Mauritanie : mise en demeure de Chinguitel pour indisponibilité de service
lundi 20 janvier 2025
En novembre, le régulateur télécoms avait déjà sanctionné les trois opérateurs de téléphonie mobile pour manquements aux obligations de couverture et de qualité de service. Chinguitel s’était vu infliger une amende de 2,5 millions $, assortie d’une réduction de la durée de ses licences 2G, 3G et 4G.
L’Autorité de régulation de la Mauritanie (ARE) a annoncé, le dimanche 19 janvier, avoir adressé une mise en demeure à l’opérateur de téléphonie mobile Chinguitel. Il est reproché à ce dernier un manquement à son obligation d’assurer la disponibilité permanente, continue et régulière de ses services. L’opérateur a donc sept jours pour corriger lesdits manquements sous peine d’application des sanctions prévues par les textes en vigueur.
La plateforme de contrôle continu de l’ARE indique qu’entre le 1er et le 14 janvier, 162 sites de Chinguitel étaient hors service pendant une durée excédant 72 heures. « La durée cumulée d’indisponibilité du service d’une station de base (BTS) ne doit pas excéder, sur une période d’un an, 24 heures en zones urbaines et 72 heures en zones rurales », explique le régulateur télécoms citant le cahier des charges de l’opérateur télécoms.
Ce nouvel avertissement survient environ deux mois après que l’ARE a imposé des sanctions financières et administratives aux trois opérateurs télécoms mauritaniens pour des manquements similaires. Chinguitel a écopé d’une amende de 100,2 millions d’ouguiyas (2,5 millions $), accompagnée d’une réduction des durées de validité de ses licences : trois mois pour la 2G, un mois pour la 3G et deux mois pour la 4G.
La persistance des manquements chez Chinguitel vient soulever la question de la pertinence des sanctions pécuniaires à l’encontre des opérateurs télécoms. L’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA) estime que ces sanctions peuvent se révéler contre-productives, générant de l’incertitude pour les opérateurs et entravant leur capacité à mener à bien des plans de développement à long terme.
Isaac K. Kassouwi
(Source : Agence Ecofin, 20 janvier 2025)