Pillage de la SONATEL par France Télécoms : Le chargé des revendications de l’Intersyndical de la Sonatel déplore le laxisme des autorités
samedi 6 août 2016
La Société nationale de téléphonie (Sonatel) est un des fleurons de l’économie sénégalaise. Mais pour certains, elle est le symbole du pillage du patrimoine national. La question a été à l’ordre du jour, ce samedi, à Dakar, lors du ‘’Samedi de l’économie’’ organisé par la Fondation Rosa Luxembourg. Le thème de cette rencontre ‘’Sonatel : fleuron de l’économie sénégalaise ou symbole du pillage du patrimoine national’’ a été présenté par le chargé des revendications de l’Intersyndicale de la Sonatel, Mouhamadou Lamine Badji. Pour ce dernier, il n’y a plus à démontrer que le patrimoine national qu’est la Sonatel est en train d’être pillé par France Télécoms qui détient 42% des actions de la société. D’après l’Association des utilisateurs des TIC (ASUTIC), pendant ces trois dernières années, c’est-à-dire 2013, 2014 et 2015, France Télécoms a reçu de la Sonatel 271 milliards de F Cfa de dividendes, sans compter les autres avantages qu’elle tire de la société de téléphonie sénégalaise.
Malheureusement, M. Badji déplore le laxisme des autorités, en premier chef, le président de la République qui est allé jusqu’en France pour négocier le renouvellement de la concession. Ce qui, dit-il, est un manque de vision et d’ambition pour la Sonatel qui, chaque année, fait entrer dans les caisses de l’Etat 200 milliards de F Cfa de recettes fiscales. En 2012, explique toujours le syndicaliste, les recettes fiscales de la Sonatel étaient de 238 milliards de F Cfa. La Sonatel, c’est aussi plus de 10% du Pib, et elle porte le Sénégal dans le rendez-vous du numérique, renchérit Mouhamadou Lamine Badji.
En outre, le chiffre d’affaires de la société nationale de téléphonie dépasse aujourd’hui 800 milliards F Cfa et les bénéfices 200 milliards F Cfa. Le chargé des revendications de l’intersyndicale de la Sonatel se demande si les bénéfices de la Sonatel profitent aux Sénégalais ? Est-ce qu’avec tous ces bénéfices engrangés au Sénégal, est-ce que le téléphone reste accessible au Sénégal ? Autant de questions qui, selon Mouhamadou Lamine Badji, restent toujours sans réponses.
(Source : Business 221, 7 août 2016)