Le géant français des télécoms a imaginé une application multiservices, Max It, destinée aux utilisateurs de smartphones en Afrique. Fraichement lancée dans cinq marchés Orange, la plateforme sera progressivement déployée dans les autres marchés de l’opérateur sur le continent, avec un objectif de 45 millions d’utilisateurs actifs d’ici 2025.
Au Cameroun, au Botswana, au Burkina Faso, au Mali et au Sénégal, les utilisateurs de smartphones disposent désormais d’une application multiservices pour faciliter leurs opérations numériques quotidiennes. Baptisée Max It, la nouvelle plateforme digitale d’Orange a été lancée le 25 novembre à Douala où la patronne du géant tricolore Christel Heydemann, a expressément fait le déplacement. « Max It reflète notre volonté d’apporter le meilleur de la connectivité à chacun », a-t-elle déclaré à l’issue de la visite dans la capitale économique camerounaise.
Concrètement, Max It s’adresse à tous les usagers, clients ou non d’Orange. Les premiers pourront accéder à un service télécoms pour gérer leurs lignes mobiles ou fixes, tandis que les autres pourront bénéficier de services de mobile money, d’e-commerce proposant des jeux en ligne, de la musique, la télévision... et des services de gaming, mais aussi d’e-ticketing pour des concerts, des transports, etc. « La super app Max it est une plateforme ouverte aux utilisateurs de smartphones qui leur permet de découvrir plusieurs univers », commente Brelotte Ba, directeur général adjoint de Orange EMEA.
Projet « très stratégique »
Après son arrivée aux commandes du groupe Orange depuis bientôt deux ans, Christel Heydemann a confirmé l’engagement à long terme de l’opérateur historique français sur le continent africain, qui représente un véritable moteur de développement pour le groupe. En 2022, la firme a compté 6,9 milliards d’euros de chiffres d’affaires sur la région Moyen-Orient et Afrique - active dans 18 pays -, faisant d’elle la première zone de croissance du groupe. Pour le top management, le lancement de Max It est considéré comme « très stratégique », en raison notamment du virage technologique observé chez les Africains et qui devrait s’accélérer.
« Quand on regarde l’évolution des usages digitaux sur le continent, on constate que cela est d’abord porté par la démographie. Les Africains, qui sont aujourd’hui un peu moins de 1,5 milliard de personnes majoritairement jeunes, seront 1 milliard de plus d’ici 2050 », explique Brelotte Ba. « Un autre élément important, poursuit-il, est la pénétration des smartphones. Aujourd’hui, plus d’un accès sur deux à l’internet se fait via un smartphone. D’ici 2030, on sera à 90% d’accès à l’internet via le smartphone. L’Afrique sera donc un continent Mobile First en plus d’être Digital Native. L’idée pour nous est d’accompagner cela ».
Après le leapfrogging technologique observé sur le continent à partir de 2007 avec la naissance du mobile money au Kenya qui s’est rapidement répandu, emmenant avec lui le mobile banking qui a favorisé la financiarisation des populations souvent non bancarisées, plusieurs études attestent du potentiel de croissance des services numériques en Afrique en raison notamment de la démographie galopante.
En explorant des univers comme celui du gaming qui fait de plus en plus parler de lui sur le continent grâce à la capacité d’innovation des jeunes, Orange entend tenir « la promesse d’unicité pour l’utilisateur, lui permettant d’accéder à une multitude de services ». Après les cinq premiers pays de lancement, les onze autres marchés d’Orange dans la région suivront. Il s’agit notamment du Maroc, de la Guinée, de Maurice ou de la République démocratique du Congo où Christel Heydemann a séjourné avant de se rendre au Cameroun.
Ristel Tchounand
(Source : La Tribune Afrique, 4 décembre 2023)