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Accueil > Articles de presse > Année 2025 > Mai 2025 > « Notre Tech Park peut profiter à toute l’Afrique de l’Ouest … » (Entretien (…)

« Notre Tech Park peut profiter à toute l’Afrique de l’Ouest … » (Entretien avec Pedro Lopes, secrétaire d’Etat du Cap-Vert)

lundi 19 mai 2025

Portrait/Entretien

Alors que le Cap-Vert accélère sa transformation numérique pour diversifier son économie, nous avons rencontré Pedro Lopes, Secrétaire d’État à l’Économie numérique. Avec lui, nous avons abordé les ambitions du pays en matière d’attractivité des investisseurs, d’inclusion numérique et d’innovation. Entre défis financiers, contraintes géographiques et opportunités économiques, il revient sur les enjeux d’une vision qui entend positionner l’archipel comme un hub digital en Afrique de l’Ouest.

Agence Ecofin : Le 5 mai dernier, le Cap-Vert a inauguré le Tech Park CV, un centre technologique régional. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce projet et son rôle dans le développement de l’économie numérique ?

Pedro Lopes : Le Tech Park du Cap-Vert constitue une étape stratégique dans notre parcours de transformation numérique. Il est situé à Praia, avec un campus satellite à Mindelo pour desservir les îles du nord. C’est une infrastructure ultramoderne qui servira de hub régional pour l’innovation, l’entrepreneuriat digital et le développement technologique. Notre objectif est qu’il profite non seulement au Cap-Vert, mais aussi à toute l’Afrique de l’Ouest, aux pays lusophones du continent et à l’espace Atlantique. Il accueillera des centres de R&D, des start-up, des instituts de formation et des entreprises technologiques. Ce parc vise à stimuler l’innovation, attirer des investissements, générer des emplois et soutenir la diversification de notre économie, trop dépendante du tourisme.

AE : Outre les infrastructures, quel cadre réglementaire avez-vous mis en place pour attirer les investisseurs locaux et étrangers ?

PL : Nous construisons un environnement réglementaire transparent et propice aux affaires. Parmi nos mesures phares : une loi sur les start-up en cours d’élaboration avec incitations fiscales et accès au financement ; la création d’une zone économique spéciale dédiée à la technologie (ZEET) avec des conditions favorables ; des lois modernes sur la protection des données, les transactions numériques et l’identification électronique, alignées sur les standards internationaux. Nous avons aussi simplifié l’enregistrement des entreprises et mis en place des visas pour nomades digitaux.

AE : Vous parlez d’un hub technologique régional. Que signifie cette expression pour le Cap-Vert ?

PL : Nous nous positionnons comme un hub technologique pour l’Afrique de l’Ouest. La région a un énorme potentiel, mais elle souffre d’instabilité politique. On parle souvent du Nigéria ou d’autres pays majeurs, mais nous proposons une alternative. Notre marché est modeste (environ 500 000 habitants), mais nous pouvons devenir un centre de services numériques pour la région et l’Atlantique. Notre position géographique — autrefois associée aux routes de l’esclavage — est aujourd’hui un atout pour les câbles sous-marins Internet. Le Cap-Vert est stable, réputé pour sa bonne gouvernance, et anticipe les besoins : c’est un environnement idéal pour les affaires.

AE : Le Nigeria vise une contribution de 22 % du numérique à son PIB d’ici 2027. Qu’en est-il du Cap-Vert ?

Nous visons à faire du numérique un véritable levier de développement. Aujourd’hui, ce secteur représente environ 5 % du PIB. Plutôt que de fixer un chiffre précis, nous voulons accroître progressivement sa contribution. Notre stratégie repose sur l’expansion des services numériques, l’attraction d’entreprises internationales, l’accueil de travailleurs à distance et l’investissement dans les compétences locales. Le digital est l’avenir. Contrairement à l’agriculture, il ne dépend pas de la pluie. Nous voulons positionner le pays comme un centre de solutions numériques pour l’Afrique et le monde.

PL : L’accès équitable à Internet est essentiel. Quelles mesures avez-vous prises pour garantir une connectivité abordable ?

Le taux de pénétration Internet au Cap-Vert est de 90 % pour 100 habitants — contre 40 % en moyenne en Afrique. Mais nous voulons aller plus loin : extension de la fibre optique et de la 4G sur toutes les îles, arrivée prochaine de la 5G, partenariat avec Starlink pour desservir les zones isolées. Nous lançons aussi le programme Connect Cabo Verde pour fournir un accès gratuit à Internet dans les écoles, centres communautaires et places publiques. L’objectif est de garantir l’accès à ceux qui veulent apprendre et entreprendre.

AE : Comment le digital peut-il compenser la faible disponibilité de ressources naturelles ?

PL : Nos ressources sont certes limitées, mais nous avons le soleil, la mer (99 % de notre territoire) et le vent. La transition énergétique est liée à la transition numérique. Nous misons sur l’exportation de services à forte valeur ajoutée comme le développement logiciel et le conseil à distance. Le pays attire des nomades digitaux, mais aussi des membres de la diaspora qui reviennent. Recevoir un salaire d’Europe ou des États-Unis tout en vivant ici devient possible. Nous modernisons aussi le tourisme, l’économie bleue et l’agriculture via des solutions numériques, et nous soutenons nos jeunes pour qu’ils créent des start-up compétitives à l’échelle mondiale.

AE : Quels sont les secteurs prioritaires pour l’innovation numérique au service du développement ?

PL : L’éducation numérique, d’abord, pour réduire les inégalités d’apprentissage. Ensuite, la santé numérique avec la télémédecine et les dossiers médicaux électroniques, notamment sur les îles les plus isolées. Le tourisme intelligent, essentiel pour notre économie, et l’administration publique numérique : le Cap-Vert est bien classé en matière de gouvernance électronique. Nous voulons offrir des services efficaces et transparents. Enfin, l’agriculture intelligente et l’économie bleue, avec des solutions durables adaptées à notre contexte hydrique difficile.

AE : Le développement numérique implique aussi des menaces en cybersécurité. Quelles actions avez-vous entreprises ?

PL : Nous renforçons notre écosystème numérique en matière de sécurité. Nous mettons à jour notre stratégie nationale de cybersécurité, créons un centre dédié à la formation et menons des campagnes de sensibilisation. En partenariat avec l’Union européenne et la CEDEAO, nous promouvons aussi des lois de protection des données. Le Cap-Vert peut devenir un hub de cybersécurité : l’entreprise Visionware, basée chez nous, emploie 50 Cap-Verdiens pour répondre aux cybermenaces mondiales.

AE : Une main-d’œuvre qualifiée est essentielle. Comment formez-vous les Cap-Verdiens aux compétences numériques ?

PL : Nous investissons massivement dans la formation. Le programme Web Lab a déjà formé plus de 3 000 jeunes à la robotique et au codage. Nous créons des académies de programmation en partenariat avec des entreprises mondiales, réformons les programmes pour renforcer les STEM dès le primaire, et enseignons l’anglais dès la 5e année, car c’est la langue d’Internet. Nous développons aussi la formation technique sur toutes les îles, des bootcamps de reconversion et des initiatives de transfert de compétences avec la diaspora.

AE : Au-delà de la loi sur les start-up, comment soutenez-vous concrètement l’écosystème local ?

PL : Le programme Cape Verde Digital est notre vitrine. À travers digital.cv, vous pouvez explorer notre écosystème. Nous soutenons 200 jeunes chaque année via une bourse (Cabo Digital Scholarship) et finançons une centaine de start-up avec six salaires minimum pour deux cofondateurs, ainsi qu’un soutien logistique et marketing. Le programme Go Global nous permet de financer la participation de nos start-up à des événements tech internationaux : Web Summit Lisbonne, Gitex Maroc, Next Web aux Pays-Bas, etc. Nous voulons que le nom du Cap-Vert soit associé à l’innovation africaine.

Nous avons aussi lancé Reinvent Cape Verde, où les institutions publiques et privées soumettent leurs défis à des start-up qui proposent des solutions via des hackathons. Les meilleurs projets reçoivent jusqu’à 5 000 dollars pour se développer. Il est crucial d’impliquer les jeunes dans la construction du pays, pour transformer leur énergie en moteur de stabilité et de prospérité.

Entretien réalisé par Hikmatu Bilal

(Source : Agence Ecofin, 19 mai 2025)

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