Depuis plusieurs années, le Maroc affirme son engagement envers le développement numérique en exprimant clairement sa volonté de lancer et de déployer la technologie 5G à l’échelle nationale.
La ministre chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Amal El Fallah Seghrouchni, a annoncé la semaine dernière le lancement de la 5G en 2025. L’objectif principal du gouvernement est de garantir une connexion Internet haut débit accessible à tous.
Selon la ministre, le lancement de la 5G est prévu en amont de la Coupe d’Afrique des nations de football (CAN), qui commencera le 21 décembre 2025. Le déploiement se fera par étapes, avec un objectif intermédiaire de couvrir 25 % de la population d’ici 2026 et 70 % en 2030. Les villes qui accueilleront les matchs de la Coupe du monde 2030, co-organisée par le Maroc, l’Espagne et le Portugal, bénéficieront d’une couverture intégrale.
Ce projet s’inscrit dans le cadre de la stratégie « Maroc digital 2030 », qui vise notamment à améliorer la qualité et l’accessibilité de la connectivité pour répondre aux besoins essentiels.
En 2023, d’après l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie (GSMA), 99 % de la population marocaine était couverte par les réseaux 3G et 4G. De plus, selon la Direction du trésor et des finances extérieures (DTFE), le taux de pénétration d’Internet a atteint 112,7 % fin septembre 2024.
L’arrivée de la 5G au Maroc promet d’offrir une connexion plus rapide et stable, avec une latence réduite. Elle pourrait permettre l’accès à des services avancés tels que la vidéo en 4K, le cloud computing et la réalité virtuelle. Elle devrait également ouvrir la voie au développement de secteurs tels que la télémédecine, l’Internet des objets (IoT) et les villes intelligentes.
Cependant, plusieurs défis pourraient freiner l’adoption de cette technologie. Les forfaits 5G risquent d’être onéreux, accentuant les inégalités d’accès. De plus, de nombreux smartphones actuels ne sont pas compatibles avec la 5G. Abdelouahed Jraifi, ingénieur en développement de réseaux et docteur en télécommunications, souligne que « les appareils actuels pourraient nécessiter des mises à jour ou être remplacés par des modèles plus récents adaptés à la 5G ».
Si ces obstacles sont surmontés, l’économie marocaine pourrait tirer de grands bénéfices de cette avancée. Des études montrent qu’une augmentation de 10 % de la pénétration du haut débit mobile peut entraîner une croissance du PIB comprise entre 1,0 et 2,5 %.
Melchior Koba
(Source : Agence Ecofin, 27 décembre 2024)