Les radios communautaires sont plus proches des populations et vont plus loin que l’actualité événementielle dans leurs prestations, selon le président de l’Alliance des radios communautaires du Sénégal, Omar Seck Ndiaye qui s’exprimait récemment à Fissel Mbadane (130 km de Dakar).
M. Seck, par ailleurs directeur de radio « OxyJeunes », a saisi l’occasion du forum axé sur « le budget participatif et transparent », organisé mercredi à Fissel pour dire que les radios communautaires « essayent de jouer un rôle de contre-pouvoir face à certaines puissances ».
Le forum s’inscrit dans le cadre du programme de renforcement de la démocratie locale et de la bonne gouvernance, financé par le gouvernement américain pour 16.000 dollars et concerne toutes les radios communautaires du pays qui devront tour à tour organiser, chacune, une rencontre similaire en fonction des spécificités et réalités du milieu dans lequel elles sont implantées.
Pour Fissel, le budget participatif était le problème qu’il fallait étudier, c’est la raison pour laquelle ce thème a été ciblé, chaque localité ayant sa particularité, a expliqué Omar Seck Ndiaye, ajoutant qu’il s’agit d’un programme test qui va se poursuivre à Pété.
De l’avis de Talla Dieng, directeur de radio « Penc mi » de Fissel (premier médium du genre au Sénégal, fondé en 1996) « on ne peut réussir le développement sans une bonne communication ». « Penc mi » est une radio des paysans qui, entre autres rôles, ambitione d’accompagner le développement local, parce que proche des populations.
Cette radio a réussi à former, selon lui, cinq personnes relais au sein des collectivités locales pour démultiplier les connaissances acquises. La grille des programmes de radio « Penc Mi » épouse, a en croire son directeur, les besoins en communication des populations et concerne, entre autres, l’éducation, la santé, l’environnement, l’agriculture,l’élevage et l’hydraulique.
Sagar Diouf, président du Conseil rural de Fissel et responsable du Cadre de concertation des actions du développement local (CACODEL) qui dirigeait les travaux du forum a souligné « le rôle fondamental » que jouent les radios dans le développement du pays, avant d’exhorter les collectivités locales à adhérer à la réalisation d’un budget participatif et à la mise sur pied d’un Comité de suivi du budget.
Toutefois, le forum a abordé plusieurs questions relatives à la nécessité de maîtriser les textes de la décentralisation, d’élargir les bases du CACOADEL et de mettre en place un regroupement communautaire pour l’auto-développement de Fissel.
Ouvert par Moustapha Sarr, adjoint au sous-préfet de l’arrondissement de Fissel, le forum qui regroupe toutes les radios communautaires et les représentants de collectivités locales, a été initié par radio
« Penc Mi », en partenariat avec l’Alliance des radios communautaires du Sénégal, l’ong RADI et l’ambassade des Etats-Unis.
Créée par trois associations paysannes l’Union des groupements de Koulouck, « jiig jam », la Maison familiale rurale de Kairé, la radio « Penc mi » a été mise sur pied, selon son directeur, pour « asseoir une communication transversale entre les populations des localités précitées ».
L’Alliance des radios communautaires du Sénégal regroupe radio « Penc mi », radio « Gaynaako » de Namarel, radio Pété (Fouta), radio « OxyJeunes » de Dakar, « Manoré » Fm de Dakar, radio-bus, radio « Xunpang » de Diass
(Mbour) radio « Djida » de Bakel et radio Kolda FM.
(Source : APS, 24 décembre 2004)