Partenariat Microsoft- Ucad : 2148 mots du lexique informatique traduits en wolof
samedi 28 juin 2008
Microsoft, en partenariat avec l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), vient de réussir la traduction de 2148 mots du lexique informatique en langue nationale wolof. L’objectif est d’être toujours proche des populations.
Cela entre dans le cadre d’un programme fort ambitieux qui vise près de 95 langues dont de plus en plus de langues africaines. La cérémonie officielle de remise du glossaire a eu lieu hier, sous la présidence de Mame Biram Diouf, ministre de la Culture, du Patrimoine historique classé, des Langues nationales et de la Francophonie. En présidant la cérémonie officielle de remise du glossaire en wolof devant servir de localisation de Windows Vista et Office 2007 de Microsoft, le ministre de la Culture, du Patrimoine historique classé, des Langues nationales et de la Francophonie, Mame Biram Diouf, a dit toute sa fierté et sa joie en pareille occasion qui consacre un projet élaboré et conçu dans le cadre de la coopération entre l’université Cheikh Anta Diop et Microsoft.
Ce programme dénommé « Unlimited potentiel » est une initiative internationale lancée par Microsoft pour donner accès aux technologies de l’information à la majeure partie de la population mondiale. En travaillant en collaboration avec des gouvernements, des partenaires industriels, des Ong et des universitaires, Microsoft est en mesure de toucher un nombre considérable de personnes par l’intermédiaire de programmes spécialement conçus pour les communautés et entreprises du Moyen-Orient, d’Afrique et du monde entier, a expliqué, hier, M. Samba Guissé, responsable citoyenneté de Microsoft.
Cette initiative de Microsoft, dira-t-il, vise trois objectifs clés. Il s’agit de la transformation de l’éducation, de la promotion des innovations au niveau local et de la création des emplois et de nouvelles opportunités.
C’est pourquoi Mame Biram Diouf, le ministre de la Culture, a remercié le directeur général de Microsoft ainsi que l’ensemble du département de linguistique de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de l’Ucad pour ce travail de pionnier qui entre directement dans le répertoire des solutions à la fracture numérique que le chef de l’Etat cherche à combler.
Le programme de localisation que M. Diouf n’a pas hésité à qualifier de « révolutionnaire » met, selon lui, directement en orbite les langues nationales et, partant, les cultures sur le réseau internet. Dans ce monde global d’information et de communication interactive, il est heureux, selon Mame Biram Diouf, de voir que les langues africaines commencent, à leur tour, aux côtés des langues officielles d’origine étrangère, à avoir leur place dans le système informatique universel.
Pour le ministre de la Culture, aujourd’hui, c’est le wolof au Sénégal, mais demain d’autres langues sénégalaises et africaines suivront dans le cadre de ce projet de Microsoft. Mame Biram Diouf a dit qu’avec la naissance de la Nouvelle académie sénégalaise des langues nationales, le gouvernement a espoir que le travail de localisation des logiciels en langues nationales, celui de traduction et de production terminologique des langues iront de l’avant.
Auparavant, M. Modou Ndiaye de l’équipe du département linguistique de l’Ucad, après avoir dit que ce glossaire est le fruit d’un travail qui s’inscrit dans la perspective de la promotion des langues nationales, a souligné que celles-ci ne doivent plus être confinées à des langues de seconde zone. Elles doivent être considérées, en plus de leur de fonction de communication comme de réels facteurs de développement. Selon M. Ndiaye, on ne peut pas installer une culture numérique nationale en ignorant les langues nationales puisqu’elles restent bien dans des secteurs essentiels les langues véhiculaires.
Pour sa part, le recteur de l’Ucad, le Pr. Abdou Salam Sall, a, dans son intervention, félicité les deux parties dans leur démarche novatrice. Selon lui, l’Ucad est toujours déterminée à s’ouvrir davantage au monde de l’entreprise pour trouver des solutions durables aux problèmes des populations.
Pape Sanor Dramé
(Source : Le Soleil, 28 juin 2008)