Marche contre la vente des actions de l’Etat : Le peuple de Sonatel à l’assaut de France Télécom
jeudi 30 avril 2009
Les travaux du comité tripartite (top management, travailleurs et Etat) sur la cession des 9,8% des actions de la Sonatel à France Télécom se poursuivent. N’empêche, l’intersyndicale maintient son désir de marcher le 5 mai prochain pour dire non à l’opération.
L’Intersyndicale des travailleurs de la Sonatel n’a pas enterré sa hache de guerre, malgré la poursuite des travaux du comité tripartite (top management, travailleurs et Etat) sur la cession des 9,8% des actions de la Sonatel à France Télécom. Les camarades de Mamadou Aïdara Diop ont décidé de marcher le 5 mai prochain, pour exiger du gouvernement l’arrêt de l’opération financière entre l’Etat et la France Télécom. « Un préavis a été déjà déposé », a indiqué hier, Ibrahima Konté, représentant du personnel au Conseil d’administration de la Sonatel, lors du point de presse.
M. Ibrahima Konté indique en effet, que l’Etat sénégalais ne veut pas « abandonner la cession des 9,8% de ses actions à France Télécom. Et pourtant, des pistes de solutions ont été ébauchées lors de l’avant dernière rencontre du comité tripartite ». Des solutions techniques auxquelles les travailleurs de la Sonatel souscrivent d’ailleurs. La première proposition consiste à « enclencher une procédure de portage par une banque régionale africaine, qui mettrait à la disposition de l’Etat l’équivalent du produit des ventes éventuelles du bloc d’actions dans le cadre d’un contrat de portage et de cession ». L’autre solution est relative à « une offre publique de vente par la banque porteuse, destinée aux investisseurs sénégalais et ouest africaine avec une participation significative du secteur privé national ». Pour les syndicalistes, ces options permettraient à l’Etat d’engranger les 200 milliards dont il a besoin d’ici un mois, et aux travailleurs de maintenir la Sonatel sénégalaise et africaine.
Mais pour ces deux postulats, l’Intersyndicale voudrait que le pacte d’actionnaires soit redéfini, pour faire en sorte que France Télécom reste un partenaire stratégique ne dépassant pas le seuil de 42,33%. Les travailleurs expliquent que « les soubresauts intervenus récemment sont liés en grande partie aux dispositions actuelles du pacte d’actionnaires, qui ne permettent pas de maintenir des rapports équilibrés entre les principaux actionnaires de Sonatel et de garantir le fonctionnement optimal de l’entreprise au profit de toutes les parties prenantes ». Ils veulent que « l’Etat du Sénégal garde un statut d’actionnaire de référence et maintienne une représentation effective au Conseil d’administration ».
L’Intersyndicale souhaiterait aussi, qu’il y ait un pacte de bonne gouvernance. Cela, expliquent les travailleurs, dans le but d’assurer un pilotage optimal de Sonatel, tenant compte des intérêts de tous les actionnaires. Un pacte intégrant entre autres, la réinstauration du rôle moteur du Conseil d’administration. Les travailleurs jugent ainsi nécessaire de supprimer pour le groupe Sonatel, tout lien avec le comité d’investissement.
Dans leur plan d’actions, les travailleurs n’écartent pas une grève générale.
Dialigué Faye
(Source : Le Quotidien, 30 avril 2009)