Numérique : Le pays invité à mettre en place « une vision à long terme »
mardi 6 novembre 2018
Le Sénégal doit mettre en place un « environnement prévisible » dans le domaine du numérique, basé sur « une vision prospective à long terme » capable d’organiser, de protéger, de sécuriser et d’intégrer ce progrès technique à l’ordre international, a suggéré mardi à Dakar, l’expert en droit numérique, le professeur Abdoullah Cissé.
« On attend de nous qu’on créée un environnement prévisible en matière de numérique. Qu’on sache où l’on va pour avoir une vision prospective à long terme. Une vision politique du numérique conséquent dans un Etat, c’est avoir une législation qui est en adéquation avec la vision et les politiques », a-t-il dit.
M. Cissé s’exprimait lors de la 9e édition du cycle de conférences des « mardis du numérique » sur « La maturité de l’écosystème numérique : les leviers de l’accélération », en présence d’acteurs du secteur.
Selon le professeur Cissé, le Sénégal n’a pas de vision prospective sur le numérique, mais un plan stratégique à l’horizon 2025.
« Sur le plan politique, nous avons des lettres de politiques sectorielles orientées sur la communication électronique, mais pas sur le numérique (....) », a-t-il averti.
D’après lui, il faut que le Sénégal « soit dans un environnement où l’on réorganise le numérique ».
« Ce n’est pas un secteur, ce n’est pas l’affaire d’un seul ministère, mais de tout le monde. Donc, il faut organiser tout ce que le numérique a impacté. Il faut organiser le numérique lui-même », a-t-il dit.
« Le Sénégal ne joue plus son rôle de leader, côté protection des données. Nous sommes en retard parce que les technologies avancent très vite et nos textes sont dépassés »’, a-t-il dit, plaidant pour une législation en adéquation avec la situation actuelle.
Toutefois, il a reconnu que sur le plan de la sécurité le Sénégal « fait des efforts ».
M. Cissé a rappelé que le numérique est un environnement protecteur, par conséquent, « il faut que l’on protège nos données, les cyber citoyens, la propriété intellectuelle et les infrastructures ».
« Sans sécurité, point de confiance, sans sécurité, point de développement dans le secteur du numérique. La cyber-sécurité est le service public fondamental dans le gouvernement », a-t-il souligné.
« On n’évolue pas seul dans le numérique, il faut avoir un dispositif intégré chez nous et intégré à l’ordre international. Tous les Etats sont différents, il leur faut un socle, un chez soit avant d’aller vers les autres », a suggéré le professeur Abdoullah Cissé.
Pour le directeur de cabinet du ministre de la Communication, Souleymane Diallo, il y a « un besoin » d’organiser le domaine du numérique, soulignant l’importance du secteur dans le développement du pays.
(Source : APS, 6 novembre 2018)