Nigeria : les associations de consommateurs protestent contre la hausse des tarifs télécoms
vendredi 24 janvier 2025
Annoncée début janvier par le gouvernement, la hausse des tarifs télécoms a fait protester le Congrès syndical nigérian (NLC), l’Association nationale des abonnés aux télécommunications (NATCOMS), le Congrès syndical des travailleurs (CST) ou encore la Coalition des groupes du Nord (CNG).
Plusieurs associations de consommateurs ainsi que des syndicats sont montés au créneau pour contester la hausse de 50% des tarifs télécoms approuvée le lundi 20 janvier par la Commission nigériane des communications (NCC). Ils estiment que cette mesure est insensible et malvenue dans un contexte où les travailleurs et la population font face à des difficultés économiques.
Selon Joe Ajaero, président du Congrès syndical nigérian (NLC), « un travailleur nigérian moyen dépense déjà environ 10% de son salaire en frais de télécommunication. [...] Pour un travailleur gagnant le salaire minimum actuel de 70 000 nairas (environ 45 USD), cela signifie une hausse de 7000 à 10 500 nairas par mois, soit 15% de son salaire. Un coût insoutenable ».
Cette contestation survient alors que les opérateurs télécoms se plaignent eux aussi de la hausse de leurs coûts opérationnels, à cause entre autres de la dépréciation du naira par rapport aux monnaies internationales et de la flambée des prix des hydrocarbures, en particulier celui du diesel utilisé pour alimenter les tours télécoms. Les opérateurs avaient demandé une hausse de 100% pour continuer à fournir des services de qualité.
« L’augmentation des coûts [opérationnels, Ndlr.] a eu un impact significatif sur nos résultats. Cet ajustement est crucial pour que nous puissions continuer à investir dans l’expansion du réseau, à améliorer la qualité du service et à stimuler l’innovation dans le secteur » a indiqué Karl Teniola, DG de MTN Nigeria.
Les syndicats et associations de consommateurs appellent le gouvernement nigérian et la NCC à suspendre cette augmentation et à engager un dialogue pour trouver une solution plus équitable.
Adoni Conrad Quenum
(Source : Agence Ecofin, 24 janvier 2025)