OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2019 > Avril 2019 > Mouhamed Moustapha Diouf, Directeur général de Baamtu : « Il faudrait mettre (…)

Mouhamed Moustapha Diouf, Directeur général de Baamtu : « Il faudrait mettre en place une agence de régulation des algorithmes »

lundi 29 avril 2019

Portrait/Entretien

En Afrique comme en Occident, l’Intelligence Artificielle (IA) est à ses balbutiements. M. Mouhamed Moustapha Diouf, directeur général de Baamtu, une société d’ingénierie logicielle basée à Dakar estime donc que « le Sénégal n’a pas raté le coche » et donne des perspectives du développement de l’IA au Sénégal et en Afrique. Entretien.

Quels sont les freins au développement de l’Intelligence artificielle en Afrique ?

Définissons d’abord ce qu’est l’Intelligence artificielle (IA), qui est la capacité de permettre à une machine d’imiter le raisonnement humain. Le concept date des années 1950 avec la première machine de Turing (Alan, Ndlr). Sauf que là, depuis quelques années, on assiste à une explosion de l’IA dans beaucoup de domaines de la vie. Je donne l’exemple de la santé avec la télémédecine, qui permet d’avoir les mêmes meilleurs soins à Dakar qu’à l’intérieur du pays.

Maintenant l’un des freins au développement de l’IA en Afrique, c’est l’absence de données. Lorsqu’on parle d’IA, on parle de données. D’ailleurs, c’est pour cela qu’aujourd’hui avec l’arrivée du Big data, on assiste à un essor remarquable de tout ce concours à l’Intelligence artificielle.

Sur notre continent, nous avons un gros problème, qui concerne la disponibilité des données. Je donne l’exemple de Baamtu (l’entreprise dont il les PDG, Ndlr), qui travaille actuellement sur le Natural Language Processing, c’est-à-dire un système de traduction vocale du wolof vers le français et vice-versa, mais notre premier et plus gros obstacle est d’avoir des données numériques en wolof. Du coup, nous sommes obligés de construire nous-mêmes cette base de données-là. Ce qui suppose plus de coûts, etc.

Une entreprise en IA américaine ou européenne, dispose de plus d’avantages que celle africaine, en termes d’accès à l’investissement, de stockage, de ressources de calcul, d’accès à un Internet de grande qualité, etc. Mais ces barrières, loin d’être rédhibitoires, devraient plutôt nous inciter à redoubler d’ardeur au travail et relever les défis.

Contrairement à ceux qui nourrissent des appréhensions concernant l’utilisation des données, vous pensez plutôt qu’il n yen a pas assez pour développer l’Intelligence Artificielle.

Aujourd’hui, on peut dire qu’il n’y a pas à proprement parler de données scientifiques qui puissent être utilisées par les startupers pour créer de l’innovation. L’exemple du wolof est là. Nous avons aussi travaillé sur une solution de détection du cancer du sein. Au Sénégal, chaque année, il y a 6 400 nouveaux cas de femmes atteintes de cette maladie, avec un taux de mortalité de 70 %. Nous nous sommes dit qu’il était possible de combattre ce fléau-là grâce à l’IA. Et nous avons mis en place un produit qui permet, à partir de mammographie et d’images thermiques de pouvoir détecter automatiquement si la personne développe un début de cancer du sein ou pas.

Pour arriver à ce résultat, nous avons dû travailler avec des images qui viennent qui viennent des Etats-Unis. Nous les avons eues grâce à Internet ; des données de 300 mile images.

Au Sénégal, on n’en a pas. Lorsque nous avons approché des institutions en la matière, elles nous ont indiqué que les patientes viennent avec leurs mammographies et repartent avec.

Comment faire alors pour développer l’IA au Sénégal ?

Au Sénégal, il y a des gens qui sont particulièrement excellents dans ce domaine. Le ministère de la Recherche scientifique est en train de mettre de place un supercalculateur qui sera bientôt fonctionnel (le second en Afrique). Donc, le seul problème réside dans l’accès à Internet de qualité, qui constitue un socle de l’IA. Du reste, le Sénégal n’est pas el moins bien loti en Afrique, avec notamment l’arrivée la fibre optique.

L’autre point repose sur la formation des jeunes. Il nous faut des experts en la matière, qui pourront créer des produits innovants. La donne change peu à peu au Sénégal, et changera encore. Des écoles et instituts commencent à offrir des cursus de formation dans le domaine de l’IA.

Bien que l’Etat soit toujours le dernier à s’approprier les innovations, les pouvoirs publics ont saisi le mouvement et sont en train de réfléchir pour offrir des formations, mais les jeunes n’attendent plus cette formation formelle, présentielle. Aujourd’hui, Internet offre des ressources extraordinaires. Et on en voit qui se sont formés en ligne et être capables de travailler sur n’importe quel projet d’IA.

Les jeunes Africains qui s’intéressent à fond à l’IA deviendront des experts de niveau international.

Ce qui manque, au niveau local, c’est un environnement, c’est-à-dire des entreprises qui puissent les recruter, un Etat qui crée des centres de recherche, etc.

L’Intelligence artificielle suscite toutefois beaucoup de craintes…

L’homme éprouve des craintes sinon des appréhensions pour la nouveauté. J’aime rappeler la réponse du professeur Abdoulah Cissé, l’un des grands penseurs contemporains qui, à la question de savoir si l’on ne devrait pas avoir peur de l’IA avait répondu en ces termes : « Dieu a-t-il peur des humains ? » Tout pour dire qu’on ne devrait avoir peur de ce que l’on a créé.

Maintenant, il faut des garde-fous, car il s’agit de données qui peuvent être privées. On doit savoir l’utilisation qui en est faite, à quelles fins ? etc. D’où l’intérêt d’avoir des instruments de régulation, comme la Commission de protection des données personnelles (CDP) au Sénégal, et puis que les acteurs de l’IA adoptent un comportement éthique.

Ce qui est sûr aujourd’hui, c’est que nous sommes en train de vivre une quatrième révolution industrielle avec l’IA. Donc, nous n’avons de choix que d’en être ; que les Africains soient prêts aussi bien par la formation, les textes de lois et la réglementation.

Comment garantir un comportement éthique des acteurs de l’IA en l’absence de cadre législatif et réglementaire clair et efficace ?

Clairement. Au Sénégal, il y a la CDP qui fait un bon travail. Il est bien de penser aux données, mais il y a quelque chose de plus important à mon sens : les algorithmes, qui sont aujourd’hui au cœur de l’IA. Donc, plus que les seules données, je pense qu’on gagnerait à mettre en place une agence de régulation des algorithmes, pour qu’une entreprise qui travaille sur les données à caractère personnel puissent justifier l’usage qu’elle en fait ; avec quelles autres données elles sont croisées, etc. Les entreprises sont là pour faire du business. Si on ne les encadre pas, il peut y avoir des dérives. Donc, il faut que tout cela soit axé sur la transparence.

Entretien réalisé par Amadou Ba

(Source : Innovafrica, 29 avril 2019)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 4222/4842 Régulation des télécoms
  • 347/4842 Télécentres/Cybercentres
  • 3280/4842 Economie numérique
  • 1857/4842 Politique nationale
  • 4842/4842 Fintech
  • 514/4842 Noms de domaine
  • 1675/4842 Produits et services
  • 1470/4842 Faits divers/Contentieux
  • 730/4842 Nouveau site web
  • 4559/4842 Infrastructures
  • 1683/4842 TIC pour l’éducation
  • 215/4842 Recherche
  • 245/4842 Projet
  • 3297/4842 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 1776/4842 Sonatel/Orange
  • 1570/4842 Licences de télécommunications
  • 264/4842 Sudatel/Expresso
  • 922/4842 Régulation des médias
  • 1243/4842 Applications
  • 1015/4842 Mouvements sociaux
  • 1571/4842 Données personnelles
  • 126/4842 Big Data/Données ouvertes
  • 592/4842 Mouvement consumériste
  • 358/4842 Médias
  • 642/4842 Appels internationaux entrants
  • 1593/4842 Formation
  • 90/4842 Logiciel libre
  • 1965/4842 Politiques africaines
  • 913/4842 Fiscalité
  • 166/4842 Art et culture
  • 571/4842 Genre
  • 1539/4842 Point de vue
  • 1004/4842 Commerce électronique
  • 1471/4842 Manifestation
  • 313/4842 Presse en ligne
  • 125/4842 Piratage
  • 204/4842 Téléservices
  • 893/4842 Biométrie/Identité numérique
  • 302/4842 Environnement/Santé
  • 323/4842 Législation/Réglementation
  • 334/4842 Gouvernance
  • 1720/4842 Portrait/Entretien
  • 146/4842 Radio
  • 752/4842 TIC pour la santé
  • 266/4842 Propriété intellectuelle
  • 59/4842 Langues/Localisation
  • 1021/4842 Médias/Réseaux sociaux
  • 1902/4842 Téléphonie
  • 190/4842 Désengagement de l’Etat
  • 1040/4842 Internet
  • 115/4842 Collectivités locales
  • 431/4842 Dédouanement électronique
  • 1044/4842 Usages et comportements
  • 1027/4842 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 551/4842 Audiovisuel
  • 2969/4842 Transformation digitale
  • 382/4842 Affaire Global Voice
  • 152/4842 Géomatique/Géolocalisation
  • 307/4842 Service universel
  • 661/4842 Sentel/Tigo
  • 174/4842 Vie politique
  • 1493/4842 Distinction/Nomination
  • 34/4842 Handicapés
  • 740/4842 Enseignement à distance
  • 814/4842 Contenus numériques
  • 586/4842 Gestion de l’ARTP
  • 180/4842 Radios communautaires
  • 1674/4842 Qualité de service
  • 433/4842 Privatisation/Libéralisation
  • 132/4842 SMSI
  • 488/4842 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 2701/4842 Innovation/Entreprenariat
  • 1317/4842 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 47/4842 Internet des objets
  • 170/4842 Free Sénégal
  • 480/4842 Intelligence artificielle
  • 196/4842 Editorial
  • 22/4842 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous