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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2004 > Octobre > Mesure sur les call centers : La France menace des emplois au Sénégal

Mesure sur les call centers : La France menace des emplois au Sénégal

mardi 5 octobre 2004

Téléservices

La France et bien des pays européens ne veulent plus des émigrés africains sur leurs sols. C’est connu. Pourtant, un ministre comme Nicolas Sarkozy vient de prendre une mesure qui va supprimer des emplois au Sénégal, au Maroc et en Tunisie, et ne laisser à ces milliers de personnes aucun autre choix que celui de faire leur baluchon et se jeter dans les frêles barques pour traverser l’Atlantique.

Le ministre français de l’Economie et des Finances, Nicolas Sarkozy, vient de mettre en place une batterie de mesures qui seront durement ressenties dans certains pays africains comme le Sénégal, la Tunisie et le Maroc. La première de ces mesures consiste, pour le futur président de l’Union pour la majorité présidentielle (Ump), à imposer aux opératrices des sociétés de call center à s’identifier auprès de leur correspondant et lui indiquer le pays de réception de son appel. Explication : beaucoup de sociétés européennes, françaises notamment, ont entrepris, depuis quelques années, d’implanter dans des pays africains des centres de réception d’appels téléphoniques. Ainsi, quelqu’un qui appelle de France lesdits centres, pour demander un renseignement, tombe sur une voix de jeune fille, professionnelle, qui l’écoute et le renseigne parfaitement. Sans être obligée de dire à son correspondant, qui croit parler à un interlocuteur établi en France, qu’en fait, la voix qui lui répond est à plus de cinq mille kilomètres, à Dakar, à Tunis ou à Rabat.

Chacun y trouve son compte. Le correspondant qui est bien renseigné et qui paye le coût de l’appel moins cher que s’il avait eu affaire à un interlocuteur établi en France. L’entreprise ensuite, puisque les salaires qu’elle paye à ces jeunes filles, souvent très bien formées, sont sans commune mesure avec ce qu’ils auraient été en droit français. Les employées qui trouvent ainsi un emploi rémunéré, ne se retrouvent pas dans la rue. Ou à devoir tenter d’émigrer, clandestinement, pour aller grossir les rangs à Barbès et Château Rouge, Trappes ou Mantes-La-Jolie. Et, dernière gagnante, la France des Droits de l’homme dont les dirigeants se triturent les méninges pour endiguer l’émigration. Nonobstant tout cela, et faisant dans la démagogie dont il est le champion toutes catégories, le nouvel ami de Tom Cruise, Nicolas, Sarkozy de son nom, comme ne l’indique pas sa nationalité, pense que les entreprises françaises qui font de la délocalisation ne sont pas des « entreprises citoyennes ». Remarquez la nuance : le patron de la place Bercy, siège du ministère de l’Economie en France, ne parle pas d’entrepreneurs citoyens. Il sait que le procédé est parfaitement légal. On ne peut pas en dire autant de son attitude à lui, consistant à contourner la loi et obliger les entreprises à cesser de délocaliser certaines de leurs activités.

Le ministre de l’Economie français se rend, en effet, coupable du délit de subvention déguisée. Après les produits agricoles, voilà que la France se met à subventionner la re-localisation. Ainsi, le groupe Vivendi s’est vu attribuer une subvention de 500 000 euros par le gouvernement français pour ne pas délocaliser certaines de ses activités. Combien d’emplois échappent ainsi aux pays africains auxquels était destinée la délocalisation de cette activité ? Au Sénégal, mille emplois sont menacés par la mesure prise par Sarkozy. Pcci, Call me, Center varie ou encore Direct Call sont des entités nées ces dernières années grâce au procédé de la délocalisation. A la longue, elles risquent toutes de fermer. Ce que ne dit pas la fameuse mesure de Sarkozy, c’est que beaucoup de gens en Europe n’utiliseront plus les services de ces entreprises dès lors qu’ils commenceront à entendre l’opératrice préciser qu’elle reçoit leur appel en Afrique. Et c’est ce même Nicolas Sarkozy qui, la semaine dernière, marquant à la culotte le président Chirac, a généreusement pris de son précieux temps de présidentiable pour réfléchir à notre sort, nous autres Africains. Sa trouvaille de génie aura été de dire qu’il faut taxer les transactions internationales pour prélever une sorte de dîme qui servira à financer la lutte contre la pauvreté. Que n’y a-t-on pas pensé jusqu’à présent ? Il est tellement brillant ce M. Sarkozy qu’il est à se demander comment le monde a pu exister avant lui et ce qu’il fera après lui. Pauvre de nous autres, pauvres Africains qui nous retrouvons ainsi victimes collatérales de la course à l’Elysée. On ne s’en prendra qu’à nous-mêmes. Surtout si nos dirigeants se compatissent dans cette situation. Y aura-t-il entre Rabat, Dakar et Tunis un dirigeant africain pour oser élever la voix, montrer qu’on n’est pas dupe ? A combien s’élève la part de marchés des entreprises françaises dans ces pays auxquels on veut retirer ces petits emplois. Dans l’eau, l’électricité, le bâtiment, les travaux publics et autres activités, à combien s’élèvent les contrats que remportent les Bolloré, Bouygues et autres Vivendi au Sénégal, au Maroc et en Tunisie ? Mais puisqu’il ne se trouve aucun président pour oser leur faire la remarque...

Jean Charles SARR

(Source : XWal Fadjri, 5 octobre 2004)

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