C’est un calvaire que vivent les travailleurs du Premium contact center international (Pcci). La révélation est des travailleurs eux-mêmes qui dénonçaient hier, lors d’une conférence de presse, le licenciement de neuf des leurs, suite à une histoire de promesses de prime non validées par la direction générale.
La belle façade du Premium contact center international (Pcci) serait-elle un mirage ? Quand on écoute les travailleurs, l’on est tenté de répondre par l’affirmative. En conférence de presse, hier, les salariés de cette boîte ont fait une description peu reluisante de leurs conditions de travail. Une dénonciation qui s’explique par une accumulation de frustrations qui s’est éclatée à cause du licenciement, à la date du 22 mars dernier, de neuf travailleurs. Un licenciement que la direction du Pcci explique par ‘un abandon de poste, arrêt de production et mouvement de grève sans respect de préavis’. ‘Un motif fallacieux’, dénoncent les travailleurs qui parlent ‘d’un manque notoire de respect de la direction’ qui, de leur avis, ‘cherche à intimider les autres afin que nulle manifestation n’eût lieu dans la société’. Et ils expliquent ne pouvoir ‘pas comprendre que parmi tous ceux qui s’étaient donné rendez-vous au niveau du grand amphi, seuls ces neuf qui, du reste, ont été mandatés par nous à la demande de la direction, ont été licenciés’. Et les travailleurs de préciser qu’il n’a jamais été question pour eux de se lancer dans un mouvement de grève puisqu’’à peine nos mandants se sont rendus au niveau de la direction que les autres sont partis rejoindre leur poste’.
A l’origine de leur différend, des promesses de prime non validées par la direction. Une attitude que les travailleurs ont jugée anormale dans la mesure où ‘depuis toujours, les promesses de prime sont faites par voie orale. Ce qui fait qu’après deux mois de non paiement de nos primes, nous nous sommes réunis, non pas pour aller en grève, mais pour demander une explication concernant ce retard’, soutiennent-ils. Une démarche qu’il juge normale surtout que ‘l’entreprise s’est dotée d’un barème à partir duquel les primes sont payées’. Seulement, la direction n’émettait pas sur la même longueur d’ondes que ses administrés. Dans la lettre qu’elle a adressée à ses travailleurs, il ressort que la direction n’était pas au courant de ces promesses de primes.
Outre ces problèmes de primes, les travailleurs du Pcci ont dénoncé des retards de salaires, une forte pression dans le travail, aucune couverture sanitaire, un abus de pouvoir qu’ils expliquent par le fait que ‘malgré le contrat qu’ils nous font signer, s’ils n’ont plus besoin de vous, c’est par coup de fil qu’ils vous demandent de ne plus venir travailler’. Et les travailleurs de regretter que les ‘actions judiciaires menées ne donnent rien’. Aussi interpellent-ils le président de la République, car ‘autant l’entreprise recrute des jeunes, autant elle remercie des jeunes’. Et pour donner un aperçu du malaise qu’ils vivent au sein de leur entreprise, ils expliquent que ‘Pcci, c’est la seule boîte où s’il y a coupure d’électricité, tous les travailleurs applaudissent !’
Elh Saidou Nourou Dia
(Source : Wal Fadjri, 25 mars 2008)