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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2016 > Janvier 2016 > Main basse de France Télécom sur un fleuron de l’économie nationale : (…)

Main basse de France Télécom sur un fleuron de l’économie nationale : Sonatel, le braquage du siècle

mardi 19 janvier 2016

Sonatel/Orange

France Télécom ne détient que 42% du capital de Sonatel, qui appartient donc en majorité à l’Etat du Sénégal et à des Sénégalais. Pourtant, elle se comporte comme seule maîtresse à bord. Entre pillage de nos ressources, main basse sur le patrimoine de Sonatel, démantèlement etc. cette société a fini de franchir le rubicond avec son projet d’externalisation qui ressemble à y regarder de plus près à un braquage organisé devant lequel le Directeur général de Sonatel, Alioune NDIAYE, ferme les yeux. Révélations.

En 1985, la Sonatel était créée après la fusion de la branche de Télécom de l’Office des postes et des télécommunications (Opt) du Sénégal et Télé Sénégal. Trois après, on a assisté à la mise en place du réseau de communication de données par paquet avant le démarrage du réseau numérique à intégration services en 1995. Un an plus tard, Sonatel se positionne comme fournisseur d’accès internet et met en service un réseau de téléphonie mobile dénommé Alizé. Tout allait bien comme dans le meilleur des mondes, Jusqu’à ce que le Sénégal et France Télécom signent en 1997 une convention de concessions des droits de l’Etat relatifs à l’établissement et à l’exploitation de réseaux et à la fourniture de service de télécommunications pour une durée de .20 ans. Cette entente s’est traduite par un partenariat stratégique entre Sonatel et France Télécom qui détenait alors 33,33 % du capital. Mais un an plus tard, l’Etat du Sénégal a cédé, en catimini, 9 t du capital à Rance Télécom. Ce qui a amené sa participation à hauteur de 42%.

Achat en catimini de 9 % Face à « inertie de l’Etat qui semblait n’être intéressé que par les gains et taxes que versait Sonatel, France Télécom a commencé à poser dès 2000 des actes inédits. Aussi, le partenaire stratégique de Sonatel se comportait désormais comme un concurrent C’est ainsi qu’’en 2007, France Télécom a tenté, selon les informations de Libération, de délocaliser le centre de transit international de Sonatel en France pour ainsi contrôler les appels de Sonatel et de ses clients sur le transit international. Ces appels représentent pourtant environ 3o% du chiffre d’affaires de Sonatel. Un an plus tard, ledit groupe a usurpé la licence d’Orange Niger suite aux prospections menées avec succès par les équipes de Sonatel ! En 2009 et avec la complicité de hautes autorités, il a tenté de racheter 9,87% des actions de l’Etat, ce qui aurait donné à l’opérateur français le contrôle ; total juridique et opérationnel de Sonatel. Un câble de l’ambassade des Etats-Unis au Sénégal avait dénoncé ce projet allant jusqu’à le qualifier de tentative de blanchiment.

A cela s’ajoute la volonté affirmée de France Télécom de consolider entièrement la Sonatel et ses filiales dans ses états financiers. A partir de 2012, la boite, bien que minoritaire, contrôlait Sonatel et ses filiales sans aucune base légale et sans que personne le lève le plus petit doigt pour lui dire « basta » (assez). Aussi, après plusieurs tentatives vaines de contrôler, consolider et augmenter ses marges au niveau de Sonatel, France Télécom a changé d’approche. Aujourd’hui, elle contrôle, dans l’illégalité totale, les activités stratégiques de Sonatel (finance, marketing, achat, stratégie, performance technique) qui sont sous la coupe d’expatriés. Mieux, toutes les directions stratégiques de Sonate’ (finances, marketing, stratégie et développement, achat, etc…) sont sous la tutelle directe du Directeur général adjoint, un expatrié de France Télécom. Les directeurs des domaines stratégiques se voient affectés des collaborateurs directs français qui pilotent toute l’activité de la direction et qui rendent compte directement au Dga qui dirige personnellement le comité d’achat de Sonatel.

Pire, France Télécom a bloqué systématiquement des investissements de Sonatel pour des projets stratégiques et hautement structurants comme l’Ims (Réseau tout IP) avant de mettre en place un projet sournois de démantèlement du Groupe Sonatel. La même société contrôle aussi des filiales Orange Mali, Orange Guinée et Orange Bissau, faisant fi de leur appartenance au Groupe Sonatel. Mieux, c’est France Telecom qui a nommé un expatrié Directeur général d’Orange Mali alors que cette dernière est une filiale de Sonatel. Rien que ça ? Que non, puisque Sonatel est classée, dans l’organigramme dudit groupe, comme simple filiale au même titre qu’Orange Mali, Orange Guinée et Orange Bissau, ses propres filiales et d’autres filiales du groupe Orange (Orange Cote d’Ivoire, Orange Cameroun… ) !

On assiste aujourd’hui à un détournement du trafic international des filiales de Sonatel, initialement transitant par le réseau Sonatel, directement vers France Télécom mais aussi au non-respect de l’engagement du groupe français pour l’accompagnement de Sonatel dans sa croissance externe au niveau de la sous-région. A preuve, les licences négociées par Sonatel au Cap-Vert, en Mauritanie ou au Niger sont finalement tombées dans l’escarcelle de France Télécom. « Il est révélé que dans chaque euro qu’il investit au Sénégal, France Télécom gagne dix plus ici qu’en France », fulmine un cadre de la Direction générale qui s’insurge contre le programme Amea Network optimisation ou externalisation du réseau qui finit par créer la fracture entre France Télécom et les syndicalistes de Sonatel.

Ce projet comprend trois phases : Towerco ou externalisation de la gestion des sites radios ; Gnoc qui renvoie à l’externalisation de l’exploitation du cœur de réseau et l’Outsourcing, c’est-à-dire l’externalisation du réseau d’accès. Selon les arguments de la Direction générale qui a fini de s’agenouiller devant France Télécom, Towerco est le passage pour les sites de station de base de Sonatel (énergie, climatisation, pylônes, bâtiments) d’un mode de gestion directe via de nombreux sous-traitants à un mode -Managed Services, confié à un grand acteur du monde des TowerCos (Eatonçrowers, Ihs. Relies) qui assurera également « la promotion et la commercialisation d’une activité de sites partagés ». Ce qui est un leurre puisque ce projet va conduire à la perte d’emploi pour les sous-traitants nationaux de Sonatel (Solarcom, Tenesol, Tadex, Mat force, Equipeplus, Saudequip, Trs, Alga, Mutelec, Comet, Ecotel, Autornax etc.), suite au transfert de l’activé vers une multinationale, filiale de France Télécom.

Dans ce cas précis, on assiste à un conflit d’intérêt hilarant : Ihs, le sous-traitant retenu, est détenu à hauteur de 20% par France Télécom et est dirigé par un haut cadre ayant piloté le projet Transformation du Groupe France Télécom en 2011-2012. Quid de Gnoc ? C’est le passage, des infrastructures réseau cœur mobile, réseau intelligent, plateformes de services, réseau de transport Sdh et lp de Sonatel, de l’exploitation locale vers un centre de gestion centralisée qui mutualisera l’exploitation de l’ensemble de ces technologies pour un cluster Afrique de l’Ouest. Ce projet va conduire au transfert des 65 experts réseaux, dans un premier temps, vers l’équipementier chargé de construire les infrastructures du Gnoc ; puis en 2019, ce personnel sera redéployé vers la filiale qui sera mise en place par France Télécom et les 9 pays africains concernés. Encore que Gnoc est, à coup sûr, une menace pour la souveraineté de l’Etat sur l’exploitation des réseaux de Sonatel qui sera confié à un équipementier pour une durée de 5 ans, puis à une société filiale du Groupe Orange et regroupant 9 pays africains. Ce qui conduira à l’exploitation des réseaux de télécommunication du Sonatel hors du champ de contrôle de l’Etat Sénégalais mais aussi à une dépendance totale de Sonatel à un équipementier dans un premier temps, puis à une filiale du Groupe Orange. « La gestion des infrastructures réseaux de Sonatel, ce secteur névralgique de la cureté de l’Etat, confiée à des sociétés à majorité étrangères, n’est pas sans risque sur la sécurité des données personnelles de notre Etat et de nos clients », souligne un haut cadre de Sonatel qui signale aussi qu’en ce moment le contrôle du trafic par l’Artp.

Et l’externalisation du réseau d’accès ou outsourcing ? C’est le passage des réseaux d’accès mobile de Sonatel d’un mode de gestion directe (la production, l’exploitation et l’intervention) à un mode de « Managed Services » confié à un grand constructeur d’infrastructure télécom. Ce projet va conduire à la suppression 185 postes dont les occupants seront transférés vers les sous-traitants mais aussi à la précarisation des emplois des salariés Sonatel qui seront transférés vers les sous-traitants. Ce qui aura comme conséquence une perte non réversible de l’expertise de Sonatel sur riais réseaux d’accès et une dépendance technique irréversible vis-à-vis du sous-traitant Ce Programme a déjà démarré avec le démarré avec le projet Ran Renewal cite procède-au remplacement de l’ensemble des équipements réseau par ceux des futurs sous-traitant (Alcatel et Huawei), qui se sont déjà partagé le réseau de Sonatel. Chose assez bizarre, le Directeur général de Sonatel Alioune NDIAYE, a lui-même reconnu entre quatre murs ne pas « trouver de raisons évidentes pour aller sur ce projet » : il confirme ainsi l’inopportunité de ces projets imposés par le partenaire stratégique mais loin des oreilles de France télécom, il apparait évident que toutes les raisons avancées dans le cadre du déploiement de ces projets-sont injustifiées dans le contexte de Sonatel ; qui confirme dans son rapport financier 1er semestre 2013 que « les taux de marge restent à des niveaux élevés malgré la concurrence et à la pression fiscale ». Qui plus ; un sondage effectué par les partenaires sociaux auprès d’une cinquantaine de hauts cadres (marketing, juridiques, techniques, etc.) a fait apparaitre leur opposition totale à la mise en place de ces projets que rien ne justifie, sinon les intérêts purement financiers du partenaire stratégique au détriment des intérêts de Sonatel et du Sénégal. C’est à, cause de cette opposition farouche des travailleurs qu’on assiste à l’exécution en cachette de ces projets, pilotés par un petit groupe de managers, en dehors de tout cadre classique de gestion des projets de Sonatel. Qui arrêtera France télécom ?

Cheikh Mbaba Guissé

(Source : Libération, 12 janvier 2016)

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