Mali : Nouvelles taxes sur la téléphonie, appel des consommateurs à la réduction du train de vie de l’État
lundi 17 février 2025
Au Mali, l’annonce de nouvelles taxes, notamment sur les services téléphoniques, continue de faire réagir. Le 5 février 2025, un projet d’ordonnance instaurant de nouvelles taxes a été dévoilé en Conseil des ministres. Certaines concernent les entreprises, d’autres vont directement pénaliser les citoyens. L’Association des consommateurs du Mali (Ascoma) a été consultée par les autorités de transition. Elle ne nie pas la nécessité pour l’État de trouver des fonds, mais demande des contreparties.
10% de taxe sur les recharges téléphoniques : concrètement, sur une carte de 1000 francs CFA, cela fait 100 francs de crédit en moins. 1% sur les transferts d’argent par mobile money. L’effort n’est pas anodin, sur des services utilisés au quotidien par tous les Maliens.
Abdoul Wahab Diakité, président de l’Association des consommateurs du Mali, ne trouve pas anormal que la population soit mise à contribution, à condition que les autorités le soient aussi. « Nous allons, en contrepartie, demander aux autorités de réduire leur train de vie, explique Abdoul Wahab Diakité. Nous pensons à la réduction du budget de toutes les institutions, à un prélèvement sur les salaires des ministres, des fonctionnaires, des membres du Conseil national de transition... Tout le monde, sans exception. »
Financer des projets énergétiques
Depuis plus d’un an, les coupures d’électricité que subissent les Maliens ont atteint un niveau sans précédent. Le gouvernement de transition assure que ces nouvelles taxes serviront à des projets d’infrastructure, notamment dans l’énergie.
Le président de l’Association des consommateurs du Mali demande de la transparence dans la gestion des fonds. « Cela veut dire faire état de la mobilisation et de l’utilisation de ces fonds trimestriellement, détaille Abdoul Wahab Diakité, pour que tout le monde puisse savoir le résultat, l’impact de ces contributions. » Lors d’un point presse, le Premier ministre de transition, le général Abdoulaye Maïga, l’a assuré : « il n’y a aucune volonté d’abuser de la résilience des Maliens. »
David Baché
(Source : RFI, 17 février 2025)