Pape Cheikh Sylla : « Qu’on cesse de me demander qui est le promoteur de TSL »
vendredi 6 avril 2012
Le journaliste Pape Cheikh Sylla nommé directeur de la TSL, revient sur la genèse du projet, sa diversification des contenus et évoque ses projets éditoriaux.Il suggère une concurrence loyale. Voici le regard qu’il porte sur la télévision.
Parlez nous de votre nouvelle chaine TSL
La Télévision Saint-Louis est une chaine régionale, généraliste. Elle est orientée sur l’actualité en général et de la région de ST-Louis en particulier. Nous sommes dans un village planétaire, donc on ne peut qu’agir globalement. Une chaine qui se cantonne dans une localité n’a plus de sens. En d’autres termes, nous allons ouvrir une fenêtre pour la cité St-louisienne, mais également la télévision va s’ouvrir au monde entier.
Pourquoi êtes-vous basés à Dakar ?
C’est le bon sens qui nous le recommande .Parce que Dakar dans sa configuration actuelle, c’est presque le Sénégal. C’est la capitale politique et économique. Tout se passe ici même les grandes structures reposent au niveau de Dakar. Mais cela n’empêche nous allons ouvrir une antenne à St-Louis.
Quels sont les objectifs de TSL ?
D’abord l’objectif d’une télévision, est de jouer le rôle de catalyseur social. Nous allons offrir une vitrine à cette cité historique du Sénégal. St-Louis est une mine d’or pour l’Afrique, il ya beaucoup de choses à dire et à redire pour les africains et les occidentaux. L’objectif c’est également de répondre aux besoins des Sénégalais, de les faire rêver en essayant de ne pas faire une télévision de plus.
Quelle est la ligne éditoriale de TSL ?
C’est celle d’une télévision généraliste qui va essayer de jouer un rôle important dans le social. Nous allons traiter sans partie prise de politique, d’économie, de culture, de société de sport etc. Nous tenterons de jouer le rôle de télévision qui sert de forum ou toutes les contradictions peuvent s’y trouver. Notre approche restera celle qui va privilégier les acteurs, les experts et les témoins de l’histoire et du développement dans tous les domaines. Dans ce monde de démocratisation toutes les couches seront représentées.
Quels sont les programmes que vous misez ?
La télévision c’est d’abord l’information, les thématiques et le divertissement. Nos programmes sont habilités à toutes les sensibilités. Vous savez, nous sommes une télévision commerciale. Nous avons déjà des émissions qui pourront attirer les partenaires commerciaux. Nous donnerons la priorité à tel ou tel événement. Ce que nous voulons, c’est être une télévision sérieuse qui va se faire respecter par la crédibilité et la véracité de ce qu’elle livre.
A quel moment TSL diffusera ses premières émissions ?
Nous diffusons déjà des émissions.IL y a « Paradigme » qui donne la parole au leader d’opinion, « Excursion » qui va à la rencontre des célébrités. Il y a « Le forum des entrepreneurs »qui reçoit des hommes d’affaires. Il y a d’autres qui sont en tournage comme « Mbalaax promo », des émissions de divertissement et éducatives. Il y a beaucoup de rubriques dans le blog information. Même certaines de nos rubriques sont en train d’être copiées par d’autres télévisions. C’est le cas de « Profil d’électeur »qui va à la rencontre des électeurs. C’est de bonnes guerres.
Quelle est votre position par rapport à la problématique des télévisions au Sénégal ?
Il faut que les télévisions naissent, il y aura beaucoup plus de qualité et les rédactions vont faire preuve d’ingéniosité. L’essentiel est qu’on ait un environnement sain, que la concurrence soit loyale. Et cela relève de la compétence de l’Etat.
Ne craignez-vous pas à la concurrence ?
C’est qu’on me demande, c’est de diriger une télévision. On ‘a fait des études supérieures pour cela. Il faut s’y attendre, il n’y a pas de raisons qu’on ne puisse pas relever le défi. Je ne m’inquiète pas .Nous avons tout le nécessaire pour réussir.
Alors comment vous comptez relever ce défi ?
Notre crédo c’est travailler tout simplement, c’est ce qu’on a fait jusqu’à ce stade. On n’a pas varié depuis qu’on a commencé à exercer ce métier. Il n’y a pas d’état d’âme dans ce métier. Soit on est professionnel ou bien on ne l’est point. Quand même nous ne sommes pas des novices.
Que pensez-vous des promoteurs de télévision qui se font un renom via ce petit écran ?
Tout le monde a vu que ce sont des faits avérés, les télévisions ont porté les combats de leurs promoteurs. Cela s’est vu pendant les joutes électorales. Les télévisions que nous avons au Sénégal ne jouent pas pleinement leur rôle. La Télévision nationale a toujours été de connivence avec le pouvoir en place. L’opposition l’a maintes fois décrié. Ce qui fait que le journaliste sénégalais a du mal à se faire respecter. Aujourd’hui n’importe quel promoteur peut utiliser sa radio ou sa télévision pour faire passer son message de combats crypto –personnels avec l’appui de ses reporters. On fait de la propagande à longueur de journée dans les télévisions. Beaucoup de journalistes se montrent comme des talibés de leurs promoteurs. Personne ne peut me contredire. Nous vivons tous cela. Et c’est regrettable.
Est-ce que vous n’allez pas vous en servir autant ?
Négatif ! On ne peut que me juger sur pièce. Je n’ai jamais varié, j’ai mon nom à préserver et je l’ai préservé jusqu’ici. Auparavant c’était plus difficile, mais j’ai fait des sacrifices pour garder intact mon honneur, ma dignité pour le bien de mes enfants.
Que peut-on dire en conclusion ?
Je voudrais lancer un appel aux gens qui viennent me demander le nom du promoteur de la TSL. Je tiens à leur dire que cette télévision est la notre, elle est là pour tout le monde. Alors qu’ils arrêtent de m’embêter avec cette interrogation, cela ne leur regarde pas. Je suis et je resterai un homme libre et respecté. Je tiens aussi à remercier à LERAL.NET de m’avoir accordé cet entretien.
Propos recueillis par Cheikh Camara « Coka »
(Source : Leral, 6 avril 2012)