Pour améliorer l’accès aux messages de prévention de coronavirus pour les populations vulnérables et favoriser l’inclusion financière, la Banque mondiale appelle l’Ouganda à supprimer la taxe sur les OTT.
« La taxe est difficile à percevoir et facile à contourner par les utilisateurs plus avertis techniquement », a indiqué la banque mondiale dans son rapport sur la mise à jour économique du pays pour l’année 2020. En plus de cela, ladite taxe favorise la réduction de la proportion des internautes sur les réseaux sociaux et élargit les inégalités numériques et de revenus. La BM conclut donc qu’elle devrait être « réévaluée ».
Par ailleurs elle est de moins en moins rentable pour le gouvernement. Sa valeur rapportée n’a cessé de dégringoler depuis 2018. Passée de 55 millions de dollars en juillet 2018 à 40 millions en août de la même année et finalement 39 millions en septembre dernier. Avec une taxe quotidienne de 200 shillings sur l’utilisation de médias sociaux, il faut préciser que le pays visait des revenus de 284 milliards de shillings entre 2018 et 2019. Pourtant, seuls 49,5 milliards de shillings ont été récoltés.
A présent, avec la pandémie du Coronavirus et la nécessité d’informer et de sensibiliser les populations surtout par le biais d’internet, la Banque mondiale voit en cette suppression qu’elle recommande, une contribution positive à la réponse à la crise sanitaire. Mais aussi un encouragement de l’utilisation d’internet et du numérique en Ouganda.
« La disponibilité de services numériques tels que les achats en ligne, la livraison de nourriture, les médias sociaux, la messagerie instantanée et le divertissement en ligne permet aux personnes isolées de rester connectées et actives socialement et économiquement à la maison », a déclaré l’institution mondiale.
Tout ne sera pas perdu
Il est aussi question pour les gouvernants de promouvoir l’accès abordable en réduisant les coûts de transaction et aidant les entreprises de télécommunications à baisser les prix des services nécessaires pendant la crise.
Une solution qui pourrait aussi à long terme élargir l’assiette fiscale. À ce propos la banque mondiale affirme que grâce aux droits d’accise de 10% sur les frais et transactions d’argent mobile introduits dans l’exercice budgétaire 2013/14, les services d’argent mobile continueront de contribuer à l’assiette fiscale.
Ce, avec une génération en moyenne de 6% des recettes totales des droits d’accise.
Alors que l’imposition de 18% de taxe de valeur ajoutée sur les frais de transaction mobile pourrait ralentir la réalisation de l’inclusion financière, la promotion et l’adoption des paiements numériques et la réduction de l’utilisation des espèces en tant de coronavirus.
Aurore Bonny
(Source : CIO Mag, 14 juillet 2020)