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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2018 > Mars 2018 > Numérique - Alioune Guèye : « Bien préparer nos enfants aux métiers du futur »

Numérique - Alioune Guèye : « Bien préparer nos enfants aux métiers du futur »

jeudi 29 mars 2018

Portrait/Entretien

Entretien. Fort de la conviction que « le code est par excellence le nouvel alphabet du XXIe siècle », ce serial entrepreneur a créé à Dakar un centre de formation destiné aux enfants. Une illustration de l’Afrique qui anticipe les défis du futur.

Demain est déjà là. Cela est vrai pour tous les défis que l’Afrique doit relever pour émerger et notamment sur les fronts scientifiques, technologiques et numériques. Le Continent en a pris conscience qui vient d’organiser à Kigali le Next Einstein Forum pour se mettre de manière autonome sur une bonne orbite scientifique. Ainsi, de manière coordonnée, l’échange d’informations et la réflexion sur les politiques de circulation et de transmission de la connaissance sont désormais dans les préoccupations des leaders africains. Ce qui est notable, c’est que sur le terrain, cette prise de conscience de la nécessité d’être à niveau dans le domaine numérique s’est déjà traduit par des initiatives concrètes. C’est le cas de celle du groupe Afrique Challenge dont la devise est « l’Afrique qui ose ». Celui-ci a ouvert à Dakar en janvier dernier un centre de formation de coding destiné aux enfants. C’était peu avant la conférence tenue dans la capitale sénégalaise sur le financement du Partenariat mondial de l’éducation coprésidé par les Chefs d’Etat de France et du Sénégal, Emmanuel Macron et Macky Sall. Pour Afrique Challenge, ce n’est rien d’autre qu’une manière de faire entrer les enfants dans un univers qui va bien les préparer à l’environnement numérique dont on sait qu’il va marquer, demain, tous les secteurs créateurs de richesses et à haute valeur ajoutée. Pourquoi cela est-il important ? Pour faire simple, il s’agit, au-delà de l’acquisition et de la maîtrise d’un langage indispensable pour se mouvoir dans le monde digital, de rompre ou, à tout le moins, de dépasser, les approches de l’enseignement classique qui font des apprentissages à ce type de langage informatique des bastions entourés de mythe.

Pour Alioune Guèye, PDG du groupe Afrique Challenge et à l’initiative de ce centre de formation dénommé Happy Coders Academy, on est dans une logique de « pédagogie inversée où ce sont les enfants qui essaient de répondre à des préoccupations et à des problématiques d’environnement, de santé, d’éducation… ». Son outil pour s’adapter à cette réalité et entamer la création d’écosystèmes numériques de qualité dans les pays du Sud ? Des programmes ludiques étudiés pour familiariser les plus jeunes avec le langage informatique et les secrets du code et de la robotique. Installé depuis plus de 20 ans au Maroc, Alioune Guèye donne corps, à travers cette école, à la concrétisation sur le terrain du dialogue Sud-Sud dans un domaine stratégique pour l’avenir de l’Afrique : l’éducation. C’est que ce quinqua a le souci de l’instruction, de l’éducation et de la formation chevillé au corps.

Docteur en sciences de gestion, né à Paris, d’un père officier de marine et d’une maman bretonne enseignante, Alioune Guèye connaît bien le Sénégal et notamment Dakar où il a grandi entre le collège de la Cathédrale et l’Institut Jeanne d’Arc. « J’ai été instruit parmi des Libanais, des expatriés et toute une diaspora subsaharienne présente, à l’époque, à Dakar », confiait-il au site reussirbusiness.com en 2015. Après une spécialisation en stratégie industrielle et un doctorat à la Sorbonne, le serial entrepreneur qui sommeillait en lui se réveille quand, à 27 ans, il décide de quitter un poste de directeur d’une école de commerce à Casablanca pour monter sa propre entreprise, Afrique Challenge Dirigeants, spécialisée dans le conseil exclusif aux dirigeants africains. Objectif : les accompagner dans la mise à niveau de leurs compétences. Aujourd’hui, à travers le centre Happy Coders Academy de Dakar, au-delà des nombreux forums organisés sur nombre de thématiques propres à améliorer les performances d’institutions privées et publiques, fort d’un portefeuille de près de 2 000 entreprises africaines, dont plus d’une centaine de grands comptes et d’une solide équipe d’experts et de consultants ayant formé plus de 10 000 personnes de près d’une trentaine de nationalités, le Groupe Afrique Challenge prend plus que jamais date pour mettre le continent sur une orbite de performance. Pour nous en décrypter la démarche, Alioune Guèye a répondu aux questions du Point Afrique.

Le Point Afrique : Quel a été le ressort de cette initiative du Happy Coders Academy ?

Alioune Guèye : Le point de départ a été la rencontre avec nos partenaires d’Happy Coders Academy qui existait déjà à Casablanca et qui rencontrait un vif succès au point de conduire à l’ouverture d’autres Labs à travers le Maroc. Vu l’expérience accumulée par le Groupe Afrique Challenge sur le continent ces 20 dernières années, nous sommes rapidement convenus d’étendre cette expérience aux pays de la Cedeao d’abord, puis au reste du Continent dans une seconde phase en nous appuyant sur les solides réseaux du Groupe Afrique Challenge.

Quelle est la philosophie qui la sous-tend du point de vue pédagogique ?

Il est vrai que, de prime abord, on peut penser que le coding, la programmation, la robotique, l’intelligence artificielle sont des activités ludiques pour nos enfants, en dehors des cours plus « classiques ». En fait, nous sommes bien conscients que le code est par excellence le langage des ordinateurs et le nouvel alphabet du XXIe siècle. Bien préparer nos enfants aux métiers du futur, c’est donc apprendre aux enfants à maîtriser ce nouveau langage. D’ailleurs, dans plusieurs pays européens, les objectifs de l’Éducation nationale ne se limitent plus à apprendre aux enfants à lire, écrire et compter, mais également à coder.

Dans nos Labs, l’enseignement du code s’accompagne d’une pédagogie très différente de celle d’une classe ordinaire. En premier lieu, l’environnement de travail est très coloré et favorise créativité, travail en équipe et curiosité. En second lieu, l’animateur n’a pas une posture de détenteur du savoir, mais, par un jeu subtil et stimulant de questions-réponses, il aiguise la curiosité des enfants et accompagne leur réflexion pour résoudre de manière logique et structurée des défis. Enfin, l’enfant n’est plus un consommateur de connaissances, mais devient acteur en coproduisant des solutions et en s’appuyant sur un ensemble de connaissances de base indispensable pour trouver des solutions. En somme, on est en présence d’une pédagogie inversée aux antipodes de la pédagogie qui prévaut encore trop souvent dans nos écoles et qui est aujourd’hui obsolète.

Alors que le financement du Partenariat mondial pour l’éducation occupe l’actualité, que pensez-vous de ce qui pourrait être fait pour le rendre efficace au niveau par exemple du contenu des programmes dans le domaine du numérique ?

Certes l’éducation de qualité exige des investissements massifs dans l’éducation, notamment en termes d’infrastructures et d’équipements. Toutefois, le grand défi est aujourd’hui pédagogique et requiert un véritable big bang. Nous ne pouvons plus à l’ère du tout numérique enseigner à nos enfants avec les mêmes méthodes avec lesquelles on nous a enseigné. L’on doit ainsi prioriser la mise à niveau ou la reconversion pédagogique des enseignants afin qu’ils intègrent les innovations pédagogiques notamment, dans le domaine des TIC. À cela s’ajoute que l’on doit revisiter les curricula en partenariat avec les entreprises afin de réduire l’écart abyssal entre les formations dispensées et les exigences du monde du travail. Et à ce sujet, il nous faut réhabiliter de toute urgence la formation professionnelle et lutter contre cette fausse perception que la formation professionnelle est synonyme d’échec scolaire. Le Partenariat mondial pour l’éducation ne peut réussir que si on réussit un véritable Pacte entre 3 acteurs clés : les enseignants, les parents d’élèves et les entreprises.

Comment cette initiative est-elle accueillie par les responsables de l’Éducation nationale, les enseignants des écoles primaires et secondaires, publiques ou privées, enfin par les parents d’élèves ?

Cette initiative a reçu un accueil très favorable, car même dans le cas où les parents ne sont pas toujours familiers du monde numérique, ils comprennent parfaitement que l’avenir professionnel se passera sur ce terrain. Les entreprises aussi ont marqué un très vif intérêt pour l’initiative d’autant qu’après Dakar, d’autres villes du Sénégal vont être couvertes, avant d’aborder d’autres villes du continent. Pour les entreprises relevant du monde digital, c’est l’assurance de pouvoir s’appuyer sur un vivier de jeunes parlant le langage du futur. L’Éducation nationale a aussi manifesté son fort intérêt avec la préoccupation légitime d’un outil qui se doit d’être inclusif en ne négligeant aucune région du Sénégal, mais qui également intègre la dimension genre pour doter le pays d’une masse critique de jeunes maîtrisant le code. Beaucoup d’enseignants curieux de TIC nous ont aussi approchés afin de renforcer leurs capacités ou tout simplement de partager nos bonnes pratiques. Quant aux parents, les plus au faîte de l’évolution des TIC et des atouts que cela procure à leur progéniture, ils sont heureux que nous lancions cette initiative au Sénégal.

Quel est le mode d’emploi pour bénéficier des enseignements de la Happy Coders Academy ?

Il n’y a aucune sélection pour bénéficier des enseignements de Happy Coders Academy. Il suffit de s’inscrire et de choisir un créneau en dehors des horaires de classe. Encore une fois, Happy Coders Academy ne remplace pas l’école, mais vient la compléter. Notre ambition est justement de prévoir des créneaux où nos animateurs vont consacrer une partie de leur temps à partager leur passion du code avec les élèves au sein même des établissements. Notre école n’est pas gratuite, raison pour laquelle nous discutons avec les responsables RSE de certaines entreprises au Sénégal afin qu’ils puissent prendre en charge des enfants méritants, mais ayant des moyens limités.

Vous avez commencé par le Sénégal. Envisagez-vous de dupliquer votre démarche dans d’autres pays africains ?

En effet, nous avons démarré par Dakar. Nous souhaitons toucher plusieurs régions du Sénégal avant de poursuivre notre expansion dans d’autres pays africains, voire à ouvrir plusieurs Labs en même temps maintenant que nous en maîtrisons les process ?

Quel regard posez-vous sur l’avenir du numérique dans la formation en Afrique ?

La formation en Afrique intégrera de plus en plus de numérique. D’abord, le continent africain est le plus jeune en termes de jeunes de moins de 25 ans dans leur population ; par conséquent, l’adoption du numérique y est plus rapide. Ensuite, le continent africain est celui qui a le taux d’équipement le plus rapide en smartphones et autres tablettes, supports indispensables pour la diffusion de contenus éducatifs numériques. Enfin, c’est le continent qui rencontre le plus de difficultés en matière de formation donc où il y a le plus d’opportunités de solutions éducatives innovantes. Ma conviction est que le tout e-learning n’est pas la solution, mais plutôt le « blended » mixant à la fois les cours présentiels et les contenus numériques. Le gagnant sur ce marché de l’éducation sera celui capable d’offrir du « low cost » de qualité alliant innovations pédagogiques, numériques notamment et coût abordable pour la majorité des Africains.

Propos recueillis par Malick Diawara

(Source : Le Point Afrique, 29 mars 2018)

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