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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2015 > Mars 2015 > Mouhamadou Mansour Faye, coordonnateur de l’université virtuelle du Sénégal (…)

Mouhamadou Mansour Faye, coordonnateur de l’université virtuelle du Sénégal : « La création de l’Uvs ne relève pas de la conjoncture, mais d’une vision »

samedi 7 mars 2015

Enseignement à distance

L’Université virtuelle du Sénégal (Uvs) a démarré ses activités depuis bientôt deux ans. Mais sa création et son fonctionnement sont souvent critiqués sans que « les gens maîtrisent bien le concept », dit le coordonnateur, Mouhamadou Mansour Faye, enseignant à la Faculté des sciences et techniques (Fst) de l’Ucad. Dans cet entretien, il revient sur le concept et ses avantages, non sans apporter quelques précisions sur les critiques. Selon lui, la confiance des bailleurs à l’image de la Bad et des pays comme la Corée sont le témoignage que le Sénégal a emprunté le bon chemin.

L’Uvs entre dans sa deuxième année d’existence. Où en êtes-vous ?

L’Uvs entre effectivement dans sa seconde année d’existence. Nous avons réussi à transcender, grâce à l’abnégation de tous, les difficultés liées au démarrage de tout projet de cette ampleur, surtout du fait de la forte composante technologique et innovante dont l’Uvs est porteuse. Nous sommes en train de donner corps aux promesses faites à nos étudiants, c’est-à-dire leur garantir des enseignements de qualité, des évaluations répondants aux standards avec des devoirs et deux sessions d’examen. Cette année 2015 marque aussi l’arrivée de près de 5.000 étudiants de la seconde génération. Nous avons entrepris avec eux le parcours initiatique du démarrage des activités pédagogiques tel que pensé à l’Uvs.

La mise en route a connu quelques retards. Vous parlez souvent de déploiement stratégique. Qu’est-ce à dire ?

Tout d’abord, notons que l’entrée en matière de l’Uvs s’inscrit dans un cadre global marqué par une désynchronisation du rythme universitaire. D’autre part, l’Uvs a été retardée par des facteurs liés aux procédures des marchés publics, du moins dans leur phase d’exécution par les entreprises attributaires qui n’ont pas respecté les délais de livraison impartis. Si au début le défi consistait à faire en sorte que les étudiants se connectent massivement à la plateforme d’apprentissage, par la suite, toute notre attention a été portée sur la capacité des étudiants à travailler. Nous y avons accordé tout le temps et toute l’attention requise avec la méthodologie que la mise en route d’une pareille innovation requiert. Nous avons dû opérer des correctifs aussi bien sur le comportement des étudiants que celui des nombreux tuteurs qui les accompagnent. Et nous n’avons pas hésité à organiser des devoirs blancs. En fait, il s’agit de mettre en place une nouvelle culture de l’apprentissage et de l’enseignement, et nous tenons le bon bout.

Certains affirment que l’Uvs a été créée pour recevoir le trop plein de bacheliers qu’il fallait absolument orienter quelque part. Qu’en dites-vous ?

L’Université virtuelle du Sénégal est la première université numérique et publique du Sénégal. Elle a été créée par décret présidentiel n°2013-1294 en date du 23 septembre 2013. A la lecture des décisions 2 et 7 issues du conseil présidentiel sur l’enseignement supérieur tenu le 14 aout 2013, on constate que l’Uvs participe au renforcement de la carte universitaire sénégalaise et constitue un catalyseur de l’intégration des technologies de l’information et de la communication (Tic) dans l’enseignement supérieur.

De ce point de vue, la création de l’Uvs ne relève pas de la conjoncture, mais d’une vision. Dire que c’est le surplus de bacheliers qui est orienté à l’Uvs, c’est aussi mal connaître le mécanisme par lequel les jeunes bacheliers sénégalais sont orientés dans les universités publiques sénégalaises. Campusen est le portail de ventilation des bacheliers sénégalais vers les différentes universités publiques du Sénégal, y compris l’Uvs. L’orientation d’un étudiant est, d’une part, la résultante de son choix et, d’autre part, des performances de cet étudiant qui est mis en compétition avec ses camarades. Nous avons noté que ce sont des bacheliers de toutes conditions, titulaires de mention ou pas au baccalauréat, qui ont porté leurs premiers choix sur l’Uvs, et cela nous rassure.

Dans quelle catégorie faut-il classer les cours dispensés à l’Uvs et qu’en est-il de la qualité ?

Permettez-moi d’abord de préciser que l’Uvs n’est pas un Mooc, comme le prétendent certains, et que les cours dispensés à l’Uvs ne sont pas des Mooc. Je rappelle que le Mooc (Massive open online course) ou Clom (Cours en ligne ouvert et massif) est un cours disponible gratuitement sur Internet et ouvert à tous. Il n’est pas délivré de diplôme pour un Mooc mais plutôt une attestation. Les apprenants qui s’inscrivent à un Mooc ne bénéficient généralement pas d’encadrement personnalisé. Cela est probablement dû au fait de sa gratuité et de son caractère massif.

Sur le plan pédagogique, les cours de l’Uvs, c’est-à-dire l’ensemble des activités qui sont proposées à l’étudiant, sont le fruit du travail collaboratif entre l’enseignant expert en la matière et les équipes de techno-pédagogues de l’Uvs. D’abord, les étudiants bénéficient d’un dispositif d’accompagnement pédagogique qui s’appuie, entre autres stratégies, sur un tutorat avec des groupes de travail ne dépassant pas 30 étudiants par tuteur. Ensuite, le système d’évaluation repose sur des devoirs et des examens qui se font sur table et sous surveillance dans les différents Espaces numériques ouverts (Eno). Enfin, notre modèle d’apprentissage est centré sur les compétences. Les nouveaux étudiants entament leur première année universitaire par des cours présentiels transversaux dans les Eno en développement personnel et en leadership pour développer leur autonomie et des cours leur permettant de maîtriser leur environnement technologique d’apprentissage à distance avant de passer aux cours de spécialités qui se font à distance.

Notre ambition est de transmettre des connaissances, mais aussi de développer des savoir-faire et des savoir-être. Pour la première fois, une génération d’étudiants va passer en classe supérieure tout en continuant à avoir accès aux plateformes des années précédentes, et les générations d’étudiants peuvent se côtoyer sans problèmes sur nos environnements numériques de travail. Pour terminer, il me paraît utile de préciser que la notion d’année blanche est hors concept pour l’Uvs.

Qui sont les enseignants de l’Uvs ?

Ce sont avant tout des enseignants des universités classiques, telles que l’Ucad ou l’Ugb, qui sont liés à l’Uvs par un contrat d’association. Il faut y ajouter quelques membres du staff de l’Uvs qui sont aussi des enseignants-chercheurs. Aussi, dans les semaines à venir, 10 enseignants seront recrutés dans le cadre du vaste programme de recrutement de 210 enseignants dans le supérieur initié par le président de République.

Pourtant, des parents rechignent à envoyer leurs enfants à l’Uvs. Quelles sont les opportunités qu’offre votre institution ?

Je pense que c’est la crainte de la nouveauté et la méconnaissance des concepts nouveaux dont elle est porteuse qui créent cette méfiance de la part de certains parents d’étudiants. C’est une attitude compréhensible, et je voudrais les rassurer sur un certain nombre de points liés justement aux opportunités offertes par notre institution.

En plus de l’expertise, matière dont nous garantissons la qualité, nos diplômés auront une parfaite maitrise des Tic quelle que soit leur filière. Ce seront des personnes autonomes et capables de s’inscrire dans une logique de travail collaboratif et de formation tout au long de leur vie. Ce sont justement des qualités utiles dans le monde de l’entreprise d’aujourd’hui et ce n’est point un hasard si l’Uvs s’est dotée d’une direction qui a pour mission de vendre le label Uvs.

Est-ce que l’Uvs a les moyens de ses ambitions si l’on sait que les nouveaux étudiants n’ont pas encore reçu leurs ordinateurs ?

Effectivement, les nouveaux étudiants n’ont pas encore reçu leurs ordinateurs, mais ils sont disponibles. Il nous paraît plus opportun de travailler sur la planification des cours technologiques qui vont toucher près de 5.000 étudiants que de distribuer prématurément des ordinateurs à des étudiants qui ne maîtrisent pas encore leur principal outil de travail. Je rappelle que la question des ordinateurs est du ressort du programme « Un étudiant un ordinateur » auquel adhèrent tous les étudiants de l’Uvs qui bénéficient d’une subvention substantielle de 100.000 FCfa de la part de l’Etat.

Le modèle Uvs est original, mais il y a bien d’autres universités virtuelles dans le monde ?

Oui, il y en a beaucoup, même si ce n’est pas une grande tradition dans l’espace francophone sous-régional. Cependant, l’Uvs est le fruit de génie sénégalais qui part de l’analyse des réalités sénégalaises pour mettre en place un dispositif cohérent et viable. Il aurait été hasardeux d’aller chercher ailleurs des modèles ou des leçons apprises pour tenter d’en extrapoler les conclusions à notre pays. Quelques rappels historiques pour illustrer cette démarche. Le Sénégal a toujours été à l’avant-garde dans l’intégration des technologies dans les méthodes pédagogiques. Certes, ces expériences n’ont pas toujours été capitalisées, mais elles donnent à nos experts le recul historique et des retours d’expériences d’une valeur inestimable. Citons la radio scolaire qui a connu ses débuts en 1964 et qui constitue la première expérience d’apprentissage massif synchrone et à distance pour les jeunes élèves du Sénégal. L’arrivée de l’Internet, au début des années 90, a insufflé un souffle nouveau à l’enseignement à distance. Point besoin de rappeler les expériences de l’Ecole des bibliothécaires archivistes et documentalistes de Dakar, de la Fastef (ex-Ecole normale supérieure), de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis avec le premier Master en ligne sur le Droit du Cyber espace. L’Ucad a vu naître, au début des années 2000, les premières expériences pilotes sur des Cours massifs en ligne (Mooc) pour lutter contre les effets pervers de la massification. Le modèle Uvs qui est la résultante de toutes ces expériences est porteur de nombreux concepts innovants, dont les Eno constituent, de manière incontestable, l’un des principaux attraits.

Récemment, vous avez reçu plus de 3 milliards de FCfa de la Bad pour la construction des Eno. Est-ce à dire que vous avez la confiance des bailleurs au moment où des Sénégalais semblent douter de vous ?

La Bad soutient l’Uvs à hauteur de 3,2 milliards de FCfa pour la construction de son siège qui sera érigé dans la Cité du savoir, sise à Diamniadio, et des Eno de Guédiawaye, Kaolack, Saint-Louis, Thiès et Ziguinchor. Une délégation d’experts coréens commis par la Koica a séjourné au Sénégal durant une semaine. Le modèle Uvs a été analysé et les rencontres avec les équipes techniques et pédagogiques, les enseignants et les étudiants ont permis à ces experts de s’imprégner de notre modèle. La Koica a ainsi décidé d’accompagner le Sénégal avec la construction du Eno de Diamniadio, du super-Eno de Dakar qui sera doté d’un centre de formation ainsi qu’un accompagnement technique de l’Uvs. Comme vous le voyez, les experts de nos partenaires mesurent bien les opportunités du moment, mais aussi tous les enjeux de la mise en place de l’Uvs dans un contexte marqué par la mondialisation accélérée de la formation de niveau universitaire.

Propos recueillis par Aliou Kandé

(Source : Le Soleil, 7 mars 2015)

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