paix dans la région du Casamance. Il ne faudra pas éviter les sujets qui fâchent. La mauvaise gouvernance, la corruption, les détournements de deniers publics devront être abordés.

Si Macky Sall critique le bilan de Wade, il ne devra pas omettre son passage à la primature et au poste de président de l’Assemblée nationale. Sinon Wade lui reprocherait d’être comptable de ce bilan.

Macky ne devra pas prendre Wade comme l’homme du passé et se considérer comme l’homme de l’avenir. Si Wade prend Macky comme son élève, il risque de voir Macky lui faire une réplique à la Chirac. : « Ce soir, je ne suis pas votre ex-Premier ministre, et vous n’êtes pas le président de la République, nous sommes deux candidats à égalité » . Les deux candidats devront être mis sur le même pied d’égalité.

Le Cnra qui supervisera ce débat devra le faire démocratiquement sans pressions politiques afin de garantir l’égalité d’accès, le pluralisme de l’information, la neutralité des journalistes dans le respect de la liberté d’opinion. Ce débat télévisé devra respecter les choix et les attentes des citoyens.

Il y a ainsi un jeu triangulaire entre hommes politiques /opinion publique et médias : le débat télévisé reflète autant qu’il forme les phénomènes de société. L’audimat servira d’instrument de mesure et permettra de constituer le squelette des deux projets de société proposés.

Il ne faut pas surestimer le rôle du débat télévisé. Le vote, notamment, ne dépend pas que du rôle qu’il peut jouer, mais relève d’autres déterminants, sociaux, économiques,... Il ne faut pas confondre le débat télévisé et la réalité qu’il reflète. Pour lutter contre l’effet déformant de ce débat, le rôle de l’éducation audiovisuelle des téléspectateurs est primordial. Les éditions spéciales autour de ce débat que les différentes radios et télé feront permettant de mieux décrypter les messages des deux candidats.

Les interventions peuvent être brèves ou longues. Chaque intervention est chronométrée et ne peut durer plus longtemps que le temps déterminé, par exemple plus de deux minutes. Le chronométreur avertit le candidat qu’il doit terminer son intervention dans les trente secondes qui suivent.

Droit de parole : Quand l’un des deux journalistes accorde la parole à un candidat, l’autre candidat doit rester silencieux. L’ordre d’intervention sur un sujet sera déterminé par tirage au sort. Peu importe la stratégie adoptée, les candidats doivent intervenir au moins une fois sur chaque sujet du débat.

Règles du silence : Il est interdit d’interrompre un candidat durant la présentation de son point de vue. Les téléspectateurs présents au studio n’ont pas le droit de manifester leur approbation ou réprobation durant le débat.

Documents d’appoint : Les candidats peuvent apporter avec eux, des documents imprimés qu’ils jugent utile, mais ils n’ont pas le droit de lire un texte durant le débat sauf s’il s’agit d’une citation ou de données statistiques. Les candidats doivent être en mesure de dévoiler leurs sources d’information, si on leur demande de le faire durant le débat. Ces documents d’appoint utilisés dans les interventions doivent être disponibles après leur divulgation pour les journalistes, si ceux-ci en font la demande.

Règles d’éthique : Les candidats doivent être en mesure de justifier leurs propositions et de dévoiler leurs sources d’information, si un des deux journalistes animateurs leur demande de le faire.

Les candidats doivent observer le décorum du débat, c’est-à-dire qu’ils doivent observer le silence quand le droit de parole ne leur est pas accordé ; qu’ils doivent être courtois envers l’adversaire ; qu’il leur est interdit de manifester leur accord ou leur désaccord par des moyens autres que la parole, tels les cris, exclamations, jurons, bruits de tous genres, grimaces, etc.

Règles de conduite Le candidat qui prend la parole doit se comporter correctement. Il doit obéir au journaliste quant au temps imparti. Rester assis (attitude en éveil). Ecouter les questions des journalistes. Demeurer calme quand un candidat adverse réfute son argument. tre courtois envers l’adversaire.

Éviter rires, ricanements, clins d’oeil, mimes exagérés d’incrédulité ou de stupéfaction, sourires condescendants, expressions colériques, Donner la main à ses adversaires à la fin du débat.

Si un candidat cite mal ou attaque personnellement l’autre candidat, ce dernier peut se défendre. Le journaliste peut lui demander de préciser brièvement l’infraction et peut décider s’il y a infraction est non fondée de donner la réplique à l’autre candidat.

Le candidat qui est en infraction doit s’excuser s’il a tort. Comme ce débat est destiné aux téléspectateurs, il est primordial d’oeuvrer pour sa tenue et d’apaiser le climat politique avant ce second tour.

Albert Mendy

(Source : sud Quotidien, 6 mars 2012)

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