Mamadou Aïdara Diop, Coordonnateur de l’Intersyndicale de la Sonatel : « C’est heureux que le président ait compris que la surtaxe était une menace pour le secteur des télécommunications »
lundi 22 novembre 2010
La suspension de la surtaxe sur les appels internationaux entrant au Sénégal, Mamadou Aïdara Diop, Coordonnateur de l’Intersyndicale des travailleurs de la Sonatel trouve que « c’est une excellente mesure ». Joint au téléphone, il déclare : « Nous saluons la mesure. C’est heureux que le président de la République ait compris que la surtaxe était une menace pour le secteur des télécommunications ». Pour M. Diop, « le président Wade a fait la même chose que le président Laurent Gbagbo de la Côte d’Ivoire qui a suspendu la surtaxe quand il s’est rendu compte que la mesure était néfaste sur le secteur ».
Car, selon lui, cette surtaxe « n’est pas bonne pour le secteur ». Et d’ajouter : « Tout ce que nous avions dénoncé et que les gens cachaient s’est révélé exact. Cette surtaxe a eu des impacts négatifs sur nos compatriotes de l’extérieur, sans compter la règle de la réciprocité qui était appliquée à la Sonatel ». Avec le tarif à 141 francs Cfa la minute de communication terminée au Sénégal, M. Diop révèle que « Sonatel était devenu membre du club des 20 pays les plus chers au monde en matière de tarif de communication, au même titre que d’autres pays en guerre comme l’Afghanistan ».
Estimant que le système était fait « pour enrichir Global Voice », le Coordonnateur de l’Intersyndicale de la Sonatel de préciser : « En soi, nous ne sommes pas contre le contrôle des appels internationaux. Mais nous sommes contre une surtaxe ». Ce qui lui fait dire que « la mobilisation est maintenue (car) il y a d’autres batailles tout aussi importantes que la surtaxe sur les appels entrants ». Et parmi les combats à venir, M. Diop liste « la croissance externe de la Sonatel concurrencée par France Télécom, la fin de la concession de France Télécom dans 4 ans, la bataille pour la transparence dans le secteur, la bataille contre la Redevance d’utilisation des télécommunications (Rutel) qui est passée de 2 à 5% ».
Autant de chantiers pour lesquels « le gouvernement doit ouvrir des négociations et des concertations ». Une démarche qui doit être de mise également « pour le dossier Tigo », poursuit M. Diop qui estime que dans la concertation, « l’Etat peut avoir 60 à 70 milliards en discutant avec Tigo ».
Par ailleurs, s’agissant des sommes déjà collectées avec la surtaxe d’août à octobre, Mamadou Aïdara Diop rappelle que « cet argent n’appartient pas à la Sonatel, c’est l’argent de nos compatriotes expatriés. Il faut le reverser dans les comptes du Trésor pour qu’il serve aux Sénégalais ».
Bachir Fofana
(Source : Le Populaire, 22 novembre 2010)