Nsia : Oubli, complaisance ou faiblesse coupable de Macky Sall ?
vendredi 15 juin 2012
Nos confrères de L’Observateur ont « défloré » un dossier pour le moins sensible puisqu’il implique deux grands sociétés d’assurances, Amsa et Nsia, et l’Agence de Régulation des Télécommunications et des Postes (Artp). le dossier en question avait été dressé par la Cellule nationale de Traitement des Informations financières (Centif) qui y avait relevé des soupçons de blanchiment à l’encontre de la fameuse Artp, décidément dans toutes les magouilles à milliards. 6,3 milliards cette fois-ci. Au cours d’une investigation dont nos confrères disent qu’elle a duré trois (3) ans, la Centif, alors dirigée par Ngouda Fall, avait déposé sur la table du procureur de la République un rapport sur « deux opérations suspicieuses réalisées par l’Artp. Une première transaction de 6 milliards F cfa et une seconde portant sur 307,9 millions de F cfa dans laquelle sont citées deux compagnies d’assurances, Amsa et Nsia (Nouvelle société interafricaine d’assurances) ». Selon nos confrères, sur la foi du rapport de la Centif, « la première affaire est partie de l’année 2007. L’Artp décide de l’octroi de faveurs aux membres de l’agence et au personnel » avec « un contrat d’assurance retraite complémentaire (Arc) avec Amsa Assurance (...) moyennant une prime de 6 milliards F cfa pour une valeur acquise à l’échéance du contrat de 6,9 milliards F cfa (...) versée en une seule traite ». ans cette transaction, le courtier Masa International aurait reçu une commission de 174 millions de F cfa, nous apprennent nos confrères de l’Obs.
La Centif en tombe des nues, non pas simplement par l’ampleur des sommes, mais aussi par le fait que dans ledit contrat, il n’y a aucune personne physique identifiée. En somme, cette assurance retraite complémentaire ne couvre aucune personne physique (sic !). Qui pis est, la durée du contrat, 5 ans seulement, étonne les enquêteurs de la Centif. De même que l’option de souscrire 6 miiliards à Amsa, avec des retombées de 3,5 %, alors que l’Artp aurait pu placer cette manne financière dans les banques et autres établissements financiers à des taux de 6 %. Question : Pourquoi l’Artp a-t-elle accepté de perdre ainsi 3,6 milliards par une telle option. d’autant que Amsa a, selon le rapport, introduit les 6 milliards dans le marché financier, ce qui lui a rapporté de « fortes dividendes », peut-on lire dans les colonnes de l’Observateur.
L’autre affaire qui met en cause l’Artp concerne un contrat signé le 10 février 2007 entre la structure de régulation et la société d’assurances Nsia d’un montant de 307,9 millions viré dans un compte logé à international commercial Bank (Icb) Sénégal. 6 mois plus tard, nous apprennent nos confrères, « la banque rembourse à l’Artp le même montant, à partir du même compte, au titre de » prime automobile avancée « . Cette prime (...) est sans commune mesure avec la situation du marché d’assurance au Sénégal » et revient à assurer 150 voitures à raison de... 20 millions chacune. Nos confrères de rapporter qu’à la Centif, l’on s’étonne que le régime de Macky Sall fasse la politique de l’autruche s’agissant de ce dossier « en ces temps de chasse effrénée aux détourneurs ». Oubli, complaisance ou faiblesse coupable ? That’s the question !
(Source : Seneweb, 15 juin 2012)