Lutte contre le prolifération des armes : Un logiciel pour le recensement des armes disponible
vendredi 25 février 2005
En collaboration avec le centre Pearson du Canada, le Mouvement africain pour la lutte contre les armes légères en Afrique de l’Ouest (MALAO) a organisé, hier, un atelier sur l’enregistrement des armes. Une rencontre au cours de laquelle, un logiciel de recensement des armes légères a été présenté aux différents acteurs impliqués dans la lutte contre la circulation illicite des armes.
“ Nous vivons dans une sous-région où les armes font leur loi ”. C’est par cette note d’interpellation que le conseiller technique du ministre de l’Intérieur, Momar Dramé, a ouvert l’atelier sous-régional sur l’enregistrement des armes. Selon lui “ les armes doivent avoir un état civil ” et pour cela, il importe de procéder à leur recensement pour en assurer le suivi. Dans la croisade contre la circulation des armes, l’enregistrement des armes constitue “ un maillon crucial et un élément incontournable pour la sécurité des personnes ”, a précisé la présidente du MALAO, Christiane Agboton. Elle a ensuite ajouté que “ l’atelier s’inscrit dans l’impérieuse nécessité d’améliorer le contrôle de la circulation des armes ”. Lors de cette rencontre à laquelle ont été conviés, les commissions nationales de lutte contre les armes illicites des quatre pays de la sous-région (Gambie, Guinée-Bissau, République de Guinée et Sénégal), les organisations de la société civile, la CEDEAO et les forces de sécurité du Sénégal, l’expert Robert Ouellette du Centre Pearson du Canada a présenté le logiciel qui favorisera le recensement exhaustif des armes en circulation. L’expert a précisé que le logiciel très facile à utiliser fonctionne sur une base “ Microsoft Access ” et est accessible à tous. Il a souligné surtout que la particularité de cet important outil est qu’il permet non seulement d’enregistrer les armes aussi bien détenues par les Etats que par les populations civiles mais surtout il permet “ de retracer le circuit suivi par les armes avec les dossiers et documents qui les accompagnent ”. Le logiciel servira, dans le cadre du projet infra régional “ armes contre développement ”, à énumérer toutes les armes légères et de petit calibre qui seront récupérées avant leur destruction en échanges des programmes de développement qui seront mis en œuvre dans les zones ciblées par le projet. Dans son exposé, le capitaine Abdourahmane Dieng de la Commission nationale contre les armes illicites a fait l’état des lieux du dispositif juridique qui régit le commerce des armes sur le plan international avant de préciser qu’au sein de la CEDEAO, toutes les armes légères et de petit calibre doivent être déclarées au Secrétariat exécutif depuis 1999. Mais, il n’a pas manqué de signaler que seuls des registres fiables établis au niveau de chaque pays de l’organisation régionale pourront contribuer à faire le suivi effectif de toutes les entrées d’armes. D’où l’importance du logiciel qui a pour vocation de rendre transparent la circulation des armes dans la sous-région en vue d’une lutte efficace contre leur prolifération. Notons que le centre Pearson est un centre canadien qui s’investit dans les projets de développement des capacités pour le maintien de la paix et de la sécurité.
ALAIN TOSSOUNON
(Source : Le Soleil, 25 février 2005)