Les journalistes en ligne doivent, en raison de la forte vitesse à laquelle circulent leurs informations, rigoureusement vérifier et authentifier les nouvelles qu’ils publient, selon le journaliste sénégalais Hamadou Tidiane Sy, fondateur du site d’information Ouestaf.
Sy, qui prend part à un séminaire sur « les TIC pour améliorer le journaliste d’investigation »’, illustre cette remarque par la rapidité de la nouvelle selon laquelle Dominique Strauss-Kahn, l’ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI), a été accusé d’agression sexuelle par une femme d’origine guinéenne, en mai 2011.
« Si celui qui a donné l’information s’était trompé, le mal aurait déjà été fait »’, a-t-il dit, laissant entendre qu’il serait impossible pour les médias de rectifier le tir.
Le journaliste en ligne a l’obligation d’authentifier les informations qu’il publie et veiller à sauvegarder sa crédibilité, rappelle Sy, directeur de l’Ecole supérieure de journalisme, des métiers de l’Internet et de la communication (E-JICOM) de Dakar.
« Les enjeux pour le journaliste [en ligne surtout], c’est la crédibilité. Tant que nous ne sommes pas crédibles, il n’y a plus de journaliste. Il y a aussi la question de la responsabilité du journaliste : quand on écrit, on peut faire mal »’, a expliqué Hamadou Tidiane Sy, ajoutant qu’il suffit maintenant d« ’une minute »’ pour qu’une nouvelle fasse le tour du monde, par le fait des médias en ligne.
A son avis, il est souvent trop tard pour clarifier une information erronée déjà publiée en ligne, parce qu’elle est généralement reprise par d’autres supports.
« Si nous ne prenons pas conscience de l’ampleur des dégâts que nous pouvons causer en quelques minutes, nous ne prendrons jamais la nécessité d’avoir une information authentique en ligne »’, a souligné Sy.
Le journaliste publiant ses informations en ligne est aussi appelé à vérifier l’impact de son travail sur le public, à maîtriser et affiner la recherche en ligne.
Les informations fournies par les moteurs de recherche ne sont pas toutes authentiques, selon Hamadou Tidiane Sy, qui recommande d’utiliser l’email (adresse électronique), par lequel la presse en ligne peut vérifier l’authenticité d’une information auprès de sources informées.
Les sites Internet des institutions sont « a priori fiables » même s’ils défendent les intérêts de ceux qui les administrent, a-t-il encore dit.
(Source : APS, 17 avril 2012)