Nigeria : la Cour de justice de la CEDEAO reporte l’audience sur l’interdiction de Twitter à janvier 2022
jeudi 30 septembre 2021
Les autorités nigérianes avaient annoncé le 4 juin la suspension de Twitter dans le pays pour une durée indéterminée. Les organisations de la société civile nigérianes et la communauté internationale avaient largement condamné cette décision.
La Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) vient de reporter l’audience sur l’interdiction de Twitter au Nigeria à janvier 2022. C’est ce qu’a annoncé le Social Economic and Rights Accountability Project (SERAP), une organisation de la société civile, dans un message publié sur son compte Twitter mercredi.
« Interdiction de Twitter : la Cour de justice de la CEDEAO à Abuja a entendu les arguments aujourd’hui dans notre procès. La demande d’ajournement par le gouvernement fédéral a été rejetée par la Cour, suite aux objections de l’avocat du SERAP, Femi Falana. Le jugement de l’affaire est fixé au 20 janvier 2022 », peut-on lire dans le tweet.
Ce report d’audience fait suite au dépôt de plaintes par des organisations nigérianes de défense des droits de l’homme et des particuliers auprès de la Cour de justice de la CEDEAO contre le gouvernement nigérian. Il s’agit du SERAP et 176 personnes, de la Media Rights Agency et 8 personnes, de Malcolm Omirhobo et de Patrick Elohor.
Rappelons que plus de cent jours après, le statu quo concernant la situation de Twitter persiste. Les autorités nigérianes avaient annoncé, il y a quelques jours, la levée de la suspension de la plateforme de réseautage social et de micro-blogging pour « très bientôt », sans toutefois donner un délai précis.
Bien que ravie par cette annonce, la société nigériane s’impatiente. Il y a quelques jours, le SERAP avait exhorté l’Assemblée générale des Nations unies à user de son pouvoir pour contraindre le président Muhammadu Buhari de lever la suspension indéfinie des opérations de Twitter au Nigeria, arguant notamment que « la liberté d’expression, hors ligne ou en ligne, est un droit fondamental qui ne doit pas être altéré ».
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 30 septembre 2021)