Orange intègre les langues régionales africaines dans les modèles d’IA open-source
mardi 10 décembre 2024
L’initiative débutera au cours du premier semestre 2025 et se concentrera sur l’incorporation des langues régionales, notamment le wolof et le pulaar, parlées respectivement par 16 millions et 6 millions de personnes en Afrique de l’Ouest.
Le groupe Orange s’affirme de plus en plus comme l’un des opérateurs mondiaux les plus proactifs en matière d’intelligence artificielle. Pour la première fois et dans le cadre de sa stratégie en faveur de l’inclusion numérique, l’opérateur français vient de signer les termes d’une collaboration avec OpenAI et Meta afin d’affiner les modèles de langage (large language models ou LLMs) pour comprendre et développer les langues régionales en Afrique qui ne sont actuellement pas intégrée par les modèles d’IA générative.
Ce projet innovant vise à développer des modèles d’IA sur mesure permettant aux clients du groupe de communiquer naturellement dans leurs langues locales. Ces modèles de langage seront également fournis par Orange avec une licence gratuite pour des usages non commerciaux, tels que la santé publique ou encore l’éducation. A travers ce projet, Orange entend favoriser l’innovation en collaborant sur ces nouveaux modèles d’IA avec des start-up locales et d’autres entreprises technologiques, l’objectif étant l’accessibilité de toutes les populations.
L’initiative, qui débutera au cours du premier semestre 2025, se concentrera sur l’incorporation des langues régionales, à savoir le wolof et le pulaar, parlées respectivement par 16 millions et 6 millions de personnes en Afrique de l’Ouest.
Une intelligence artificielle accessible à tous
L’objectif à long terme du groupe français est de collaborer avec de nombreux fournisseurs de technologies d’IA pour permettre aux futurs modèles de reconnaître toutes les langues africaines parlées et écrites au sein des 18 pays dans lesquels Orange opère. En exposant les modèles d’IA existants au modèle de discours Whisper d’OpenAI et au modèle de texte Llama développé par Meta, Orange leur permettra de mieux comprendre ces langues régionales.
Au-delà de ce projet de reconnaissance des langues régionales africaines, OpenAI et Orange ont signé un accord qui permettra à Orange d’accéder directement aux modèles d’OpenAI, disponibles pour la première fois en Europe, avec un traitement et un hébergement des données en Europe, permettant ainsi à Orange de travailler sur l’amélioration des solutions existantes dans sa zone d’activité. L’idée est de multiplier les cas pratiques, tels que les interactions vocales basées sur l’IA avec les clients de l’opérateur français.
Déploiement de « Botman » et « Callbots » en Afrique
Doté d’une équipe d’innovation intégrant 700 chercheurs, Orange parie clairement sur la recherche comme pilier de sa stratégie d’innovation. Lancé en 2017 en France, « Botman » est passé à la vitesse supérieure en 2024 avec son déploiement dans la zone Afrique et de Moyen-Afrique. Cet orchestrateur de bot, développé par Orange et recommandé par la Fédération IT, facilite l’implémentation de bots intelligents.
Le projet « Callbots » quant à lui permet d’utiliser un bot comme agent conversationnel vocal sur un accueil client téléphonique, en s’appuyant sur les mêmes moteurs de bots que « Botman ». Ce bot vocal peut être entièrement configuré par API. Les agents conversationnels ainsi créés pourront répondre naturellement aux requêtes vocales des clients. Par exemple, pour le continent africain, « Callbots » répond actuellement aux besoins de la société OCP Africa (filiale du géant phosphatier marocain OCP group). La création d’assistants virtuels vocaux consultables par téléphone peut répondre aux questions des agriculteurs sur les techniques de culture, la gestion de l’eau, ou encore la réglementation.
Mounir El Figuigui
(Source : La Tribune Afrique, 10 décembre 2024)