Motivation
jeudi 29 janvier 2004
Tout a débuté le 13 décembre , comme d’habitude j’étais entrain de
suivre le sommet SMSI de Genève dans la presse et sur Internet.
J’ai été particulièrement intéressé par les discussions relatives
à la réduction de la fracture numérique particulièrement entre le Nord
et le Sud.
"Permettre à chaque personne de devenir pratiquement membre de la
société de l’information ? ".
Après avoir surfé sur internet, sur la notions de liberté, je me suis
rendu compte que des informaticiens mettent sur pied çà et là des
associations pour les logiciels libres et qu’il y a en Europe et
aux Etats-Unis des associations qui mettent sur pied des infrastructures
d’accès libre, je me suis dit qu’il n’est pas
nécessaire de réinventer le fil à couper le beurre, il faut copier ces
idées et mettre sur pied dans mon pays une association qui développera
des infrastructures d’accès libre .
Concept et projet
L’association pour le Sénégal Sans Fil est une structure
associative à but non lucratif ayant pour objet le développement d’un
vaste réseau publique et gratuit à haut débit. Ce réseau a pour
caractéristique d’utiliser les technologies sans fil conformes aux
normes IEEE 802.11b, a et g qui permettent des vitesses de transfert de
11 Mbps à 54 Mbps sur les bandes de fréquences de 2,4 Ghz et 5 Ghz.
Ce MAN (Metropolitan Area Network) réseau permettra le partage et le
transfert de tout fichier numérique en haute qualité à des débits élevés
: films, musique, visioconférence, concerts, etc... et le partage de
connexion internet, au bon vouloir des participants. Nous ne sommes en
aucun cas provider de connexion internet.
Et pour finir, nous voulons garantir l’anonymat et la vie privée des
utilisateurs grâce à la cryptographie sans pour autant garantir
l’impunité qu’offre les liaisons sans-fil. Ainsi, nous mettons à
disposition de nos membres une plate-forme d’authentification et
d’enregistrement des connexions.
La philosophie
Notre philosophie s’inspire de celle du logiciel libre, la volonté de
gratuité, de partage et d’échange pour le plus grand nombre. Ce
développement est réalisé grâce à nos propres moyens humains et
matériels. Nous acceptons les donations, nous voulons rester autonomes,
libres, et indépendants.
Faudra t’il attendre que d’autres viennent de l’étranger
pour surfer à haut débit dans la rue ? L’association pour le
Sénégal Sans Fil cherche en tout cas à démocratiser l’internet mobile
rapide en se passant des opérateurs et veut créer un réseau national
libre et gratuit basé sur la technologie 802.11b.
Tout comme ses concurrents Bluetooth et HomeRF, 802.11b ( aussi appelé
WiFi ) est une technologie radio d’une portée de 1000 mètres permettant
l’échange de données, à un débit de 11 Mégabits par seconde (1000 fois
plus rapides que le GSM), entre deux terminaux. L’une de ses principales
applications consiste à créer des réseaux Ethernet locaux afin de
partager une connexion internet entre un ordinateur serveur, relié au
Web par une connexion à haut débit, et d’autres machines, PC ou
ordinateurs de poche, seulement équipés d’une antenne de réception, mais
disposant de la même capacité de se connecter, indirectement à internet.
Utilisée par les entreprises ou encore par les campus universitaires, la
technologie 802.11b se démocratise grâce à des tarifs compétitifs et
commence à séduire de nombreux particuliers. Tout comme pour Linux,
certains informaticiens se regroupent et cherchent à créer un "réseau
libre" né de l’interconnexion de centaines de réseaux locaux privés et
personnels. Des villes américaines comme Seattle, San Francisco ou
encore Londres seraient ainsi pratiquement entièrement couvertes.
L’association pour le Sénégal Sans Fil, créée par Alassane DIAGNE,
souhaite propager ce même esprit en Sénégal et plus particulièrement à
Dakar, afin d’offrir aux internautes une alternative libre et gratuite,
aux réseaux des opérateurs. L’association Sénégal Sans Fil
participera ainsi à la réduction de la fracture numérique.
Séduisant sur le papier, Sénégal-Sans-Fil a néanmoins quelques points
faibles. Tout d’abord, techniquement, la technologie 802.11b gère mal le
roaming des données et ses utilisateurs doivent rester statiques. Mais
ce point devrait être résolu avec l’intégration prochaine de la norme IPv6.
En outre, Contrairement aux Etats-Unis où les fréquences 2.4 Ghz et 5.8
Ghz sont libres, la Sénégal impose à tout émetteur des restrictions de
puissance et surtout une autorisation préalable d’émettre à obtenir
auprès de l’ART. Mais malgré ces obstacles, Alassane Diagne reste
confiant pour son projet.
20 ans après les radios libres, 10 ans après le lancement du projet
GNU/Linux, Sénégal-Sans-Fil poursuit donc le mouvement de
démocratisation de l’information et des technologies. Reste à savoir si
les ISP et les opérateurs accepteront que de simples particuliers
ruinent tous leurs espoirs de rentabilité.
Toutes propositions ou contributions seraient les bienvenues
Alassane Diagne « Sénégal Sans Fil »
blaise@blaise.sn
(Source : http://wifi.tu5ex.org, 29 Janvier 2004)