OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Ressources > Points de vue > 2024 > Me Moussa Bocar Thiam : Le ministre de l’Incommunication et de la déconnexion

Me Moussa Bocar Thiam : Le ministre de l’Incommunication et de la déconnexion

lundi 5 février 2024

Point de vue

L’équipe de football anglaise avait son Calamity James, le célèbre gardien de but. La presse sénégalaise et le secteur des télécoms ont désormais leur calamity Moussa, le ministre de la censure.

Depuis son arrivée à la tête du département de la communication et de l’économie numérique, les Sénégalais ont découvert un personnage hors norme. Aujourd’hui encore, invité de Rfm Matin, le ministre pense que les vendeurs de poulets (Anta Babacar Ngom) et ceux qui s’identifient à l’école coranique (Serigne Mboup) n’ont pas droit de cité à une élection présidentielle.

En d’autres termes, quand vous êtes capitaines d’industrie (Sédima et Ccbm) avec des milliers d’emplois, vous ne méritez pas de diriger le pays. Mais quand vous êtes un bon parleur avec zéro emploi à votre actif ou un fonctionnaire milliardaire, vous avez le profil de l’emploi. Anta Babacar Ngom et Serigne Mboup n’ont qu’à aller s’occuper de leur poulet et du matériel électroménager, le pays doit être dirigé par des chercheurs d’emploi, selon M.Thiam.

Mais le plus grave chez lui n’est certainement pas ses appréciations sur le champ politique, mais plutôt sa gestion du département de la communication. A lui seul, Me Moussa Bocar Thiam fait mieux que tous les comités de censure mis en place par le régime de Senghor. Ses menaces contre la presse font que toutes les télévisions se sont pliées.

A l’heure des évènements importants, surtout des tensions politiques, les principales chaînes d’information diffusent de la musique, de la lutte, de la rediffusion de débat, alors que d’autres proposent des plateaux spéciaux, presque dépourvues d’images de ce qui se passe sur le terrain. Les télés sont devenues plus des radios que des supports audiovisuels.

Selon Moussa Bocar Thiam, lorsque la police nationale fait une communication pour donner une version officielle d’un fait, aucune télévision (Ici France 24) n’a le droit de diffuser des éléments qui prouvent que la police a raconté des contrevérités. Même si France 24 dispose d’éléments tangibles (les télés sénégalaises ont capitulé), la chaîne française doit se contenter de servir de caisse de résonance ou se taire, si on suit la logique du ministre de l’Incommunication du Sénégal,… pardon, de Monsieur le ministre de la Communication, son éminence Me Moussa Bocar Thiam.

Voilà le profit du ministre de tutelle des médias au Sénégal en 2023. Depuis qu’il est à la tête du département, l’avocat ne cesse de faire parler de lui. Le communiqué mettant en garde France 24 pour traitement ‘’tendancieux de l’information politique’’ sur le Sénégal a été son dernier coup d’éclat avant la nouvelle fermeture de walf. Le ministre reproche même à France 24 d’avoir donné la parole à l’opposant Ousmane Sonko au lendemain d’une adresse du président Macky Sall à la nation qu’il a jugée historique.

Là où son prédécesseur Abdoulaye Diop était effacé au point que des journalistes en arrivaient à ne pas se rappeler le nom du ministre de tutelle, Moussa Bocar Thiam, lui, se montre un peu trop agité. « C’est une calamité intellectuelle », regrette un confrère. Le plus inquiétant avec lui, c’est qu’il semble être une menace pour la liberté de la presse. C’est sous son magistère que le signal de Walf a été coupé pour un mois et que la décision ne soit notifiée à la direction du groupe qu’au bout d’une semaine.

Moussa Bocar Thiam s’arroge les pouvoirs du Cnra et se substitue à cet organe de régulation. Il est vrai que depuis l’avènement de la Tnt, couper le signal d’une télévision est devenu un jeu d’enfant au Sénégal : il suffit juste d’appuyer sur un bouton… et c’est le noir. L’actuel Directeur de l’Artp Abdou Karim Sall n’a pas eu besoin de se déplacer sous escorte au siège du groupe Walf (comme il l’avait fait avant) pour couper le signal de la télé de Sidy Lamine Niass.

A coup sûr, Me Moussa Bocar Thiam a marqué son passage à la tête du ministère, mais de bien triste manière. Pourtant, il ne manque pas d’idées généreuses et pertinentes pour la profession, notamment permettre au journaliste de vivre de son métier. Son combat, dit-il, est de mettre fin à la précarité des jeunes reporters, un sujet prioritaire dans les médias.

La carte de presse a également été appliquée sous son magistère. Il s’ ajoute que le ministre avait, dans une note rendue publique, invité les entreprises de presse à se faire enregistrer à la Direction de la communication du ministère avant le 31 janvier 2023. Elles devaient indiquer les noms des responsables et des collaborateurs, les adresses, les volumes de tirage… Un exercice qui devrait permettre de savoir qui fait quoi, un premier pas vers l’assainissement. Tout cela relève certes de bonnes intentions jusqu’ici, mais c’est moins que rien.

Parmi ses idées, la dissolution du Cored et la création d’une structure beaucoup plus puissante. La Haute autorité de régulation des communications audiovisuelles est morte avant d’être née !

En fait, le ministre semble parfois ne pas bien comprendre son rôle de ministre de la communication. Il est dans l’agitation permanente. Même dans ses interventions publiques, il a du mal à maîtriser sa gestuelle, le b-a-ba de la communication.

Ainsi, lorsque la presse sort un édito commun pour dénoncer la restriction des libertés, notamment la liberté de presse, il se sent dans l’obligation de sortir une déclaration écrite en guise de réplique. En fait, non seulement le ministre méconnait le fonctionnement de la presse, mais il lui manque parfois de la retenue. Quand Pape Alé Niang a été envoyé en prison, le ministre a été interpellé lors d’un passage à l’Assemblée nationale, alors que le dossier était en cours.

Là où d’autres ministres auraient été peu bavards sous prétexte que l’affaire est devant la justice, lui choisit de faire le procès à la place des magistrats. « On n’a même pas besoin d’un tribunal pour juger le cas de Pape Alé Niang. Tous les Sénégalais ont été témoins, depuis des années, de l’entendre dire ce qu’il veut (sic), en ternissant l’image du pays, l’image de nos forces de sécurité et de défense. Donc, il est le seul responsable de l’infraction qui lui a été imputée ».

Papa Alé Niang étant souvent présenté comme un journaliste d’investigation, Moussa Bocar Thiam en a une autre appréciation, assez étrange d’ailleurs. « Une investigation basée uniquement sur la critique. Une investigation qui influence les populations, une investigation qui nuit aux actions du pouvoir ce n’en est pas une. C’est plutôt de la manipulation », déclare le ministre.

Le mot est lâché ! Le chef de l’Etat serait certainement bien inspiré de faire de lui le ministre de la propagande. Il serait certainement l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Enfin ! Peut-être aussi que son vrai bilan viendra de l’autre côté du département ministériel, les télécommunications. Les acteurs de ce secteur ne manqueront pas un jour de livrer leur appréciation. La suspension des données mobiles en fera partie à coup sûr !

(Source : Seneweb, 5 février 2024)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2060/2204 Régulation des télécoms
  • 174/2204 Télécentres/Cybercentres
  • 1544/2204 Economie numérique
  • 815/2204 Politique nationale
  • 2204/2204 Fintech
  • 256/2204 Noms de domaine
  • 813/2204 Produits et services
  • 691/2204 Faits divers/Contentieux
  • 360/2204 Nouveau site web
  • 2167/2204 Infrastructures
  • 789/2204 TIC pour l’éducation
  • 90/2204 Recherche
  • 121/2204 Projet
  • 1408/2204 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 861/2204 Sonatel/Orange
  • 773/2204 Licences de télécommunications
  • 132/2204 Sudatel/Expresso
  • 461/2204 Régulation des médias
  • 601/2204 Applications
  • 494/2204 Mouvements sociaux
  • 769/2204 Données personnelles
  • 60/2204 Big Data/Données ouvertes
  • 295/2204 Mouvement consumériste
  • 179/2204 Médias
  • 321/2204 Appels internationaux entrants
  • 703/2204 Formation
  • 45/2204 Logiciel libre
  • 845/2204 Politiques africaines
  • 409/2204 Fiscalité
  • 83/2204 Art et culture
  • 285/2204 Genre
  • 700/2204 Point de vue
  • 481/2204 Commerce électronique
  • 697/2204 Manifestation
  • 156/2204 Presse en ligne
  • 62/2204 Piratage
  • 102/2204 Téléservices
  • 440/2204 Biométrie/Identité numérique
  • 152/2204 Environnement/Santé
  • 155/2204 Législation/Réglementation
  • 167/2204 Gouvernance
  • 833/2204 Portrait/Entretien
  • 72/2204 Radio
  • 337/2204 TIC pour la santé
  • 133/2204 Propriété intellectuelle
  • 29/2204 Langues/Localisation
  • 502/2204 Médias/Réseaux sociaux
  • 923/2204 Téléphonie
  • 95/2204 Désengagement de l’Etat
  • 484/2204 Internet
  • 57/2204 Collectivités locales
  • 188/2204 Dédouanement électronique
  • 511/2204 Usages et comportements
  • 512/2204 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 275/2204 Audiovisuel
  • 1351/2204 Transformation digitale
  • 191/2204 Affaire Global Voice
  • 75/2204 Géomatique/Géolocalisation
  • 146/2204 Service universel
  • 330/2204 Sentel/Tigo
  • 87/2204 Vie politique
  • 726/2204 Distinction/Nomination
  • 17/2204 Handicapés
  • 336/2204 Enseignement à distance
  • 319/2204 Contenus numériques
  • 292/2204 Gestion de l’ARTP
  • 89/2204 Radios communautaires
  • 800/2204 Qualité de service
  • 212/2204 Privatisation/Libéralisation
  • 66/2204 SMSI
  • 224/2204 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1275/2204 Innovation/Entreprenariat
  • 653/2204 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2204 Internet des objets
  • 85/2204 Free Sénégal
  • 180/2204 Intelligence artificielle
  • 97/2204 Editorial
  • 8/2204 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous