Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA) invite les médias à se garder de servir de support à des pratiques de nature à porter atteinte à l’équilibre des familles et de la société, dans son dernier avis trimestriel (janvier, février, mars) dont copie a été transmise à l’APS.
Dans cette étude, l’instance de régulation de l’audiovisuel fait état de la persistance de « dysfonctionnements et manquements récurrents » dans la programmation des médias audiovisuels sénégalais.
« L’argent dans les spectacles, la publicité médicale, la violence en politique et dans le sport, les jeux par serveurs et SMS, le non-respect de la diversité culturelle altèrent les programmes des radios et télévisions », constate le régulateur.
A ce titre, le CNRA dénonce la diffusion d’émissions de voyance, « avec l’utilisation de serveur surtaxé sans indication de coûts à l’écran », la récurrence des jeux avec des serveurs et/ou des Sms faisant notamment appel au public jeune, « sans informations fiables sur les conditions qui gouvernent l’organisation de ces jeux ».
Au nombre des manquements enregistrés, il y a aussi la publicité par des médecins professionnels d’entreprises et de services médicaux avec affichage à l’écran des tarifs associés à des moyens de paiement par transfert, « des prestations en violation de la loi, de l’éthique, de la concurrence, de la déontologie médicales ».
S’y ajoutent des émissions à caractère médical traitant « de thématiques et de concepts par des tradi-praticiens autoproclamés dont la manipulation relève de professionnels et dont le caractère sensible préfigure des dangers pour la santé des populations ».
Parmi d’autres dysfonctionnements notés, le CNRA fait état de « la sur médiatisation de dossiers judiciaires ou susceptibles de connaître une issue judiciaire, au détriment de la présomption d’innocence, de la dignité et de l’honneur des personnes mises en cause ».
De même, il déplore le traitement, « à la limite de la légèreté, de questions relatives à la diversité culturelle, particulièrement celles qui concernent des minorités ethniques dont les us et coutumes, mal compris ou mal expliqués, peuvent conduire à des appréciations préjudiciables à la cohésion nationale ».
Sont également en cause, les émissions et programmes de divertissement, marqués par les danses obscènes, celles relayant la violence dans le sport (’’face à face’’ d’avant -combats de lutteurs), sans compter la diffusion d’images de corps mutilés et/ou en décomposition dans des zones de conflits.
"La programmation audiovisuelle doit se garder de servir de support à des pratiques qui portent atteinte à l’équilibre des familles et de la société’’, rappelle l’instance de régulation’’.
’’Elle doit, tout particulièrement, répondre aux préoccupations exprimées dans le cahier des charges en ce qui concerne l’obligation de préservation du jeune public, en veillant surtout à ne pas les exposer à des contenus nuisibles à leur épanouissement mental et psychologique", mentionne le document.
Le CNRA rappelle que la régulation aujourd’hui ’’est aussi une œuvre collective qui interpelle les différentes composantes de la société« , écrit-elle’’, avant d’inviter les différents acteurs concernés »à plus de vigilance de tous les acteurs concernés".
(Source : APS, 9 mai 2014)