Nafissatou Diouf Dia de la Sonatel démonte Moustapha Guirassy
mercredi 31 août 2011
La Sonatel ne compte pas laisser le terrain de la communication à l’Etat sur l’affaire des taxes sur les appels internationaux entrants. Elle a vigoureusement réagi à une sortie du ministre de la Communication, des Télécommunications et des TIC pour ainsi prendre son contre pied et réclamer des comptes par rapport à Global Voice.
La directrice de la communication institutionnelle de la Sonatel, Nafissatou Diouf Dia tacle le ministre des Télécommunications, Moustapha Guirassy. Moins de 24h après sa sortie dans les médias pour appuyer ce décret portant sur l’affaire des taxes sur les appels internationaux entrants, elle est monté au créneau pour démonter point par point les arguments du ministre de la Communication, des Télécommunications et des TIC. « Le seul fait de mettre à disposition d’un tiers des éléments de notre réseau même si c’est l’ARTP, les numéros de l’appelant, celui de l’appelé, la provenance de l’appel, la durée d’appel, tout cela permet de faire des recoupements des appels. Pour nous, c’est en soi une violation du secret de correspondance des personnes dont les données transitent dans notre réseau », a précisé Nafissatou Diouf Dia.
La directrice de la communication institutionnelle de la Sonatel a battu en brèche les arguments du ministre des télécoms sur le mode de recouvrement. Le ministre aurait dit que « les sommes collectées issues des taxes seront directement reversées au fisc ». Or pour la Sonatel, « c’est en porte à faux avec ce qui est écrit dans le décret. En page 3 article 8, cette disposition prévoit que les sommes collectées par l’ARTP sont prévues pour rémunérer les prestataires du contrôle et le différentiel sera reversé au trésor par le biais de l’ARTP. Et cela à moins qu’un autre décret vienne en disposer autrement ce qui suppose pour nous des changements dans ce mode de recouvrement ».
Nafissatou Diouf Dia ne s’est pas privé de s’interroger sur un certain nombre d’éléments qu’elle trouve nébuleux. « On se pose la question où sont passées les sommes qui ont été collectées et versées l’année dernière à l’ARTP avec Global voice ? Est-ce que réellement elles ont été versées au trésor et pourquoi cet argent n’a pas été affecté à ces secteurs prioritaires dont on parle aujourd’hui ? » Et d’estimer : « cela serait un bon signal déjà que cet argent soit versé à ces secteurs prioritaires ».
Revenant sur les propos du Ministre qui selon elle a défendu que ce n’est pas une taxe mais plutôt d’une quotte part, elle a rétorqué : « nous voulons ni polémiquer ni entrer dans une discussion sémantique mais le mot taxe est non seulement bien mentionné dans le décret mais il est revenu plusieurs fois dans le texte ». Et d’argumenter : « le produit d’une taxe est du domaine de l’Assemblée nationale, elle doit faire l’objet d’une loi des finances et être perceptible par le trésor public qui est le seul gage d’une transparence à notre avis ».
Jean Louis Djiba
(Source : Pressafrik, 31 août 2011)