Passeport numérisé : La dernière révolution du ‘Père Noël’ Wade
vendredi 28 décembre 2007
Dans l’euphorie de l’accueil du président de la République venu lancer officiellement hier, le nouveau passeport numérisé biométrique pour remplacer l’ancien dit ‘passeport Cedeao’, le ministre de l’Intérieur Me Ousmane Ngom a qualifié Me Abdoulaye Wade de ‘père Noël’ avec plein de cadeaux en cette période de fin d’année. ‘Le père Noël en chair et en os a décidé de sortir au grand jour et a pris le visage du président de la République’, a laissé entendre Me Ousmane Ngom.
‘Il y a quelques jours quand j’ai vu le bateau Aline Sitoé Diatta au port de Dakar, je me suis dit que le père Noël était venu. Quand j’ai vu l’autre jour, le maire de Dakar avec les autorités de l’Anoci franchir le tunnel de Soumbédioune, je me suis étonné que le père Noêl apporte ce cadeau de fin d’année aux Sénégalais. Aujourd’hui que le Sénégal étrenne le passeport numérisé biométrique, le père Noêl en chair et en os a décidé de sortir au grand jour et a pris le visage du président de la République. Ce père Noël n’est pas virtuel, il est réel. Il vient de faire franchir à notre pays des pas-de-géant au niveau des infrastructures de tout ordre et des documents d’identification et de voyage’. Ainsi a parlé Me Ousmane Ngom, ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur pour remercier le chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade qui, il y a six mois, devant les difficultés des Sénégalais d’ici et de l’étranger à obtenir un passeport, avait donné des instructions pour qu’une solution définitive soit trouvée à ce lancinant problème. C’est cette volonté politique forte du président de la République qui a donné naissance au projet des passeports numérisés biométriques, qualifié de ‘troisième révolution numérique’, par le chef de l’Etat en personne, après les cartes d’identités et d’électeurs lors des dernières élections présidentielle et législatives.
En cela, notre pays fait figure de pionnier en matière de documents d’identification numérisés, en Afrique francophone et de l’Ouest, à l’exception du Nigéria. ‘Cela montre que vous avez refusé d’emprunter les sentiers battus et d’amener notre pays dans le peloton de tête des pays émergents’, dira Me Ousmane Ngom pour qui ‘ce projet va se payer lui même’. ‘Au lieu de demander chaque année environ un milliard et demi pour l’achat de talons de passeports ou de pièces de rechanges avec le nouveau système, nous allons faire entrer dans les caisses de l’Etat 4 milliards’, assure, le ministre de l’Intérieur. En effet, les passeports numérisés seront livrés clés en main aux demandeurs, en raison de 20 000 francs Cfa par document de voyage. L’Etat du Sénégal gagnera sur chaque passeport fabriqué par la société malaisienne Iris Technologies 8 000 francs et le reste, c’est-à-dire les 12 000 francs reviendront à la société prestataire de service.
Mais sur la question du financement des équipements nécessaires à la fabrication de ce nouveau passeport numérisé, le président de la République n’est pas sur la même longueur d’onde que son ministre de l’Intérieur qui parle d’un système de partenariat quasi gratuit. Alors Me Wade donnant ses impressions a remercié, le ministre de l’Intérieur, le ministre des Finances et le Premier ministre, avant de laisser entendre qu’’on a fait des dépenses dans ce système. Ils nous ont suivi par ce qu’ils savent que ces dépenses une fois faites vont servir’.
En plus, le chef de l’Etat, initiateur du Fonds de solidarité numérique n’a pas caché sa fierté et sa satisfaction de ‘cette révolution avec un grand R’ pour reprendre son expression. Ainsi a-t-il invité les Sénégalais à épouser la civilisation du numérique. ‘Il faut prendre conscience que nous sommes dans l’air du numérique. Et tout ce qui est bien ailleurs en matière de progrès, on va l’appliquer chez nous ’, a déclaré Me Wade. D’ailleurs, il a levé un coin du voile sur certains projets de numérisation, notamment dans le domaine de l’enseignement avec le ‘tableau blanc’, le paiement des bourses par cartes, la numérisation des permis de conduire, des cartes professionnelles etc.
Pour ce qui est des passeports numérisés, les délais de dépôt et de fabrication seront considérablement réduits. 8 centres de production et de délivrance seront équipés à l’intérieur du pays et 8 autres centres à l’étranger pour faciliter l’obtention de passeports aux Sénégalais de l’extérieur. Des unités mobiles seront opérationnelles, dès le début de l’année pour absorber le flux des demandes. L’aéroport de Dakar sera également équipé de portiques automatiques pour lire en quelques secondes les données biométriques qui figurent sur le passeport des citoyens Sénégalais. La durée de validité de ce passeport numérisé est de cinq ans contre quatre pour l’ancien.
Mamadou Sarr
(Source : Wal Fadjri, 28 décembre 2007)