Le pari est grand. Mais Microsoft veut le gagner : permettre à chacun d’accéder à la puissance de l’informatique depuis n’importe quel endroit et à n’importe quel moment, en utilisant l’outil numérique de son choix. Ce qui passe par le développement et la commercialisation de logiciels. Du coup, l’éducation, la formation, la sensibilisation de même que la protection de la propriété intellectuelle sont au centre des préoccupations de Microsoft qui s’est officiellement installée au Sénégal depuis une semaine pour en même temps couvrir le Cap Vert, la Guinée et la Gambie.
C’est hier, lors d’une conférence de presse que Ali Hoballah, directeur général Afrique Sub-saharienne (dans 46 pays), Franck Jacquard, directeur Afrique de l’Ouest et du Centre et Yacine Barro, responsable du bureau du Sénégal ont dévoilé leur programme en Afrique, au Sénégal particulièrement.
Sur la lutte contre la piraterie et la protection des logiciels notamment, M. Hoballah réaffirme la volonté de Microsoft de continuer son travail d’information des partenaires, des clients et revendeurs pour leur signifier l’importance d’une utilisation légale de ces logiciels. Il s’agira d’abord d’une invite à sortir de l’utilisation illégale par la sensibilisation avant de s’engager dans une autre démarche. « Nous sommes disposés à travailler sur des solutions de la manière la plus flexible possible. Nous voulons engager tous dans la voie de la régularisation en agissant également sur le coût des logiciels. D’ailleurs, les logiciels copulent moins chers en Afrique qu’ailleurs. Nous serons ouverts à informer de la même manière que nous serons fermes s’il y a des volontés de piratage qui résistent malgré tout », a martelé Ali Hoballah. Ce qui laisse entendre des poursuites judiciaires.
Dans le sens d’accompagner les initiatives innovantes du continent dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et de la communication (Ntic), « Microsoft propose un programme spécifique d’introduction de l’informatique à l’école couvrant les aspects matériels, logiciels, formation et pédagogie ». Pour l’informatisation des gouvernements, Microsoft donnera des « solutions innovantes et économiques ».
C’est que le « leader de l’industrie micro-informatique », présent dans 70 pays, en plus de produire des logiciels de qualité, tient à en simplifier l’utilisation en vue d’établir le meilleur partenariat avec les clients et « d’offrir des produits et services » pour gagner la confiance de l’utilisateur. Outre la mise en place de solutions et de contenus, Yacine Barro, dans sa mission au Sénégal, confirmera le rapprochement avec le secteur privé. Elle développera une synergie tripartite entre Microsoft, les partenaires et les clients.
Microsoft veut ainsi développer la compétence technique pour assurer la continuité des services, tout en faisant jaillir l’économie des Ntic, des logiciels notamment.
Vu le rôle du Sénégal qui a en charge le volet des nouvelles technologies dans le Nepad, l’implantation de Microsoft dans notre pays contribuera à la réduction de la fracture numérique.
Babacar DIOP
(Source : Le Quotidien 18 février 2004)