L’ambiance était tout autre hier, dans l’après-midi, à la RTS. On a l’impression que le temps s’est un peu arrêté à l’occasion de la passation de service entre l’ancien et le nouveau directeurs. Tous les travailleurs étaient présents à la cérémonie, oubliant un peu les studios et les régies. L’émotion, déjà perceptible dans la salle, a été à son comble lorsque les deux directeurs, qui ont fait la passation dans le bureau du directeur sortant en présence du représentant du Premier ministre, sont sortis pour s’adresser aux travailleurs dont certains paraissent un peu crispés. L’ancien directeur a été très ovationné par ses ex-collaborateurs à l’entame de son discours. Il a noté que durant les dix-sept mois et trois semaines qu’il est resté à la tête de la RTS, il a essayé avec « enthousiasme et courage de relever la RTS pour qu’elle soit au peloton de tête en Afrique ». Pour lui, « l’heure n’est pas au bilan ». Il qualifie son départ comme étant « une volonté divine » et a exhorté ses anciens collaborateurs à mettre « leur enthousiasme au service du nouveau directeur » car « la réussite de ce dernier sera celle du Sénégal ». Il ne s’est pas empêché d’avoir une pensée pieuse pour son père qui lui a « inculqué le culte de l’excellence et la droiture ». Enfin, M. Sylla a remercié le président de la République qui a eu confiance en lui. Réaffirmant son affection et ses remerciements à l’endroit des travailleurs de la RTS, il a souhaité la chance à Abdou Khoudoss Niang. Ce dernier a aussi renouvelé ses remerciements au président Wade. A l’endroit de Mactar Sylla, il souligné sa « sympathie et le respect », en indiquant qu’il « s’emploiera à être à la hauteur », en faisant la promesse de « consolider les acquis tout en apportant la touche personnelle ». Quant aux agents, il espère trouver auprès d’eux « le soutien et la franche collaboration ». Etalant ses ambitions, le nouveau directeur a souligné que la RTS doit être « la vitrine de la liberté » et permettre « la réalisation de la démocratie en n’oubliant pas sa nature de dépendance à l’Etat ». Pour cela, « il faut la quête de la qualité et du professionnalisme pour une pleine satisfaction du public ». Dans tous les cas, il entend s’appuyer sur toutes les ressources de la RTS pour avoir des résultats performants et une bonne santé financière. Ce qui exige « la confiance, la transparence et l’équité ». Il promet de « privilégier la concertation ». C’est pourquoi il a réitéré « sa disponibilité » et invité le personnel, le syndicat et autres organisations de la maison à cette « démarche concertée ».
DAOUDA MANE
(Source : Le Soleil 12 septembre 2002)