Le déploiement de cette technologie dans le royaume coûtera 2 à 3 milliards de dirhams par opérateurs, selon les estimations d’Yves Gauthier, CEO d’Orange Maroc. Dans un autre registre, l’avènement de la première usine d’assemblage de smartphones au Maroc, sous la bannière de STG Telecom, est prévu pour 2019.
Le débarquement de la 5G au Maroc avait été annoncé pour 2022 par la GSMA Intelligence, mais Yves Gauthier, CEO d’Orange Maroc, se fixe un délai bien court que celui de quatre ans. Dans des déclarations à La Vie Éco en marge du Startup Grind 2018, il prévoit le lancement commercial de cette technologie au royaume « dans un horizon de deux ans », c’est-à-dire en 2020.
En effet, les équipes d’Orange Maroc travaillent actuellement sur la 5G, technologie à l’installation laborieuse car au niveau infrastructurel, il est “très difficile d’aménager de nouveaux sites” selon M.Gauthier, et il faudra que les opérateurs discutent ensemble du déploiement de ces sites car un grand nombre de ces derniers est nécessaire pour une bonne couverture. Pour une optimisation des coûts, “il va falloir se partager l’infrastructure, et nous sommes disposés à le faire et à collaborer avec les autres acteurs du marché”, poursuit le patron de l’opérateur télécoms.
En chiffres, si l’investissement télécoms tourne autour de 5 milliards de dirhams par an, Yves Gauthier estime que “déployer la 5G au Maroc coûtera 2 à 3 milliards de dirhams par opérateur”.
Quel futur pour la connectivité au Maroc ?
Le CEO d’Orange Maroc était l’invité d’une table ronde tenue le 29 novembre à Casablanca pour discuter du futur de la connectivité au Maroc aux côtés d’Adnane Ouassidi, CRO et fondateur de STG Telecom (opérateur de gestion de flotte et de commercialisation de la téléphonie mobile), dans le cadre de la réunion annuelle du Startup Grind, rendez-vous de cette communauté créée par Google pour éduquer, inspirer et connecter les entrepreneurs entre eux.
Etant donc dans l’ère de l’information instantanée, le développement économique d’un pays dépend de la vitesse du débit de la connexion. Pour l’augmenter, “il faut attirer les gros serveurs au Maroc pour que leur trafic reste ici” explique Adnane Ouassidi en parlant de Google, Facebook, Youtube, Netflix et autres géants de la toile. De même, il est essentiel d’augmenter la pénétration des smartphones au Maroc, synonyme d’une connectivité moins chère et accessible, par la baisse de leur prix. Ouassidi annonce ainsi l’avènement de la première usine d’assemblage de smartphones au Maroc en 2019 “pour qu’on soit joueurs et non spectateurs dans cette évolution”.
La démocratisation des prix des smartphones favorisera une autre révolution, celle du “mobile payement”. “Avec le e-wallet, nous aurons une grande accessibilité à la data, suffisante pour changer notre vie”, avance M.Ouassidi en citant l’exemple d’autres pays africains au modèle réussi comme la Tanzanie, où 50% des paiements se font à travers le mobile. “Le modèle marocain sera tourné vers le paiement mobile, qui nécessite une infrastructure plus importante que le transfert d’argent par mobile mais qui plus bénéfique à l’économie”, poursuit-il, en expliquant que la création de cet écosystème prendra du temps.
Iliasse El Mesnaoui
(Source : La Vie Eco, 2 décembre 2018)