Médiats : Cure de jouvence en perspective pour les radios communautaires
mercredi 14 janvier 2004
La communauté des radios communautaires a effectué samedi dernier une visite de reconnaissance des différentes stations se trouvant à l’intérieur du pays. Cette visite intervenait ainsi à quelques jours de l’exécution du programme financé par les gouvernements de la Grande-Bretagne, de la Suède, le Canada et d’autres bailleurs.
L’Association Mondiale des radios communautaires (AMARC) et l’Association des Radios et Projets de Radios Associatives, Rurales et Communautaires du Sénégal (ARPAC) viennent d’effectuer une tournée dans le Nord, le Centre et l’Est du pays. Le but de ce périple, c’est d’identifier les problèmes dont sont confrontées les radios communautaires et ensuite de trouver une solution aux maux. « Notre mission c’est d’abord de répertorier les problèmes et d’essayer d’apporter un nouveau souffle aux radios en renforçant leur capacité du personnel en les initiant à l’utilisation des nouvelles technologies. Il s’agit, notamment, de leur apprendre à se servir de l’Internet, mais aussi de les former à la production numérique. L’autre volet concerne l’équipement des radios en matériel de basse et haute fréquence et la mise en ligne des radios ». C’est ce que révèle Michelle Ndiaye Ntab, la directrice régionale de l’ARMAC.
Ce programme, financé en grande partie par le gouvernement de la Grande-Bretagne, en collaboration avec le Canada, la Suède et d’autres partenaires, tend à faire des radios communautaires des pôles de développement en Afrique. Cette nouvelle initiative est née du constat que le dynamisme de leur personnel s’est émoussé et que leur outil de travail ne bénéficie pas de maintenance de façon régulière.
L’enquête menée par l’ARPAC, qui est la tête de pont de l’association centrale, témoigne de la vétusté rampante qui affecte leurs matériaux de production. La panne de l’émetteur centrale de « Jeery FM » a réduit sa zone de couverture. Au lieu de 10 communautés rurales, les ondes de cette station FM n’atteignent plus que 6 à 8 communautés rurales. La Voix du berger, « Gaynago FM », n’est perçue que sur un rayon de 60 km.
Dans une zone où il manque le téléphone et où les villages sont très éloignés les uns des autres, les populations réclament du directeur l’extension du réseau d’émission de la radio. Mais le problème, qui est commun à toutes ces radios, c’est le manque de formation de ses ressources humaines. Le directeur de « Timtimol FM » de Matam, celui de Niani FM de Koumpétoum, et celui de la première radio communautaire du Sénégal de Fissel, « Penc-Mi FM », ont déploré le manque de professionnalisme.
C’est pour cette raison que la deuxième phase qui va démarrer le mois de Mai prochain accordera une place centrale dans l’exécution du programme financement aux radios communautaires. Fatou Bintou Diop la vice-présidente chargée des projets, a invité les directeurs à impliquer les femmes dans le choix des contenus des différents programmes. Selon elle, leur implication dans les sphères de décision est la seule solution pour désamorcer l’exclusion dont elles sont victimes. Aujourd’hui le Sénégal ne compte que 14 radios communautaires, alors que le Mali en a plus de 125 radios communautaires. La mission principale du nouveau président, c’est de multiplier l’installation de ces radios.
« Notre stratégie pour développer les radios communautaires va essentiellement reposer sur la consolidation de nos rapports avec les anciens partenaires, mais aussi la concrétisation de nouveaux partenariats avec d’autres bailleurs qui se sont déjà manifestés », a indiqué Boubacar Khalil Ndiaye le nouveau président de l’ARPAC.
Idrissa Sané
(Source : Le Soleil 14 janvier 2004)