Me Wade au sommet de juin prochain du G8 à Evian : La télémédecine dans le « paquet » NTIC du NEPAD
lundi 12 mai 2003
Les nouvelles technologies au service de la santé en Afrique et particulièrement celles, utilisés dans le domaine de la « télémédecine », dans lequel on retrouve « télé-enseignement, consultation et diagnostic et même intervention chirurgicale à distance (cela a été fait avec succès entre deux hôpitaux de France et des Etats-Unis), seront évoquées au prochain sommet du G8 prévu en juin à Evian. Et l’expérience effectuée au cours de ces deux dernières années au Sénégal et avec succès par l’organisation française « humanitaire technologique » FISSA (Force d’intervention sanitaire satellitaire autoportée) a servi de moteur d’inclusion de ce dossier « NTIC en faveur de la santé en Afrique » dans les discussions du tout prochain sommet des Grands. Ce dossier est en fait un projet intitulé flotte solidarité africaine (FSA).
Présidente de la FISSA et conseillère spéciale du président de la République du Sénégal, Mme Guislaine Alajouanine, qui, d’ailleurs, a co-produit un intéressant ouvrage sur les nouvelles technologies de l’information au service de la Santé sous l’égide de l’Académie française des Sciences Morales et Politiques et au sein d’un groupe de travail présidé par M. Jean Cluzel, secrétaire perpétuel de cette Académie, avec comme pierre angulaire l’expérience réalisée dans la région de Tambacounda, en collaboration avec le CNES (*) et le MEDES et l’association « Education-Santé » de Mme Viviane Wade, nous a confié que le président Wade du Sénégal, qui sera à Evian, va présenter ce projet dans le paquet « NTIC » du NEPAD, de concert avec son homologue français déjà « parmi les chefs d’Etat du nord très bien câblé » dans le plaidoyer pour le NEPAD.
PROJET DE FLOTTE DE SOLIDARITE AFRICAINE
« La flotte de solidarité africaine est une initiative panafricaine transfrontalière des pays en voie de développement, en partenariat avec les pays industrialisés, afin de favoriser un accès équitable aux soins », a expliqué Mme Guislaine Alajouanine. « Les expériences effectuées au Sénégal et ailleurs en Afrique, comme au Mali, ont montré que c’était possible et que l’une des causes essentielles de la pauvreté était l’isolement, facteur entravant que les NTIC peuvent, en grande partie, résorber », a dit la présidente de la FISSA.
Selon elle : « le projet de FSA a pour objectif de désenclaver les zones isolées par la géographie et touchées par l’insuffisance de médecins et de structures médicales, de favoriser une accessibilité aux soins de santé et un raccourci vers la modernité, d’améliorer l’offre de soins, d’optimiser les traitements, d’améliorer équitablement la répartition de l’offre de soins. Il vise également l’optimisation et la valorisation des compétences des médecins dont la formation a été financée dans les universités nationales et restés au pays au lieu d’émigrer vers les pays du nord pour y accroître la surconsommation médicale. Enfin, la présidente de la FISSA a ajouté que ce projet va fixer le malade au sein ou près de sa famille, et aussi outiller les équipes sanitaires des zones rurales enclavées et prévenir les transferts coûteux des malades vers les centres hospitaliers éloignés et pour la plupart situés dans les centres urbains, parfois même dans la seule capitale.
« Le projet de FSA est également une réponse au concept dynamique de solidarité numérique, expression chère au président Wade, superviseur du volet NTIC dans le cadre du NEPAD », a souligné Mme Alajouanine.
PHASE OPERATIONNELLE AU SENEGAL
Dans son ouvrage publié par les Presses Universitaires de France (PUF) préfacé par le Pr. Yves Pouliquen, de l’Académie nationale française et membre de l’Académie française de Médecine, Me Wade y témoigne de la justesse de ces initiatives dans les NTIC au service de la Santé, qui « jouent déjà et joueront encore demain un rôle considérable dans le rapprochement des hommes et la construction d’une société pan-humaine plus juste ». « La science, y dit-il, devant servir l’homme, ces nouvelles technologies doivent être mises au service du développement qui concerne plus d’un milliard d’hommes et de femmes qui pourront, de la sorte, bénéficier de leurs avantages et progresser plus vite (et de façon adaptée) vers la modernité ».
« Les deux expérimentations pionnières de télémédecine satellitaire, faites en janvier 2002 dans des sites isolés de la région de Tambacounda, à 700 km à l’Est de Dakar, entre des équipes de médecins et de techniciens basées dans ces deux sites, ont été très satisfaisantes, ce qui a permis de se rendre compte que l’impossible est devenu réalité et que l’objectif déclaré, qui était de passer le relais aux populations locales concernés, afin qu’elles s’approprient le système et le gèrent en direct, va pouvoir légitimement s’effectuer », nous a indiqué Mme Alajouanine.
Tout cet outil supplémentaire va donc être transféré, avec ses moyens techniques et humains, à l’association « Education-Santé » en vue de la phase opérationnelle, « afin que ce concept devienne une banalité », lance-t-elle.
FARA DIAW
(Source : Le Soleil 12 mai 2003)