Nigeria : le ministre des Télécoms annonce la hausse des prix
jeudi 9 janvier 2025
En décembre 2024, suite aux plaintes des opérateurs télécoms, la Commission nigériane des communications (NCC) a instauré une nouvelle structure tarifaire pour les services télécoms. Malgré cette mesure, les entreprises du secteur continuent de rencontrer des difficultés.
Le ministre nigérian des Communications, de l’Innovation et de l’Économie numérique, Bosun Tijani, a annoncé une probable augmentation des tarifs des appels et des données mobiles au Nigeria cette année. Cette déclaration a été faite le mercredi 8 janvier 2025, lors d’une réunion avec les opérateurs de réseaux mobiles.
« La NCC publiera bientôt une directive claire sur la manière dont nous procéderons. En tant que gouvernement, nous souhaitons trouver un équilibre, à la fois pour protéger notre population et pour garantir que ces entreprises puissent continuer à investir de manière significative », a déclaré M. Tijani.
Cette décision intervient après les multiples réclamations des opérateurs télécoms présents sur le marché nigérian. Ces derniers demandent une hausse de 100 % des tarifs. Ils justifient leur demande par l’augmentation des coûts d’exploitation et des investissements nécessaires, occasionnant des pertes. Par exemple, MTN Nigeria a enregistré une perte de 514,9 milliards de nairas (331,5 millions de dollars) sur les neuf premiers mois de 2024.
« Les réalités économiques liées à l’augmentation des coûts d’exploitation et d’investissement ont rendu nécessaires les ajustements tarifaires proposés. Ces ajustements visent à garantir la viabilité à long terme du secteur tout en offrant des avantages significatifs aux consommateurs nigérians », a déclaré Dinesh Balsingh, directeur général d’Airtel Nigeria.
Cependant, le ministre a tenu à préciser qu’une hausse de 100 % comme demandée par certains opérateurs était peu probable. Le pourcentage final sera déterminé après des discussions approfondies entre les parties prenantes.
Une augmentation des tarifs pourrait toutefois compliquer l’accès des Nigérians aux services mobiles. Selon les données récentes de l’Union internationale des télécommunications (UIT), les services de voix et de données représentent 1,99 % du revenu national brut par habitant, un chiffre légèrement inférieur au seuil d’abordabilité de 2 % fixé par l’agence des Nations unies.
L’augmentation des tarifs pourrait donc se heurter à la résistance des consommateurs. Il y a quelques jours, l’Association nationale des abonnés télécoms (NATCOMS) s’est opposée au projet d’augmentation des tarifs des opérateurs. Elle exhorte les opérateurs à explorer d’autres moyens de générer des revenus et menace de poursuivre toute approbation devant les tribunaux.
Melchior Koba
(Source : Agence Ecofin, 9 janvier 2025)