Les nouveaux médias ne constituent pas une menace pour les médias classiques
jeudi 28 avril 2011
La Journée mondiale de la liberté de la presse sera célébrée le 3 mai 2011. En prélude à cette manifestation, l’Ambassade des Etats-Unis à Dakar a organisé, en collaboration avec la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs), une visioconférence sur le thème « Les médias du 21ème siècle : nouvelles frontières » hier mercredi 27 avril 2011 à l’auditorium de l’Ambassade. Il ressort de cette rencontre que les « nouveaux médias » ne constituent pas une menace pour les médias classiques.
« Les nouveaux médias » à savoir les réseaux sociaux « Youtube », Twitter, « Facebook », etc. et les blog « ne constituent pas une menace pour les médias classiques. C’est de la liberté d’expression ».
C’est le sentiment de Mme Elizabeth Bryant, journaliste américaine de presse écrite et de radio installée à Paris qui animait une visioconférence sur le thème « Les médias du 21ème siècle : nouvelles frontières » hier mercredi 27 avril 2011 à l’auditorium de l’Ambassade.
Cet événement organisé en prélude de le Journée mondiale de la liberté de presse est à l’initiative de l’ambassade des Etats-Unis à Dakar, en collaboration avec la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs).
Selon Mme Elizabeth Bryant si on utilise ces « nouveaux médias » avec réserve et de manière judicieuse, ils peuvent aider surtout à trouver des sujets importants, des sources vers qui il faut aller chercher l’information soi-même, pour les reportages. "C’est simplement des outils qui peuvent nous aider car les animateurs ne sont pas forcément des journalistes.
Il s’agit de voir comment ces médias vont nous aider" en ce sens que se pose la fiabilité de l’information véhiculée, de la source, même si aujourd’hui, de plus en plus d’hommes d’Etat utilisent ces outils pour plus de visibilité.
De même, avec la révolution des « jasmins » en Tunisie, la chute du régime de Moubarack en Egypte et ce qu’il est convenu d’appeler le « printemps arabe », ces moyens de communications à travers Internet ont étalé au grand jour toute leur la puissance.
Cependant, la différence réside dans le traitement de l’information, mais aussi dans la formation et l’expérience, le journaliste étant régi par le code de l’éthique et la déontologie contrairement au blogger. C’est pourquoi, l’accès au net étant gratuit, des médias ont trouvé des moyens de faire payer face à cette nouvelle concurrence.
La conférence note également que des inquiétudes persistent encore sur le plan juridique : « en cas de litige qui poursuivre si l’animateur n’est pas un journaliste ? L’auteur peut-il être poursuivi pour diffamation sachant que les utilisateurs, pour l’essentiel des jeunes, s’en servent pour partager leurs vies économique, sociale et politique ? » Autant de questions encore en suspens dans beaucoup de pays.
Toutefois, la journalistes qui n’est pas totalement acquise à la cause de ces « nouveaux médias » martèle que « la liberté d’expression n’est pas la liberté de faire des dérives ou dire du mal. Elle peut faire mal, mais il faut encourager les gens à s’exprimer ».
Et de souligner que ces outils, aux mains des activistes, peuvent s’avérer dangereux. « Les nouveaux médias sont un outil pour les journalistes, mais aussi pour les activistes. Et c’est là qu’ils deviennent dangereux ».
Cette visioconférence a été une tribune d’échange sur les réalités en occident et chez-nous. A travers des questions-réponses entre les participants, notamment le Secrétaire général de la Cjrs Abdoulaye Thiam, et le président des Editeurs de presse en ligne au Sénégal Ibrahima Lissa Faye et la conférencière Mme Elizabeth Bryant en direct de Paris, il s’agissait de situer l’importance et la place de ces réseaux sociaux dans le travail des journalistes dans notre pays en Afrique au sens large.
C’est ainsi que Ibrahima Lissa Faye a indiqué que le taux de pénétration de la presse en ligne au Sénégal est de 522 mille visiteurs par jour. Soit l’équivalent de la moitié des Sénégalais connectés estimés a un peu pluss d’un millions de personnes.
Selon lui, la majeur partie utilise la presse en ligne pour s’informer. Et d’ajouter que ces outils qui sont des relais d’information à grande échelle, sont également des sources d’information.
Mais cela dépend de l’animateur, et du site ou de la position géographique comme c’est le cas en Côte d’Ivoire lors de l’élection présidentielle avec « cib2010 ». Pour cela, a-t-il précisé, il faut une concordance des différentes sources.
Sara Devlin, attaché de presse à l’Ambassade des Etat Unis d’Amérique au Sénégal, pour sa part, affirme que la liberté de presse est un élément clé de la bonne gouvernance démocratique.
Mme Madame Bryant, établi à Paris depuis plus de 15 ans, est actuellement la correspondante de la « Voix de l’Amérique » (VOA) pour la France et l’Union européenne depuis 2000 et collabore régulièrement au service anglais de l’Agence France Presse (AFP) depuis 2006.
(Source : Sud Quotidien, 28 avril 2011)