La question du financement se pose dans tous les secteurs de la vie économique, mais singulièrement dans les Nouvelles technologies. En effet, il n’est pas toujours facile de lever des fonds dans le domaine des NTIC, les bailleurs ayant tendance à privilégier les choses qu’ils considèrent comme concrètes au détriment des start-up et autres entreprises informatiques estampillées, à tort ou à raison, comme risquées. Amadou Top en est bien conscient, certes, mais affirme qu’il y a possibilité de trouver des fonds localement. Son exemple est tellement simple qu’on se surprendrait à dire qu’il fallait y penser.
« Tous les contrats, explique-t-il, que nous avons avec la Sonatel pour nous raccorder à ses liaisons induisent que nous ayons des frais d’abonnement ». En fait une caution « qui, théoriquement, nous appartient et doit nous être restituée si nous décidons de résilier notre contrat ». « Si vous faites le calcul, continue Top, vous vous retrouvez avec plusieurs milliards qui n’appartiennent pas à la Sonatel ». Ces cautions, comme toutes les cautions, sont remboursables à l’abonné s’il décide de résilier son contrat. On sait que très peu de gens en arrivent là. Pour Amadou Top cette manne financière qui dépasse, selon lui, les dix milliards, « aurait pu servir de fonds d’amorce pour l’appui aux NTIC et pour l’assistance des entreprises qui veulent se lancer dans ce domaine-là ». Rappelons tout simplement que toute demande d’abonnement émise par une personne physique est assujettie au dépôt d’une caution de 16.500 FCFA, tandis que les sociétés et autres organisations voient leur caution fixée à 44.000 F. Il y a actuellement quelque 300.000 abonnements au téléphone filaire. Si ces milliards sont gérés par la Sonatel elle-même qui, certainement « les place [sur le marché financier] pour gagner de l’argent en sachant que rares sont les gens qui viennent résilier leur contrat », il est bien possible, comme cela se fait ailleurs, de les gérer autrement. En France par exemple, explique Top, ce type de fonds est géré par la Caisse de dépôt et de consignation.
A notre avis, l’idée pourrait même, pourquoi pas, être étendue à la SDE et à la SENELEC qui, toutes demandent le dépôt d’une caution dans leurs contrats d’abonnement.
Cheikh Alioune Jaw
(Source : Nouvel Horizon, 6 février 2004)