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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2007 > Février > Peut-on se fier à un sondage sur Internet ?

Peut-on se fier à un sondage sur Internet ?

samedi 10 février 2007

Presse en ligne

A deux reprises, le site Internet Rewmi.com a organisé pour ses surfeurs deux sondages sur la popularité d’Idrissa Seck et ou d’Abdoulaye Wade depuis le début des nouveaux contacts (négociations ?) entre les deux leaders « libéraux ». Dans le premier sondage la question était formulée ainsi : « faites vous toujours confiance à Idrissa Seck ? ». Dans le deuxième, il était question de savoir si le répondant voterait oui ou non pour l’opposition contre un ticket Wade/Seck.

Au vu de l’importance qu’une partie de la presse au Sénégal a donné aux résultats de ces sondages, on est amené à se poser la question suivante : des sondages sur Internet tels qu’ils sont organisés aujourd’hui sont ils fiables ? Si ces sondages ont la prétention d’exprimer l’opinion des Sénégalais dans leur ensemble, la réponse est incontestablement non. La fiabilité d’un sondage requiert un certain nombre de préalables dont : 1. L’échantillonnage qui doit être rigoureusement choisi pour être sûr qu’il représente toutes les couches impliquées dans l’étude. Dans le cas d’espèce, il s’agit de tout l’électorat des cinq millions de Sénégalais inscrits sur la listes électorales ; 2. Les questions posées doivent identifier clairement leur nature ; à savoir si elles sont génériques ou de portée directe ; 3. La localisation géographique, les secteurs socio-professionnels, l’âge, le sexe, l’appartenance politique, l’obédience confessionnelle etc. doivent être clairement indiqués ; 4. La marge d’erreur doit être évaluée en + ou - ; 5. la période et la durée des enquêtes doivent être mentionnées dans le résultat final. Les sondages sur le Net aujourd’hui ne répondent à aucun de ces cinq critères. Et les résultats auxquels ils sont parvenus n’ont aucun caractère scientifique. Pour au moins cinq raisons.

1- L’échantillonnage est hermétiquement composé de ceux qui ont non seulement accès à un ordinateur et un service Internet, mais sont aussi politiquement intéressés. Si on prend le dernier sondage de Rewmi.com on voit le caractère empirique de la démarche. Sur près de 17 000 lecteurs de la question posée, moins de 3600 ont pris la peine de répondre à ce sondage, à la date du 29 janvier 2007 à 9heures. Le sondeur qui est l’administrateur du site n’a aucun moyen de faire le choix des répondeurs. Rien ne garantit qu’il n’y a pas de votes multiples à grande échelle. Pire, qu’elle est l’opinion de la grande majorité des Sénégalais n’ayant pas accès à Internet du tout ? L’administrateur ne peut contrôler que par voie IP (Internet protocole) c’est à dire le blocage par ordinateur. Dans beaucoup de familles, il est fréquent de voir un seul individu avoir accès à quatre à cinq appareils : La machine du bureau, celle de la chambre des parents, une autre pour les enfants, l’ordinateur portable qui assure la mobilité des données et enfin le PDA. Donc même si les gérants du site Rewmi.com avaient la volonté de blocage de votes multiples (ce dont on peut douter. Y ont-ils pensé d’ailleurs ?), ils en seront incapables. 2-Les questions sont trop générales pour renseigner sur des intentions de vote. Si vous opposez un ticket précis Wade/Seck à un groupe de candidats dont chacun dispose d’un électorat précis, vous obtenez inévitablement un résultat biaisé. Opposez ce ticket précis Wade/Seck à Tanor/Bathily, Niasse/Dansoko, Talla Sylla/Dièye, Mame Adama Gueye/Amadou Diallo etc. Dans ce cas il est plus que probable qu’aucun de ces tickets n’obtiendrait 70% contre Wade/Seck

3-Nous ne disposons pas de données précises pour nous prononcer sur la localisation géographique des répondants, nous pouvons penser que la majorité des participants aux sondages sur Internet sont des Sénégalais de l’extérieur et d’un niveau d’instruction relativement élevé. Peut-on, dés lors, les considérer comme des citoyens représentatifs de l’électorat national dans son ensemble ? Parmi ces participants au sondage, quelle est la proportion de femmes de ménages, de mourides, de Tidianes, de jeunes chômeurs... ?

4-Je ne vais pas m’aventurer dans le domaine de la technique de prévision des marges d’erreur en + ou -(je n’ai aucune expertise en la matière) mais je peux me permettre de dire qu’en plus de 20 ans d’observation de joutes électorales et de travail journalistique, je n’ai pas encore vu des sondages qui ne définissent pas ces marges.

5-Pourquoi faut-il indiquer la période et la durée des sondages ? Il est aisé d’imaginer que si un sondage est fait sur la popularité de Ousmane Tanor Dieng au lendemain de la défaite du Parti socialiste en mars 2000, le résultat serait radicalement différent d’un autre sondage effectué après la marche de protestation du 28 janvier 2007 ou le patron du Ps a pour la première fois de sa vie d’opposant, respiré l’odeur des gaz lacrymogènes. Mais la réponse la plus saisissante à la question de l’impact de la période et de la durée d’une étude d’opinion nous est fournie par l’évolution, en trois jours , des réponses à la question de la confiance accordée par les répondants à Idrissa Seck. Immédiatement après la déclaration du Président Wade annonçant le retour de Idrissa Seck au Pds, 63% des Internautes votants ont dit avoir perdu confiance à l’ancien Premier ministre. Alors que deux jours après cette déclaration de Wade, quand la presse a commencé à dire que le président n’a pas révélé tout le contenu des accords avec son ancien numéro deux, le vote négatif tombe de 63% à 54%. Demandez à Abdou Diouf si un changement en sa faveur de 9% des votes du 19 mars 2000 modifierait quelque chose à sa vie actuelle...

Attention ! Les informations sur le Net ont ceci de particulier : elles ne sont sanctionnées, ni discutées ou vérifiées par aucune réunion de rédaction.

Dame Babou

(Source : Sud Quotidien, 10 février 2007)

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